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IN THE MOOD FOR DEAUVILLE 2024 - Page 131

  • Premier bilan de la compétition officielle du 10ème Festival du Film Asiatique de Deauville

    Faute de temps pour détailler chaque film, un petit bilan des films de la compétition vus jusqu’à présent sachant que deux films seront encore projetés aujourd’hui.

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    La journée d’hier a débuté par un vrai choc visuel avec « Exodus » du Chinois Pang Ho-Chang. Si un seul mot devait résumer ce film, ce serait originalité, d’abord par son sujet : un policier découvre que certaines femmes, réunies en organisation secrète, complotent pour exterminer les hommes. En préambule, le réalisateur a expliqué que cette idée lui était venue en constatant que les femmes passaient beaucoup plus de temps que les hommes dans les toilettes, il a ainsi imaginé qu’elle passait ce temps à comploter contre les hommes. En réalité, la principale originalité provient surtout de la mise en scène. En guise de pré-générique, nous voyons ainsi un homme qui se fait tabasser par des hommes grenouille à côté d’un portrait qui ressemble à celui de la reine d’Angleterre. La scène est filmée en travelling arrière avec une musique, forte et expressive. L’aspect baroque et stylisé de cette scène m’a fait penser à Kubrick. Certains trouveront la comparaison hasardeuse, voire présomptueuse, mais j’ai réellement été fascinée par la mise en scène de ce jeune réalisateur dont « Exodus » est le sixième film. Ne vous fiez ni à l’aspect apparemment loufoque du pré-générique (qui trouvera d’ailleurs ensuite son explication, tout à fait rationnelle !), ni à celui du sujet, Pang Ho-Chang les maîtrise parfaitement, les traitant à la fois avec sérieux (si bien que nous croyons réellement à cette organisation secrète), et une pointe d’humour qui ne décrédibilisent en rien le sujet mais nous immergent au contraire encore plus dans cet univers finalement si familier. Chaque plan est d’une beauté renversante (souvent des plans fixes suivis de travellings arrière) et ils ne pourront vous laisser indifférents. Le réalisateur a aussi précisé que son film avait été censuré en Chine, avec pour raison officielle que les autorités redoutaient que les étrangers voyant ce film pensent que de telles organisations secrètes existent vraiment dans son pays( !). Evidemment, on peut aussi y voir un appel à la résistance : à résister au régime de l’intérieur plutôt que de le fuir, ces propos à double sens figurant d’ailleurs presque mot pour mot dans le film. Au regard de l’actualité très récente qui témoigne, de façon flagrante, de la dureté et de l’opacité du régime chinois, il ne serait pas étonnant que le jury décide de récompenser ce film qui, en plus d’être visuellement sublime et hypnotisant est en phase avec une dramatique actualité… Deauville, à l’exemple de Cannes, se positionnera-t-elle en écho, voire en résistante politique ? A suivre ce soir avec le palmarès.

    Passons sur l’autre film chinois de cette journée « Fujian blue » du Chinois Robin Weng, un premier film qui montre également un aspect assez proche de la Chine de celui décrit par le film précédent : la volonté d’émigrer des Chinois, et de fuir (à nouveau). La comparaison s’arrête là tant la réalisation est bâclée, le scénario confus donnant à l’ensemble une impression particulièrement ennuyeuse et interminable. Le réalisateur, avec néanmoins beaucoup d’humour s’est demandé ce qu’il devrait faire pour pouvoir habiter à Deauville en soulignant qu’il avait déjà été « pris » par le capitalisme, logeant dans un 5 étoiles…

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    Passons également sur le film thaï « Ploy » de Pen-ek Ratanaruang dont la réalisation est certes là aussi très soignée, nous plongeant dans l’atmosphère grisâtre d’un hôtel de Bangkok pour disséquer les difficultés de communication dans un couple vues à travers le regard d’une jeune femme « Ploy » qui mélange rêve et réalité. Malgré ses aspirations à l’universalité, Pen-ek Ratanaruang ne parvient pas vraiment à nous faire sortir du cadre étriqué de cet hôtel.

    Au contraire, ce sont de grands espaces que filme le Chinois Cai Shanjun dans « The red awn » dans lequel un père, de retour après 5 ans d’absence, doit faire face au mutisme de son fils. Le cadrage (essentiellement des plans larges dans lesquels les personnages semblent égarés) est là aussi exemplaire. Malgré la lenteur, le peu d’actions, la tension est palpable entre ces deux êtres qui ne savent plus communiquer que par le silence et la violence.

    Un film qui pourrait également figurer au palmarès de même que le film « With a girl of black soil » du Coréen Jeon Soo-Il qui présente d’ailleurs plusieurs points communs avec le précèdent. Il s’agit ici d’un père avec ses deux enfants (dont l’un des deux est handicapé mental et dont s’occupe sa petite sœur) dans une ville minière en voie de destruction. Le père perd son travail et va peu à peu commencer la descente aux enfers. Des chants du début entre le père et sa fille ne restent bientôt plus qu’un silence pesant et le râle que son ivresse lui permet seulement d’émettre. Là aussi le décor agit comme un écho au fond : celui de cette terre noire et blanche. Le noir du charbon. La blancheur de la neige qui recouvre à peine la noirceur. Métaphore de cet univers entre noir et blanc, pureté et noirceur que symbolise la jeune actrice principale (fascinante). Là aussi les plans fixes foisonnent et nous désignent une réalité inexorable et étouffante. Jeon Soo-Il nous fait glisser (au propre comme au figuré) de la blancheur vers la noirceur insoluble, dépeignant une réalité sociale sans espoir. Vous n’êtes pas prêts d’oublier cette petite fille au pull rouge (le rouge qui rappelle d’ailleurs celui de la moissonneuse dans le film précédemment évoqué), petite lueur de vie perdue dans cet univers trop grand, trop sombre, trop adulte pour elle. La fin est si belle et si cruelle, à l’image du reste du film,  qu’il est impossible que ce film ne figure pas au palmarès.

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    Difficile aussi pourtant de rester insensible à « Wonderful  town » du Thaï Aditya Assarat, de nouveau un premier film dont l’(in)action se situe dans une petite ville du Sud de la Thaïlande touchée par le Tsunami. Un architecte logé en ville pour travailler à la reconstruction tombe amoureux de la jeune femme qui tient l’hôtel dans lequel il loge. Quand j’écris « inaction », ce n’est pas dans un sens péjoratif car, au contraire, ce sont  cette inaction, cette douleur lancinante qui constituent toute la richesse de ce film. Le Tsunami est finalement très peu évoqué (le mot est cité une seule fois, je crois), et en apparence cette ville terne, grise, moribonde pourrait être n’importe quelle ville en voie de désertification. Bien sûr, il y a les ruines, l’eau qui revient dans de longs plans comme une menace constante, il y a les regards obliques, le désœuvrement des habitants. Il y a cette sensation de piège que ressent la jeune femme, entre la mer et la montagne, apparemment infranchissables. (A la fin elle se retrouve d’ailleurs symboliquement derrière un grillage). Toute la force réside dans le hors-champ, les non dits, les silences là où il aurait été si facile d’être explicitement maladroit. La vie même du jeune architecte reproduit d’ailleurs le drame du Tsunami. C’est l’eau qui va l’engloutir, qui va engloutir la vie, insupportable, qu’il symbolise alors que lui aussi, visiblement, vivait l’horreur, en silence. Le titre est alors d’une sinistre, tragique, cynique ironie. Celle du désespoir.  Celle de la douleur insondable et indicible. Qui a tout détruit : même l’humanité de ses habitants. Détruits.

    Vous l’aurez compris : la sélection de ce 10ème Festival du Film Asiatique de Deauville , d’une grande qualité, est le reflet d’une réalité sombre, que ce soit de manière réaliste ou métaphorique, une réalité que l’on souhaite fuir (en émigrant, en disparaissant, en rêvant, en l’étouffant dans les deux sens du terme) ou transformer,  d’ailleurs en vain. Un monde qui n’a de « wonderful » et « beautiful » que le nom, un monde dont la noirceur étouffe la moindre lueur de vie,  un monde qui ne sait plus communiquer sa douleur, un monde qui souffre en silence.

    Mes favoris (en soulignant de nouveau que je n’ai pour l’instant vu que 9 films sur 11) : « Keeping watch » (pour sa poésie, son romantisme sombre ),  « Exodus » (pour sa réalisation d’une maîtrise époustouflante), « With a girl of black soil » (pour son interprétation, la réalité sociale qu’il dépeint, sa force tragique), « The red awn » (pour sa beauté formelle), « Wonderful town » (pour son hors-champ, ses non dits, la pudeur subtile de la réalisation, la force du sujet). Espérons que le grand prix et le prix du jury se verront attribuer à deux d’entre eux…

    Retrouvez le palmarès du 10ème Festival du Film Asiatique de Deauville, dès ce soir, sur « In the mood for  Deauville ».

    Sandra.M
  • Première journée de compétition du Festival du Film Asiatique de Deauville 2008

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    Ce jeudi débutait la compétition officielle avec au programme un film coréen, un film taïwanais et un  film japonais. Le film coréen, un premier film intitulé « Beautiful » est une idée originale de Kim Ki-Duk, pourtant très éloignée de la poésie enchanteresse de « Printemps, automne, hiver et printemps » et « Locataires ». L’idée en elle-même (voir pitch ci-dessous dans la note consacrée aux films en compétition) était plutôt prometteuse mais la réalisation se révèle plate et insignifiante alors que justement avec un tel sujet il aurait été intéressant d’établir un parallèle ou au contraire un contraste entre le fond et la forme. Il semblerait plutôt que le réalisateur, Juhn Jaihong, se soit acharné à créer un contraste des plus saisissants entre le titre et le traitement de l’idée originale tant l’image de l’homme, de l’Homme aussi, y est lugubre, simpliste, nauséeuse,  caricaturale, irréversible (terme employé à dessein, mais au moins, le film éponyme présentait une tentative d’originalité dans sa construction). Il est de, rares, sujets qui s’accommodent mal du second degré, transformant l’humour noir en  plaisanterie vaine et sinistre, c’est le cas de ce « Beautiful » au titre délibérément ironique, voire cynique, (la jeune femme qui se fait violer est accusée par la police d’agresser avec sa beauté et donc d’être responsable, le policier qui semble un moment vouloir la protéger adopte bientôt le même comportement obsessionnel que le violeur) au regard du contenu du film. Le discours à peine esquissé et finalement passant au second degré sur le rapport au corps : la volonté de le nier puis de l’exhiber, aurait pourtant pu être intéressant, mieux et vraiment traité.  Un film qui tend vers un seul objectif : déranger le spectateur, n’être pas politiquement correct,  avec tellement d’obstination ostensible qu’il en devient ridicule. Son esthétique finale de jeu vidéo renforce cette impression, sans davantage sembler être au service d’un propos. N’est pas Gus Van Sant qui veut…

     

     
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    Heureusement le film suivant, un film taïwanais intitulé « Keeping watch», également un premier film réalisé par une jeune femme, Fen Fen Cheng, aux antipodes du précédent, est une sorte de conte poétique sur l’histoire d’amour entre une jeune fille abandonnée par sa mère, qui vit seule avec son père et qui travaille à réparer des montres et un jeune homme  atteint d’un dédoublement de la personnalité qui se fait passer pour un ami d’enfance dont elle apprend bientôt qu’il a en réalité « disparu ». Si dans le premier cas, le titre résumait toute la vacuité du film, ici il est le témoignage de la densité et la polysémie de ce film dans lequel on répare les montres  et on voudrait retenir le temps, dans lequel on crie son nom pour se sentir exister et pour donner du poids à son âme, dans lequel les couleurs pastels et acidulées des aquarelles  qui créent des transitions entre différentes séquences, soulignent  la distance entre la réalité et sa perception. Au contraire de son sujet, c’est un film tendre et lumineux, dans lequel on ne meurt pas mais disparaît, dans lequel les âmes s’envolent et reviennent, une valse allégorique qui fait danser les regrets et les sentiments, une bouleversante et exquise esquisse. Un scénario et un montage habiles au service d’un film dont la douceur du rythme et des couleurs contraste avec la force de son sujet  et de son dénouement : allégorique et poignant. Mon premier coup de cœur de ce festival.

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    Quant au film japonais intitulé « Funuke show some love, you losers » de Yoshida Daihachi : si ses deux heures s’avèrent interminables, ses petites touches d’humour qui, à défaut de nous faire rire, font parfois sourire, l’interprétation remarquable de Sato Eriko, et l’esthétique plutôt réussie inspirée des mangas les rendent néanmoins supportables.

     

    La soirée s’est terminée par un double hommage : le premier a été consacré au compositeur japonais Joe Hisaïshi (« Porco Rosso », « Sonatine », « Hana Bi,  « Le petit poucet », « Le mecano de la général », « Le soleil se lève aussi »…). Le second hommage a été consacré à un autre Japonais : le célèbre et remarquable comédien Kôji Yakusho dont vous ignorez peut-être le nom mais avez certainement eu l’occasion d’admirer l’une de ses compositions. C’est notamment lui qui jouait dans « L’Anguille » d’Imamura, palme d’or au Festival de Cannes en 1997. De nombreux films dans lesquels il a joué ont ensuite été sélectionnés dans des festivals internationaux comme « Eureka » d’Aoyama (2000) ou « De l’eau tiède sous un pont rouge » de nouveau signé par Imamura, en 2001. Vous avez également pu le voir dans « Babel » (un film dont je vous avais longuement parlé lors du Festival de Cannes 2006, un film pour lequel Alejandro Gonzalez Inarritu a remporté le prix du meilleur réalisateur).

    -Voir vidéos et photos des hommages dans l’article ci-dessous.

    A suivre : Je vous parle bientôt de mes deux autres coups de cœur de la compétition : « The red awn » du Chinois Cai Shangjun et surtout « With a girl of black soil » du coréen Jeon Soo-il dont il ne serait pas étonnant qu’il figure au palmarès…

  • Retenir le temps...

    Hier a commencé la compétition officielle et à l’image du titre d’un des films en sélection j’aimerais pouvoir retenir le temps. A défaut, je vous livre le récit en images de la journée d’hier dont vous pourrez lire mes critiques et commentaires demain… En attendant je vous recommande vivement « Keeping watch », l’aquarelle poétique et philosophique de Fen Fen Cheng…et vous recommande de fuir le nauséeux, simpliste, et insignifiant  « Beautiful », de Juhn Jaihong (pourtant sur une idée « originale » de Kim Ki Duk). Plus de détails bientôt…
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  • Ouverture et hommage à Im Kwon-Taek : l’ivresse cinématographique et poétique

    10 ans déjà. 10 ans que Deauville et le cinéma  ont ouvert une troisième page du livre de leur histoire : après « Un homme et femme » qui l’a à jamais immortalisée, après le Festival du Cinéma Américain dont ce sera cette année les 34 ans qui l’a auréolée d’un prestige hollywoodien, le Festival Asiatique créé il y a 10 ans nous embarque dans son ailleurs poétique, lyrique, lénifiant, exaltant aussi. Là et un peu ailleurs.  Dans un monde chatoyant et dépaysant. Grisée un peu déjà. Ne vous méprenez pas : grisée de l’air revigorant de Deauville qui exhale tant de souvenirs et en promet tant d’autres, grisée de cinéma, grisée de poésie, grisée de l’Asie fascinante et envoûtante. Ivre de cinéma et de poésie comme d’autres le sont de «  femmes et de peintures ». Im Kwon Taek justement qui, avec le film éponyme, « Ivre de femmes et de peintures » obtenait le prix du meilleur réalisateur au Festival de Cannes 2002, après avoir été, deux ans auparavant, le premier réalisateur coréen en compétition avec « Le chant de la fidèle  Chunhyang ». En 2005, il a reçu un ours d’or d’honneur au Festival de Berlin et l’année précédente, « La pègre » était sélectionnée au Festival de Venise. C’est donc tout naturellement que ce 10ème festival de Deauville placé sous le signe de l’enthousiasme et de l’exception a décidé de lui rendre hommage en projetant le 100ème film de ce réalisateur particulièrement prolifique (et ce n’est pas le seul cinéaste coréen à avoir cette particularité…). Après le discours du maire de Deauville Philippe Augier tout juste réélu, et après la remise de la médaille de la ville de Deauville puis de son trophée, Im  Kwon-taek nous a embarqués avec lui « beyond the years ».  D’abord il faut que l’ouïe et le regard s’habituent, constamment sollicités par les bruits stridents, les images frénétiques du « là », puis nous goûtons peu à peu à la musique douce, lente, poétique de l’ « ailleurs »,  de ce cinéma qui nous donne le sentiment du don d’ubiquité : là et ailleurs donc. Ailleurs avec Dong-ho,  le beau-fils de ce maître de chant traditionnel qui lui a appris le tambour. Il a été élevé avec la fille adoptive du maître de chant, Song-hwa qui a appris son art devenant  une « chanteuse de Pansori » (d’ailleurs titre d’un autre film d’Im Kwon Taek), chant accompagné au tambour qui ressemble à une complainte mélancolique. Las des exigences de son père adoptif, le fils décide de s’enfuir, laissant sa sœur  à laquelle il était lié par une très tendre complicité. Celle-ci va alors devenir aveugle suite à un « médicament » administré par son père. Pour la retenir et l’emprisonner dans sa dépendance et l’obscurité ? Parce qu’on dit que la voix des aveugles devient encore plus belle et ainsi pour la voir réaliser le rêve auquel lui-même n’a pu accéder ? Sans doute un peu des deux. En partant, Dong-ho a abandonné la musique, sa demi-sœur qu’il aime en secret et son père. Par-delà les années, grâce à un montage limpide et astucieux, à travers les récits judicieusement entremêlés de Dong-ho et d’un ami d’enfance également amoureux de Song-hwa, nous suivons l’histoire de Dong-ho, ses élans impulsifs et sa retenue,  sa réconciliation avec lui-même, la musique, son père. L’émotion n’est jamais forcée ou fracassante mais toujours sous-jacente, susurrée plutôt que proclamée (si ce n’est dans les chants passionnés de la jeune femme). Par la pureté et la majesté des paysages en écho à celle de Song-hwa, par la visite d’une maison qui en dit plus long qu’une lettre d’amour, par deux pieds d’enfant qui se frôlent à peine, par un pied dévoilé qui se couvre pudiquement, réminiscence de ce souvenir d’enfance, Im Kwon-taek a le don d’en montrer si peu et d’en dire tellement. Il a l’ivresse discrète et non moins communicative. Je suis ressortie de ce film, chancelante, éblouie par la lumière criarde du jour, de la réalité, encore dans cet ailleurs presque palpable où par la force d’un amour intemporel et insensé, des routes deviennent des océans qui réunissent au-delà des années, de la distance, où deux oiseaux blancs métaphoriques, épris de liberté, immortels s’envolent ensemble au son du tambour et d’une voix exaltée.  Et moi, un peu avec eux…

  • Deauville à l'heure asiatique...

    Alors que l'ouverture aura lieu ce soir à 20H, Deauville s'est déjà mise à l'heure asiatique:

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    Ci-dessus Deauville, hier, déjà à l'heure Asiatique...

     Rendez-vous demain pour le récit de la soirée d'ouverture et la critique du film d'ouverture "Beyong the years" du sud-coréen  Im Kwon-taek.

    Avec OH Jung-hae, JO Jae-hyun

    Pitch: Un maître du chant traditionnel coréen enseigne son art à sa fille Song-hwa et le tambour à son beau-fils Dong-ho. Le père est un professeur sévère, toujours en quête de perfection pour ses jeunes élèves. Ne supportant plus ses exigences, Dong-ho s’enfuit et abandonne à la fois la musique et sa demi-soeur qu’il aime en secret…

  • Les films du "Panorama"

    Les films suivants sont projetés dans la section "Panorama" du festival. Pour connaître les horaires des projections, voir le site officiel du festival: http://www.deauvilleasia.com  

    "BLOOD BROTHERS" Taïwan, Chine & Hong Kong -De Alexi TAN

    Avec Daniel WU, Chang CHEN, Shu QI, Liu YE, Sun HONGLEI, Tony YANG

    Shanghai, années 30. Trois jeunes hommes encore innocents arrivent dans cette ville rêvée où un avenir radieux semble les attendre. Mais avec le temps, emportés dans la spirale du crime, leurs chemins se séparent. Les amis d’hier deviennent les ennemis d’aujourd’hui…

    "ENDLESS NIGHT" Chine -De PAN Jianlin

    Avec GUAN Na, BAO Tong, YE Lang, YAO Hui, HAN Jie, ZHANG Dun, TANG Na, WU Shiyou

    Une femme confie face caméra ses souffrances sexuelles vécues à l’âge de quinze ans. Différentes personnes expriment leur opinion sur son terrible cauchemar.

    "FOUR WOMEN" Inde -De Adoor GOPALAKRISHNAN

    Avec Nandita DAS, Geethu MOHANDAS, PADMAPRIYA, Manju PILLAI

    Quatre portraits de femmes d’un village situé en Inde du Sud et provenant de milieux sociaux très différents : “la Prostituée“, “la Vierge“, “la Ménagère“ et “la Célibataire“. Chacune d’entre elles doit se soumettre au rôle imposé par la société.

    "KABEI" Japon -De YAMADA Yoji

    Avec YOSHINAGA Sayuri, BANDO Mitsugoro, ASANO Tadanobu, DAN Rei

    Tokyo, 1940. Kayo Nogami mène une vie de famille très heureuse avec son mari Shigeru et leurs deux filles. Leur existence emplie de joie s’arrête subitement lorsque Shigeru est arrêté et emprisonné pour des motifs politiques. Kayo doit désormais se débrouiller toute seule.

    "LE SOLEIL SE LÈVE AUSSI" Chine -De Jiang WEN

    Avec Jiang WEN, Joan CHEN, ZHOU Yun, Jaycee CHAN, Wei KONG, Anthony WONG

    Printemps 1976. Une jeune veuve et son fils coulent des jours heureux dans un petit village. La mère, devenue folle après avoir perdu une paire de chaussures rouges, décide de l’emmener sur une île où elle a construit un palais à la blancheur éclatante dédié à la mémoire de son père…

    "PORCO ROSSO" Japon-De MIYAZAKI Hayao – Film d’animation SEANCE SPECIALE ENFANTS

    Italie, 1929. Marco, pilote d’avion et aventurier solitaire, vit dans son repaire qu’il a établi sur une île déserte au milieu de l'Adriatique. A bord de son magnifique hydravion rouge, il vient en aide aux personnes en difficulté.

    "SHADOWS IN THE PALACE" Corée du Sud -De KIM Mee-jeung

    Avec PARK Jin-hee, YUN Sae-ah, SEO Young-hee, LIM Jung-eun

    Dans un palais, une dame de la cour est retrouvée pendue. L’infirmière Chun-ryung pratique une autopsie et soupçonne qu’il ne s’agisse d’un meurtre déguisé en suicide. Elle commence à mener l’enquête en secret…

    "SLINGSHOT "Philippines -De Brillante Ma. MENDOZA

    Avec Jiro MANIO, Kristofer KING, Coco MARTIN, Nathan LOPEZ, Jaclyn JOSE

    En pleine Semaine Sainte commence la campagne pour les élections nationales. Dans cette ambiance particulière, un groupe hétéroclite de « tiradors » - de l’argot local pour désigner des voleurs à la petite semaine -, qui sévit dans le quartier des affaires très fréquenté de Quiapo à Manille, essaye de survivre tant bien que mal.

    "THE FLOWER GIRL" Corée du Nord -DE CHOE Ik-kyu et PAK Hak

    Avec HONG Yong-hui, HAN Chon-sob, KIM Ren-rin, KO So-am, RU Hu-nam

    Le pays est occupé par les impérialistes venus du Japon. La jeune Koppun vend des fleurs sur le marché afin d’acheter des médicaments pour sa mère malade. Koppun décide de rejoindre son frère qui s’est engagé dans la résistance dirigée par le Grand Leader, le Camarade Kim II Sung…

    "USELESS" Chine-De JIA Zhang-Ke - Documentaire

    A Canton, des ouvrières fabriquent des vêtements qui seront expédiés vers des clients inconnus. A Paris, la créatrice Ma Ke est venue présenter sa toute nouvelle marque à la Semaine de la Mode. Elle privilégie les produits artisanaux qui parlent d'eux-mêmes et déteste les chaînes de montage. Une réflexion sur la relation entre la fabrication des vêtements, la créativité et le consumérisme.

    "WALKING MY LIFE" Japon -De ISAKA Satoshi

    Avec YAKUSHO Kôji, IMAI Miki, SHIOYA Shun, MINAMIZAWA Nao

    Un homme d’affaires de 48 ans, marié et père de deux enfants, apprend qu'il est atteint d’un cancer du poumon et qu’il ne lui reste plus que six mois à vivre.

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