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Par Sandra Mézière. L'actualité de Deauville et du Festival du Cinéma Américain depuis 25 ans. Pour l'actualité cinéma et son actualité d'auteure : Inthemoodforcinema.com. Les 50 ans du Festival du Cinéma Américain de Deauville en direct ici.
Malgré tant d’années de festivals, à Deauville et ailleurs, je crois que j’avais oublié à quel point un festival, et celui-ci en particulier, vous éloigne du tumulte de l’existence et du monde, et vous plonge dans un doux cocon d’irréalité qui vous donne l’impression que tout devient possible, y compris que rêves et réalité se confondent, que cinéma et existence s’entrelacent et vous plongent dans un exquis chaos. Cela tombe bien : le film projeté hier après-midi évoquait les « rêves qui deviennent réalité» et cette danse troublante et périlleuse entre le créateur et sa création, le rêve et la réalité.
L’acteur Paul Dano est triplement à l’honneur cette année à Deauville. Il figure ainsi dans deux films en sélection : « For Ellen » de So Yong Kim, film en compétition, dans lequel il interprète un père-rocker au cœur tendre (un film qui repose sur son interprétation magistrale, tout en finesse), et « Elle s’appelle Ruby » présenté en avant-première hier soir, dans un rôle radicalement différent qui prouve une nouvelle fois son étonnante capacité à se métamorphoser. L’an passé, le festival a institué un nouveau trophée le « Nouvel Hollywood » récompensant une valeur montante du cinéma américain. Ce prix a, l’an dernier, été attribué à Ryan Gossling. Paul Dano lui succède cette année recevant son trophée des mains de la comédienne Isild Le Besco avec laquelle il avait joué dans "The good heart".
Avec « Little miss sunshine » (dans lequel jouait d’ailleurs également le comédien Paul Dano aussi très marquant dans « There will be blood »), les réalisateurs Jonathan Dayton et Valérie Faris avaient obtenu le Grand Prix du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2006. Six ans plus tard est présenté à Deauville « Elle s’appelle Ruby », un film écrit par Zoe Kazan (petite-fille d’Elia) qui interprète ici le rôle féminin principal.
Calvin (Paul Dano) est un romancier à succès, qui peine à trouver un second souffle et se trouve confronté à la terrible angoisse de la page blanche. Encouragé par son psychiatre à écrire sur la fille de ses rêves, Calvin voit son univers bouleversé par l’apparition littérale de Ruby (Zoe Kazan) dans sa vie, amoureuse de lui et exactement comme il l’a écrite et imaginée.
Comme dans le mythe de Pygmalion et Galathée, dans lequel le sculpteur tombe amoureux de sa statue d’ivoire, Calvin va tomber amoureux de Ruby, l’étonnamment vivante création de son esprit.
« Little miss sunshine » possédait déjà ce supplément d’âme et ce ton particulier qui avaient fait d’une histoire a priori simple un film séduisant, enthousiasmant, duquel vous sortiez le sourire aux lèvres. Ces films sont rares et « Elle s’appelle Ruby » en fait également partie, d’abord parce que c’est presque une leçon d’écriture et par là une sorte de mise en abyme puisque le film tout entier est une métaphore de la création, Ruby étant la création de l’imagination débordante de Calvin, créature qu’il façonne selon ses rêves, qui prend vie puis lui échappe pour, peut-être, ne plus lui appartenir.
Un personnage qui aime Scott Fitzgerald, qui possède autant d’accents « Woodyalleniens » (Calvin consulte un psy, est plutôt maladroit avec l’existence et va trouver refuge dans ses rêves qui vont devenir réalité comme dans « La Rose pourpre du Caire » ou « Minuit à Paris ») était condamné à me plaire. Quant au personnage féminin, soigneusement écrit par Zoe Kazan, il ne se contente pas d’être une potiche mièvre (comme trop souvent dans les comédies romantiques) mais une jeune femme terriblement vivante.
« Elle s’appelle Ruby » n’est pas seulement une splendide métaphore de l’écriture, des vicissitudes des artistes et des rapports entre le créateur et sa création (Zoe est en effet une forme de projection de Calvin, une vision idéalisée et l’amour qu’elle lui inspire fait écho à l’état extatique dans lequel peut plonger l’écriture) c’est aussi un film magnifiquement écrit, qui vous emporte, vous déroute, assimile la magie de l’amour et de l’écriture qui possèdent ce pareil pouvoir de vous emmener ailleurs, de vous transporter, une magie que possède aussi ce film.
Tour à tour bouleversant ( comme dans cette scène où Calvin « dicte » ses actes à sa créature, dans un tourbillon violent et déchainé, presque cruel, une sorte de danse endiablée), irrésistible ( la scène avec la mère et le beau-père de Calvin dont je vous laisse découvrir les interprètes), plein de fantaisie (dans les dialogues, les situations mais aussi la bo avec notamment « ça plane pour moi » de Plastic Bertrand), « Elle s’appelle Ruby » est un feel-good movie qui entrelace avec subtilité tragédie et comédie. Une comédie romantique atypique pleine de charme, de délicatesse, d’intelligence qui vous rappelle que aimer c’est laisser libre (comme créer consiste à libérer sa création) et que rêver, inventer est sans doute le plus magique des pouvoirs même s’il n’est pas sans périls. Un hymne poétique et sensible à la magie délicieusement périlleuse de l’amour et de l’écriture à découvrir absolument en salles le 3 octobre 2012.
Le rythme (haletant) du festival ne m'a pas permis de rédiger de compte-rendu. Il vous faudra donc patienter un peu pour voir mes vidéos de la conférence de presse de Harvey Keitel, la critique de "For Ellen" (avec un très touchant Paul Dano en rocker au coeur tendre), celle de "Jason Bourne : l'héritage" etc. Aujourd'hui au programme pour moi: l'interview de Frank Langella et Jake Schreier, la projection de "Elle s'appelle Ruby" avant laquelle sera décerné le trophée du Nouvel Hollywood à Paul Dano, l'hommage à William Friedkin (dont vous pourrez également suivre la master class à 14h salle Lexington, et qui inaugurera sa cabine sur les planches à 13H45) et la projection de "Killer Joe". Deux petites photos pour vous faire patienter avant un article digne de ce nom et, en attendant, bonne journée festivalière à tous!
Comme par magie (celle du cinéma, évidemment), vent et nuage se sont subitement éclipsés pour laisser place à un soleil radieux à l’heure de l’ouverture de ce 38ème Festival du Cinéma Américain de Deauville pour laquelle la salle du CID était comble, hier soir. Pour ce qui est mon 19ème festival (j’ai du mal à le croire…, retrouvez à ce sujet mon édito qui comprend également le programme complet et commenté, ici), le plaisir (d’être ici) et l’envie de découvrir un cinéma plus ou moins différent, plus ou moins audacieux, en tant cas l’envie de découvrir et la curiosité, sont intactes.
Comme chaque année, c’est le maire Philippe Augier qui a pris la parole en premier pour célébrer trois anniversaires, deux centenaires, celui du Groupe Lucien Barrière, indissociable de Deauville, et d’Universal…et celui de sa femme avant d’annoncer l’ajout du nom d’Anne d’Ornano à la majestueuse salle du CID qui fêtait lui aussi un anniversaire, ses 20 ans.
Ce fut ensuite au tour de l’Ambassadeur des Etats-Unis, fidèle au rendez-vous chaque année qui a préféré célébrer cette magie du cinéma justement, en évoquant d’abord la première projection publique payante du cinématographe dans le Salon indien du Grand Café, Boulevard des Capucines, le 28 décembre 1895, en passant par la fameuse citation de Cocteau « Le cinéma est l’écriture moderne dont l’encre est la lumière » ajoutant enfin que « Le cinéma nous fait vibrer, nous aide à lieux comprendre qui nous sommes […], ce qui nous réunit au-delà des différences culturelles… « dans un monde où la dispersion des images occulte la puissance du regard ».
Après une brève intervention du cofondateur du festival Lionel Chouchan vint le moment attendu de l’hommage à Harvey Keitel dévolu au très cinéphile Serge Toubiana, le directeur de la Cinémathèque qui, a divisé les acteurs en deux catégories « la tendance Mitchum et la tendance Stewart » plaçant Harvey Keitel dans la première celle des « mauvais garçons » : « Vous jouez tout d’un bloc en imposant votre physique, votre prestance corporelle ». Il a également évoqué l’expression de la « profondeur d’âme » et de la « sensibilité écorchée » de l’acteur dont vous aurez un aperçu dans la courte intervention de ce dernier.
Puis, pour la première fois depuis que la compétition fut instituée en 1995, c’est un film indépendant qui a ouvert le bal. 15 sont au programme cette année, le festival s’affirmant ainsi plus que jamais comme la vitrine du cinéma indépendant américain sans oublier pour autant les avant-premières qui ont fait la renommée du festival comme ce soir avec « Jason Bourne : l’héritage ».
C’est donc « Robot and Frank » de Jake Schreier qui a fait l’ouverture, le premier long-métrage d’un réalisateur qui n’a réalisé qu’un court-métrage en 2005 et qui sortira en salles le 19 septembre prochain.
Le film se situe dans un futur (très, trop) proche. Frank (Frank Langella), gentleman cambrioleur à la mémoire fragile, vit en vieux solitaire grincheux jusqu'au jour où son fils lui impose un nouveau colocataire, sans nom ni visage : un robot. Chargé de s'occuper de lui, celui-ci va bouleverser la vie du vieil ours solitaire. Frank, d’abord réticent à la présence du robot, va nouer une vraie relation avec son robot jusqu'à mettre au point un braquage des plus inattendus.
Cette fable tendre, pessimiste et poétique (qui fait d’ailleurs écho à la désolante dispersion des images évoquée par l’Ambassadeur, qui nous fait parfois oublier l’essentiel) est une première belle surprise qui, avec beaucoup de simplicité et de délicatesse, par ce tandem improbable, traite de sujets contemporains (la déshumanisation de la société) et sensibles (la perte de mémoire). Dans cette petite ville tranquille et verdoyante où vit Frank, la bibliothèque numérise ses livres, les seuls contacts de ce dernier avec sa fille (qui semble se donner bonne conscience par des actions humanitaires à l’autre bout de la planète tandis que son père vit seul et abandonné) se font par écran interposé, et son seul contact physique est paradoxalement avec ce robot censé être dépourvu d’humanité. L’humour permet de désamorcer le portrait cruel et clairvoyant de notre société ou d’une société proche qui confie au robot (cette chose interchangeable et anonyme comme le montre tristement la fin) la dernière chose qui nous différencie encore, par définition : l’humanité. Tandis que sa mémoire défaille alors que ce robot, lui, justement, n’est que mémoire, certes artificielle, son double aussi (puisqu’il contient une mémoire, un peu la sienne) et son contraire, Frank lui confie ses souvenirs, le confondant parfois même avec son propre fils.
La mise en scène ( minimaliste mais précise), le ton du film (entre humour et mélancolie), l’intensité du jeu de Frank Langella (espiègle et démuni) et un scénario sensible font de ce premier film un objet singulier, attachant et touchant, et, l’air de rien, une réflexion d’une redoutable clairvoyance et d’un terrible pessimisme sur une société qui abandonne tout, y compris l’essentiel (la mémoire et les liens familiaux) à des machines dépourvues de l’un et de l’autre, et donc d’humanité (même si le robot en question ici en a plus que les enfants de Frank).
Je vous parlerai à nouveau de ce film demain, ayant le plaisir d'interviewer le réalisateur demain après-midi.
Ce film a été récompensé au festival de Sundance 2012, en remportant le Prix Alfred P. Sloan (attribué chaque année à des films traitant de science et de technologie.)
A partir de demain, suivez le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2012 en direct ici.
Suivez-moi également en direct sur twitter (@moodfdeauville -compte en direct de Deauville- et @moodforcinema -compte twitter annuel) dès demain soir, à 19h, pour l'ouverture.
S’il y a bien un rendez-vous incontournable pour moi chaque année, c’est celui-ci : ce Festival du Cinéma Américain de Deauville qui a exacerbé ma passion pour le cinéma, l’a transformée en doux mal incurable, il y a tant d’années déjà (je préfère ne plus les compter). Je l’ai expérimenté (et savouré) d’une multitude de manières, adolescente comme simple public d’abord (peu importaient les files d’attente –jusqu’à 5h !- ce fut l’occasion de créer des amitiés cinéphiles) mais aussi, comme jurée cinéphile (il y a 12 ans déjà !), accréditée public, vip, presse (peu importe d’ailleurs, quel que soit le statut, le festival est très accessible et permet une vraie immersion cinématographique)…mais toujours et depuis la première fois en restant tout le festival pour en avoir une vue aussi exhaustive que possible.
Chaque fois, ce furent de belles découvertes cinématographiques (quelle bonne idée que d’avoir institué la compétition de films indépendants en 1995, l’occasion de découvrir tant de pépites que je vous fais chaque année partager ici), de passer des films indépendants aux derniers blockbusters, de voir des monstres sacrés du cinéma américain (dont certains sont les responsables non coupables des prémisses de ma passion pour le cinéma comme Kirk Douglas ou Lauren Bacall), d’apprendre et de s’enrichir avec les master class, et puis de rêvasser en arpentant les planches dont la mélancolie joyeuse et envoûtante ne me lasse jamais. Et s’il est de bon ton d’être blasée, je revendique d’y aller chaque année, avec la même curiosité et le même enthousiasme, cette année plus que jamais.
Il y a eu des éditions plus ou moins calmes. Quoiqu’il en soit, le Festival est toujours et plus que jamais la vitrine du cinéma indépendant américain (et se revendique plus que jamais comme tel cette année en mettant un film en compétition, « Robot and Frank » en ouverture), même si certains furent déçus de découvrir moins d’avant-premières et d’hommages prestigieux, ces 4 dernières années. Annonçons-le d’emblée : cette programmation 2012 devrait ravir tout le monde, les cinéphiles comme les simples amateurs de cinéma de pur divertissement, ceux qui veulent voir des stars et ceux qui veulent découvrir les dernières pépites du cinéma indépendant américain. Ce programme est le meilleur depuis plusieurs années et allie et concilie judicieusement films indépendants alléchants, avant-premières de grosses productions très attendues, hommages variés et prestigieux, sans oublier un jury éclectique, glamour et cinéphile.
Deauville tellement liée à ma passion pour le cinéma, ses prémisses autant que son exacerbation; où les dédales de mon existence ont pris un autre chemin et finissent toujours par me ramener: aujourd’hui encore. Depuis 1994, le rendez-vous est délicieusement immuable pour moi. Que de souvenirs engrangés ! Deauville c’est Hollywood et Sundance à la fois, depuis l’instauration de la compétition de films indépendants en 1995. Ce sont les blockbusters et les films indépendants. Deauville, c’est un tapis rouge auquel sied mieux le noir et blanc nostalgique. Terre de contrastes et paradoxes. C’est Al Gore qui vient présenter son sidérant documentaire contre le réchauffement climatique et dire des « vérités qui dérangent ». Ce sont aussi les films au dénouement desquels flotte glorieusement et insolemment la bannière étoilée. Deauville, c’est la discrétion et la tonitruance. C’est Cannes sans l’exubérance. C’est le luxe avec la convivialité. Ce sont les premiers balbutiements de jeunes cinéastes et la consécration de leurs aînés. C’est Kirk Douglas qui marche difficilement mais non moins majestueusement sur la scène du CID. C’est James Coburn et son flegme légendaire qui envoûtent le Salon des Ambassadeurs. C’est Laurent Bacall qui vient accompagnée de Nicole Kidman. Le cinéma d’hier y côtoie celui d’aujourd’hui et l’un et l’autre s’enrichissent mutuellement. Deux époques se rencontrent, deux Amérique aussi. C’est ainsi Gus Van Sant qui vient présenter « Gerry », la quintessence du film indépendant, non moins sublime. C’est aussi Sylvester Stallone qui vient présenter son dernier film. C’est un festival qui satisfait à la fois les amateurs de cinéma d’action et les cinéphiles les plus exigeants, les spectateurs et les « professionnels de la profession ». Ce sont James Ellroy, Meryl Streep, Geena Rowlands ou tant d’autres qui stupéfient l’assistance lors de mémorables conférences de presse. C’est Cyd Charisse qui esquisse quelques pas de danse sur la scène du CID. Ce sont des soirées interminables à refaire le monde du cinéma sous les étoiles dans la villa Canal plus-Orange-Cartier, selon les époques et les sponsors, et pas seulement les étoiles de la bannière. C’est Paul Haggis qui y gagne ses premiers galons de réalisateur en remportant le grand prix du festival avec « Collision ». Ce sont Steve Buscemi ou Charlie Kaufman qui y donnent de passionnantes leçons de cinéma. C’est Joel Grey qui entonne avec grâce quelques notes dans un CID silencieusement attentif. C’est le charismatique Al Pacino qui ne peut retenir ses larmes d’émotion, instant inoubliable. Ce sont les applaudissement effrénés pendant la projection de « Tigre et Dragon » d’Ang Lee. Ce sont Clint Eastwood, Tom Hanks, Morgan Freeman, Harrison Ford, Steven Spielberg, Sydney Pollack et tant d’autres prestigieux invités habitués des Planches. C’est la présence d’un trio inoubliable et inégalable : Spielberg-Lucas-Coppola. Ce sont Tom Di Cillo, Jonathan Nossiter, Karyn Kusama, John Cameron Mitchell… qui ont vu leurs films présentés en compétition officielle, couronnés. Ce sont les derniers feux de l’été, souvent les plus brillants et intenses, qui auréolent les Planches d’une luminosité incomparable comme sortie d’un songe d’une nuit d’été. Deauville, c’est ainsi aussi le prix Michel d’Ornano qui récompense le meilleur traitement de scénario de long-métrage d’un jeune scénariste français. C’est encore le Panorama, et le prix littéraire. Ce sont aussi les hommages qui ont amené à Deauville les plus grands noms du cinéma américain. C’étaient auparavant des courts-métrages de grande qualité dont on peut regretter la disparition de la compétition il y a quelques années et dont nous espérons le retour. Ce sont désormais les Docs de l’Oncle Sam pour découvrir un autre Amérique. Ce sont les Nuits Américaines pour bercer nos journées et nuits de classiques du cinéma américain. Depuis 3 ans ce sont aussi les séries américaines.
Je vous encourage donc à venir à Deauville et à vous laisser conquérir par un cinéma différent, à faire les Christophe Colomb du septième art, découvreurs de l’Amérique, d’une autre Amérique parfois, blessée et moins insolente, ou à défaut, j’espère vous faire vivre ce festival comme si vous y étiez.
Nous savions déjà que le jury longs-métrages serait présidé par la comédienne et désormais réalisatrice SANDRINE BONNAIRE (Et quelle réalisatrice ! Je ne saurai trop vous recommander son documentaire « Elle s’appelle Sabine » mais aussi son premier long-métrage de fiction « J’enrage de son absence », un film bouleversant entre drame familial et thriller qui met des images sur la douleur indicible de l’absence filmée avec une rage à la fois douce et âpre, un film dont vous pouvez retrouver ma critique ici) et que le jury Révélation Cartier serait présidé par FREDERIC BEIGBEDER (journaliste, écrivain, réalisateur, publicitaire…et cinéphile, chaque année par ailleurs membre du jury du prix littéraire du festival).
Aux côtés de Sandrine Bonnaire, dans le jury longs-métrages, nous retrouverons :
SAMI BOUAJILA – Comédien
CLOTILDE COURAU – Comédienne
PHILIPPE DECOUFLÉ – Danseur, chorégraphe, metteur en scène, directeur artistique et réalisateur
ANAÏS DEMOUSTIER – Comédienne
CHRISTOPHE HONORÉ – Réalisateur, scénariste, metteur en scène et écrivain
Concernant le jury Révélation Cartier, Frédéric Beigbeder sera entouré de :
Astrid BERGÈS-FRISBEY –Comédienne
Mélanie BERNIER – Comédienne
Ana GIRARDOT – Comédienne
Félix MOATI – Comédien
HOMMAGES ET RECOMPENSES
C’est ce qui, au départ, a contribué à la renommée du Festival du Cinéma Américain de Deauville, ces hommages à des grands du 7ème art américain dont les noms sont désormais immortalisés sur les planches. Certains furent plus mémorables que d’autres mais ce sont toujours des moments émouvants, l’occasion aussi de retracer des carrières plus ou moins longues, et désormais aussi de mettre en lumière de jeunes talents avec « le Nouvel Hollywood » institué l’an passé. Après Ryan Gosling et Jessica Chastain, l’an dernier, la récompense 2012 sera attribuée à l’acteur PAUL DANO, en sa présence. Il sera aussi à Deauville pour le film « Elle s’appelle Ruby » dont je vous parle plus bas.
Le festival pouvait difficilement faire mieux et plus diversifié en matière d’hommages cette année puisqu’il rendra également hommage au comédien LIAM NEESON (en sa présence) renouant avec les hommages de stars américaines sans compter qu’une autre star du cinéma américain, le comédien HARVEY KEITEL sera également à l’honneur (le soir de l’ouverture) ainsi que la comédienne SALMA HAYEK, les cinéastes WILLIAM FRIEDKIN et MELVIN VAN PEEBLES, le compositeur JOHN WILLIAMS (compositeur de musiques de films parmi les plus célèbres, et notamment des musiques de films de Spielberg). Parmi ses dernières compositions figure la musique de« Cheval de guerre » de Spielberg dont vous pouvez retrouver ma critique, ici.
Le PRIX MICHEL D’ORNANO sera cette année attribué à « RENGAINE », un film écrit et réalisé par Rachid Djaïdani.
Le PRIX LITTERAIRE LUCIEN BARRIÈRE sera cette année décerné à « PERCIVAL EVERETT » pour son roman « Pas Sidney Poitier ».
COMPETITION
Chaque année, je m’efforce de ne manquer aucun des films de la compétition. Nombreux sont les cinéastes aujourd’hui reconnus à avoir été révélés suite à leur sélection dans cette section, magnifique « vitrine » du cinéma indépendant américain. Cette année, au programme de cette compétition (particulièrement riche et attractive), 15 longs-métrages dont « Les Bêtes du Sud sauvage » qui avait fait sensation à Cannes (où je l’avais malheureusement manqué, l’occasion idéale de pouvoir le rattraper) où il avait obtenu la Caméra d’or. Vous y découvrirez aussi « The we and the I » de Michel Gondry. Une belle sélection sur laquelle je reviendrai ultérieurement plus en détails. C’est d’ailleurs un film en compétition qui fera cette année l’ouverture : « Robot and Frank » de Jake Schreier, en remplacement de « Mud » initialement prévu.
BEASTS OF THE SOUTHERN WILD de Benh Zeitlin
BOOSTER de Matt Ruskin
CALIFORNIA SOLO de Marshall Lewy
COMPLIANCE de Craig Zobel
ELECTRICK CHILDREN de Rebecca Thomas
FOR ELLEN de So Yong Kim
FRANCINE de Brian M. Cassidy & Melanie Shatzky
GIMME THE LOOT d’Adam Leon
GOD BLESS AMERICA de Bobcat Goldthwait
ROBOT and FRANK de Jake Schreier (film d’ouverture)
SMASHED de James Ponsoldt |
UNA NOCHE de Lucy Mulloy
THE WE AND THE I de Michel Gondry
YOUR SISTER’S SISTER de Lynn Shelton
WRONG de Quentin Dupieux
PREMIERES
Nous savions déjà que le dernier volet des Jason Bourne serait projeté à Deauville (comme les précédents), voilà qui promet une belle effervescence. Nous aurons aussi le plaisir de retrouver Jonathan Dayton et Valerie Faris qui avaient enthousiasmé les festivaliers et le jury avec « Little Miss sunshine », d’ailleurs récompensé à Deauville. Un film présenté à Cannes, en compétition, figure également au programme : « Lawless » de John Hillcoat (un western de facture classique mais très maitrisé, je vous le recommande) .
Nous aurons également le plaisir de découvrir « Savages » d’Oliver Stone en CLÔTURE avec un très beau générique parmi lequel Salma Hayek à qui le festival rendra également hommage mais aussi : Aaron Johnson, Taylor Kitsch, Blake Lively, John Travolta, Benicio del Toro, Emile Hirsch, Demian Bichir.
BACHELORETTE de Leslye Headland
THE BOURNE LEGACY (JASON BOURNE : L’HÉRITAGE) De Tony Gilroy
DEADFALL (BLACKBIRD) de Stefan Ruzowitzky
KILLER JOE de William Friedkin
LAWLESS (DES HOMMES SANS LOI) de John Hillcoat
MUD de Jeff Nichols
RUBY SPARKS (ELLE S’APPELLE RUBY) de Jonathan Dayton & Valerie Faris
SAVAGES d’Oliver Stone
THE TALL MAN (THE SECRET) de Pascal Laugier
SECRET OF THE WINGS (CLOCHETTE ET LE SECRET DES FÉES) de Peggy Holmes – Séance Enfants – Film diffusé dans sa version française
TAKEN 2 d’Olivier Megaton
TAKE THIS WALTZ de Sarah Polley
TED de Seth MacFarlane
MASTERCLASS et Leçons de cinéma
Le festival proposera aussi une série de Masterclass :
- « De l’influence de Jean-Pierre Melville sur le cinéma américain » qui aura lieu le jeudi 6 septembre 2012, salle Lexington, au CID. Une masterclass que je ne manquerai pas, inconditionnelle du cinéma de Melville. Retrouvez ma critique de son chef d’œuvre (l’un de ses chefs d’œuvre, plutôt), « Le Samouraï », ici : http://inthemoodlemag.com/2012/07/26/masterclass-de-l%e2%...
-Leçon de cinéma de William Friedkin, le 2 septembre, salle Lexington : Dans le cadre de l’hommage au réalisateur William Friedkin, le Festival propose à tous ceux qui le souhaitent d’assister à une leçon de cinéma animée par Jean-François Rauger, directeur de la programmation de la Cinémathèque française.
-Masterclass « Take shelter », le 7 septembre 2012, en salle Lexington une masterclass autour de l’analyse filmique de TAKE SHELTER de Jeff Nichols, Grand Prix du Festival l’année dernière, lors d’une conférence animée par David McKenna, et initiée en collaboration avec l’ESRA. La masterclass portera sur l’utilisation des fondamentaux de la structure narrative par le réalisateur pour traduire les thématiques et les émotions intimes des personnages en de convaincantes actions dramatiques.
LES DOCS DE L’ONCLE SAM
Cette section réserve aussi très souvent de belles surprises… Laissez-vous surprendre et aiguisez votre curiosité par ce qui est bien souvent une plongée dans une autre Amérique, et pas seulement:
DIANA VREELAND: THE EYE HAS TO TRAVEL de Lisa Immordino Vreeland
ETHEL de Rory Kennedy
FAR OUT ISN’T FAR ENOUGH: THE TOMI UNGERER STORY de Brad Bernstein
GAZZARA de Joseph Rezwin
METHOD TO THE MADNESS OF JERRY LEWIS de Gregg Barson
ROOM 237 de Rodney Ascher
SEARCHING FOR SUGAR MAN de Malik Bendjelloul
THE IMPOSTER de Bart Layton
THE QUEEN OF VERSAILLES de Lauren Greenfield
WEST OF MEMPHIS d’Amy Berg
INTO THE ABYSS de Werner Herzog a également été ajouté à la sélection
DEAUVILLE SAISON 3
Les séries reviennent également avec, au programme :
HOMELAND SAISON 1 (EPISODES PILOT) ET GRACE | GIRLS SAISON 1 (EPISODES PILOT) / VAGINA PANIC/ THE NEWS ROOM
NUITS AMERICAINES
Le meilleur du cinéma américain et de ses classiques continuera à être programmé 24H sur 24H. Une excellente idée que de poursuivre cette belle initiative pour les cinéphiles insomniaques.
BAD LIEUTENANT de Abel Ferrara
BANDIDAS de Joachim Ronning | Espen Sandberg
BUG de William Friedkin
CœURS PERDUS de Todd Robinson
CINQ CENT BALLES de Melvin Van Peebles
CRUISING – LA CHASSE de William Friedkin
DESPERADO de Robert Rodriguez
FREAKS – LA MONSTRUEUSE PARADE de Tod Browning
FRENCH CONNECTION de William Friedkin
LA FÊTE A HARLEM de Melvin Van Peebles
LA GUERRE DES MONDES de Steven Spielberg | Damian Collier
Suivez les comptes officiels du festival sur twitter : @lpscinema et CID_Deauville
Pour de nombreuses informations exclusives et pratiques et pour me suivre en direct du festival, ou participer à mes concours et gagner des pass, pour retrouver mes articles etc , vous pouvez aussi me suivre sur twitter , sur mon compte twitter consacré au festival ( @moodfdeauville ), sur mon compte principal (@moodforcinema ) et sur celui de mon nouveau blog consacré aux festivals de cinéma sur lequel Deauville est à l’honneur : http://inthemoodforfilmfestivals.com ( @moodforfilmfest) .
Je vous donne rendez-vous quotidiennement sur http://www.inthemoodfordeauville.com pour de nombreuses informations sur le festival en attendant que vous puissiez m’y suivre en direct du 31 août au 9 septembre 2012 .
Bon festival à tous en espérant qu’il sera cette année à l’image de son affiche (une invitation au voyage, au partage, à l’évasion) !
Le meilleur du cinéma américain et de ses classiques continuera à être programmé 24H sur 24H. Une excellente idée que de poursuivre cette belle initiative pour les cinéphiles insomniaques.
BAD LIEUTENANT de Abel Ferrara
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