Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

IN THE MOOD FOR DEAUVILLE 2024 - Page 139

  • Hommage à Sidney Lumet en sa présence

    965fe61f3221968b00c20dea422f06f4.jpg 

    Né le 25 juin 1924 à Philadelphie en Pennsylvanie, d’un père acteur et d’une mère danseuse, Sidney Lumet débute sur les planches à l’âge de cinq ans au sein du Yiddish Art Theater de New York. Après avoir fait de nombreuses représentations dans des productions à Broadway, il fonde en 1947 une troupe de théâtre Off Broadway avec des c217315132a933da9b4de0684b773499.jpgcomédiens formés par Lee Strasberg, comme Yul Brynner ou Eli Wallach. Trois ans plus tard, Sidney Lumet travaille pour la télévision, réalisant plus de 250 téléfilms et émissions, souvent en direct, puis fait ses débuts de metteur en scène de théâtre. Il signe en 1957 son premier long métrage pour le cinéma, « 12 hommes en colère », dans lequel il dirige Henry Fonda. Le film rencontre un succès à la fois public et critique, remportant notamment l’Ours d’Or au festival de Berlin et trois nominations aux Oscars, dont celui du Meilleur Film et du Meilleur Réalisateur. Cinéaste de la critique sociale, Sidney Lumet aborde tout au long de sa longue carrière de nombreux thèmes liés à la société américaine, comme la corruption policière (« Serpico », 1973, « Le prince de New York », 1981 et « Dans l’ombre de Manhattan », 1997), la télévision (« Un après-midi de chien, 1975, et « Main basse sur la TV », 1976), la justice (« 12 hommes en colère », 1957, « Le verdict », 1982, « Une étrangère parminous », 1992, et « L’avocat du diable », 1993), le MacCarthysme (« Daniel », 1983),l’alcoolisme (« Le lendemain du crime », 1986) ou encore le racisme (« Contreenquête», 1990). En plus des cinquante nominations aux Oscars obtenues par ses films, Sidney Lumet est nommé trois fois encore à l’Oscar du Meilleur Réalisateur, pour « Un après-midi de chien » (1975), « Main basse sur la TV » (1976) et « Le verdict » (1982). Il reçoit le D. W. Griffith Award de la Directors Guild of America pour l’ensemble de sa carrière en 1993 et le Musée d’Art Moderne de New York fait également une rétrospective de ses oeuvres. L’année dernière, Sidney Lumet devient Membre Honoraire de l’Académie des Oscars. Le réalisateur est également l’auteur du best-seller « Making Movies », un livre considéré comme l’un des plus aboutis sur la manière de faire des films.

     A l’occasion de cet hommage, le festival présentera son nouveau film, «Before the Devil Knows You’re Dead», avec Philip Seymour Hoffman, Ethan Hawke et Albert Finney. « Before the Devil Knows You’re Dead » est son quarante-quatrième long métrage.

    Synopsis: Lorsque deux frères organisent le cambriolage de la bijouterie familiale, rien ne se déroule comme prévu évidemment...mais  là c'est encore pire que ce qu'on aurait pu imaginer...

    Le festival présentera également d’autres films du cinéaste.

    FILMOGRAPHIE DE SIDNEY LUMET

    1957 TWELVE ANGRY MEN (Douze hommes en colère)

    Ours d’Or - Festival de Berlin 1957

    Nomination à l’Oscar du Meilleur Film et du Meilleur Réalisateur

    1958 STAGE STRUCK (Les feux du théâtre)

    1959 THE FUGITIVE KID (L’homme à la peau de serpent)

    THAT KIND OF WOMAN

    1961 A VIEW FROM THE BRIDGE (Vu du pont)

    1962 LONG DAY’S JOURNEY INTO NIGHT (Le long voyage au bout de la nuit)

    1964 FAIL-SAFE (Point limite)

    THE PAWNBROKER (Le prêteur sur gages)

    1965 THE HILL (La colline des hommes perdus)

    1966 THE DEADLY AFFAIR (M.15 demande protection)

    THE GROUP (Le groupe)

    1968 THE SEA GULL (La mouette)

    BYE BYE BRAVERMAN

    1969 THE APPOINTMENT (Le rendez-vous)

    1970 LAST OF THE MOBILE HOT SHOTS

    1970 KING: A FILMED RECORD… MONTGOMERY TO MEMPHIS

    1971 THE ANDERSON TAPES (Le dossier Anderson)

    1972 THE OFFENCE

    CHILD’S PLAY

    1973 SERPICO

    1974 MURDER ON THE ORIENT EXPRESS (Le crime de l’Orient-Express)

    LOVIN’ MOLLY

    1975 DOG DAY AFTERNOON (Un après-midi de chien)

    Nomination à l’Oscar du Meilleur Réalisateur

    1976 NETWORK (Main basse sur la télévision)

    Nomination à l’Oscar du Meilleur Réalisateur

    1977 EQUUS

    1978 THE WIZ

    1980 JUST TELL ME WHAT YOU WANT

    1981 PRINCE OF THE CITY (Le prince de New York)

    1982 THE VERDICT (Le verdict)

    Nomination à l’Oscar du Meilleur Réalisateur

    DEATHTRAP (Piège mortel)

    1983 DANIEL

    1984 GARBO TALKS (A la recherche de Garbo)

    1986 POWER (Les coulisses du pouvoir)

    THE MORNING AFTER (Le lendemain du crime)

    1988 RUNNING ON EMPTY (A bout de course)

    1989 FAMILY BUSINESS

    1990 Q & A (Contre-enquête)

    1992 A STRANGER AMONG US (Une étrangère parmi nous)

    1993 GUILTY AS SIN (L’avocat du diable)

    1997 NIGHTS FALLS ON MANHATTAN (Dans l’ombre de Manhattan)

    CRITICAL CARE

    1999 GLORIA

    2006 FIND ME GUILTY (Jugez-moi coupable)

    2007 BEFORE THE DEVIL KNOWS YOU’RE DEAD

  • "Nuits américaines": du cinéma 24H/24H à Deauville!

    e4922e084101adf8dea93c5cc7db9de5.jpgSi l’an passé, j’avais déploré l’absence de séances à 22H30 ou 23H comme ce fut longtemps la coutume à Deauville, je ne peux que me réjouir de l’excellente initiative de cette année 2007 qui consistera à projeter des films 24H/24H pendant tout le festival  et sans interruption! Une expérience inédite dans un festival de cinéma, et c’est une excellente nouvelle que ce soit Deauville qui l’initie, un des rares festivals à si bien savoir allier cinéma d’hier et d’aujourd’hui, cinéma d’auteur et de divertissement pur (les deux n’étant d’ailleurs pas incompatibles même si cette alliance se raréfie malheureusement.)

    89325796de0b2ecc2963e26722dbbf13.jpg Le partenariat avec la Cinémathèque Française pour ces projections est plutôt de bon augure quant à la qualité des films sélectionnés. Westerns, comédies, films  noirs, films fantastiques, films de gangsters… sont d’ores et déjà annoncés même si nous ignorons encore les détails de cette programmation dont je vous informerai bien entendu dès qu’elle sera communiquée.

    Le cinéma d’aujourd’hui, et des films récents, comme Les chansons d’amour  de Christophe Honoré ou encore tous les courts-métrages de « Chacun son cinéma »  projetés pour les 60 ans du Festival de Cannes foisonnant de références, l’ont récemment  montré : le cinéma a besoin de mémoire, de réflexivité et de ses classiques pour écrire et poursuivre son Histoire, le cinéma d’aujourd’hui a besoin de celui d’hier, il s’en imprègne,  pour s’en inspirer plus ou moins consciemment ou pour parfois mieux s’en départir mais en tout cas il l’intègre. C’est l’esprit d’une cinémathèque comme la Cinémathèque Française et il est louable qu’un festival s’en fasse le relais…pour notre plus grand plaisir de cinéphiles.

     Un pass spécial dédié à ces « Nuits américaines » au prix de 10 euros  pour 10 jours sera donc créé pour l’occasion.  Ces films seront vraisemblablement projetés au cinéma Morny où ont habituellement lieu les projections presse.

    A Deauville, en 2007, les salles obscures seront illuminées 24images par seconde 24H/24H, de quoi être réellement et plus que jamais « in the mood » for american cinema  !

    Sandra .M

  • Informations pratiques: accréditations, hébergement, restaurants, accès ...

    f4041d51f5eba495c64bc245dda832be.jpg

    ACCREDITATIONS :

    1be428e1fb004b0f21a1ae4396b5e979.jpg
    301083090b9ba686fe74c837c28a1db1.jpg
    a5f6bfbb59e57d3ed5d46fe7bd90a1d7.jpg

                                                                            -Accréditations professionnelles

    Si vous êtes professionnels, envoyez   votre demande d’accréditation à l’adresse suivante : accreditation@lepublicsystemecinema.fr

                                                                                       .Accréditations presse :

    Si vous faîtes partie de la presse, envoyez  votre demande d’accréditation à l’adresse suivante : presse@lepublicsystemecinema.fr

                                                                         -Accréditations public :

    De nombreux changements sont à noter cette année concernant les accréditations avec notamment la mise en place des séances bleues et rouges qui semblent corroborer la rumeur persistante selon laquelle le festival serait de plus en plus destiné aux professionnels, une théorie que dément néanmoins la mise en place des "nuits américaines" qui permettent au public d'effectuer une complète et innovante immersion cinéphilique, une initiative en tout cas louable!

                                                                                      . Badges bleus permanents

    Pour le public, vous pouvez vous connecter dès à présent sur le site http://www.badgecid.com si vous voulez réserver votre badge permanent dès maintenant, vous pourrez également l’acheter sans problèmes sur place pendant le festival. Ce badge est strictement nominatif et non cessible. Il donne accès à toutes les séances bleus inscrites sur la grille de programmation. Il est valable pendant 10 jours. Sous réserve des places disponibles, il est possible d'assister aux séances rouges sur carte d'accès uniquement à retirer au village US entre 16H et 20H.

     Son coût s’élève à 145 euros, ce qui est plutôt intéressant si vous restez tout le festival au regard du nombre de projections auxquelles il permet d’assister.

                                                                                      .Badges bleus journaliers :

    Vous pouvez également acheter un badge journalier à 43 euros. Il donne accès à toutes les séances bleues, il est valable pendant une journée.

                                                                       - Badges bleus Etudiants :

    Le forfait étudiant qui coûte 12 euros donne accès à toutes les séances bleus. Il est valable pendant une journée.

                                                                        -Nuits américaines :

    Je rappelle ainsi également que, comme je vous l’indiquais dans l’article consacré aux « Nuits américaines », un nouveau badge donnant l’accès à celles-ci et coûtant 10 euros pour la totalité du festival sera mis en place. Ce badge est strictement nominatif et non cessible.

     Vous pouvez par ailleurs l'acquérir en ajoutant un euro aux badges permanents, journaliers ou étudiants selon celui que vous possédez et pour la journée couverte par le badge pour les badges journaliers et étudiants.

    .Lieux de ventes des badges

    Tous les types de badges bleus, le badge "Les Nuits Américaines", ainsi que les affiches et les catalogues seront en vente:

    -à la banque d'accréditation du Centre International de Deauville

    -au Cottage d'Information du Village US

    -à l'office de tourisme de Deauville

    .Informations complémentaires (accréditations) :

    Pour d’autres informations vous pouvez également consulter le site officiel du festival : http://www.festival-deauville.com ou bien vous renseigner auprès de l’office du tourisme : 02 31 14 40 00 ou sur le site internet de l’office du tourisme : http://www.deauville.org ou bien auprès du CID (Centre International de Deauville) :  02 31 14 14 14

                        LIEUX DES PROJECTIONS :

    d1dc0b1bbf3730f1004aebe2488f166c.jpg
    6e4395fdb79bf638dedc8440715581e4.jpg

    CID- 1, Avenue Lucien Barrière

    Morny Club –  2 rue du Général de Gaulle

    Casino-2 rue Edmond Blanc

    HEBERGEMENT ET RESTAURANTS:

    Deauville propose un large choix d’hôtels et résidences, je vous conseille néanmoins de réserver au plus tard au mois de juin si vous tenez absolument à être logés dans un endroit en particulier, de nombreux habitués réservant d’une année sur l’autre. Pour avoir la liste des hébergements, c’est ici : http://www.deauville.org/fr/ou-dormir.php

    Vous pouvez également trouver à Trouville … il n’y a que la Touques à traverser pour y accéder.

    Concernant la restauration, Deauville est un vrai régal pour les papilles, vous trouverez ma sélection de restaurants dans les liens ci-contre, dans la colonne de gauche, à la rubrique "mes bonnes adresses gastronomiques et festives".

    ACCES A DEAUVILLE 

      -Par train :

    Liaison directe quotidienne Paris Saint-Lazare / Deauville-Trouville (2h environ), plusieurs allers-retours par jour,  vous pouvez effectuer votre réservation en ligne, ou composez le 36 35

    -Par route:

    Paris-Deauville: A13

    195 km, dont 186 km d'autoroute (Temps moyen : 2h05mn)

    Tarifs péages (aller au 01/01/06) : 9.40 euros

    Pour tout complément d'information, contactez la SAPN

    Autoroute-info : 0 892 68 107 7 - Autoroute FM 107.7

    -Par mer: plusieurs liaisons quotidiennes

    Brittany Ferries : Portsmouth - Caen/Ouistreham - Tél: 0 825 828 828 (durée de la traversée : 6h en journée)

    Du 31 mars au 29 octobre 2006 : navire rapide Normandie Express Caen / Portsmouth en 3h30 les vendredis, samedis et dimanches.

    : LD Lines :  Portsmouth - Le Havre - Tél: 0 825 304 304

    -Par air:

    Liaisons aéroport international Deauville-St Gatien (9 km) Charters vacances, aviation privée - 02 31 65 65 65

    Aéroport de Caen-Carpiquet (45 km de Deauville) : 02 31 71 20 10

    Aéroport Le Havre-Octeville (45 km de Deauville) : 02 35 54 65 00

    -Par bus:

    Bus Verts du Calvados : ligne n°20 entre Caen-Deauville-Honfleur-Le Havre

    Info ligne : 0 810 214 214 (Numéro Azur prix appel local)

    -LIENS

    Vous trouverez sur ce blog de très nombreux liens qui s’adressent à tous les festivaliers, professionnels ou public : sites des plus grands festivals de cinéma, sites internet utiles pour cinéastes et /ou pour festivaliers deauvillais, articles d’autres blogs ou sites concernant le Festival du Cinéma Américain,  des liens vers mes comptes-rendus des éditions passées du festival, les sites des partenaires officiels du festival,  les sites internet partenaires d’In the mood for Deauville (Coté blog, Agoravox et Criticoblog...), des blogs et sites cinématographiques que je vous recommande,  les sites internet des principaux journaux de cinéma, les sites internet des principales émissions de cinéma etc.

  • Deauville avec ou sans Trintignant...

    11f65a108573c7de97ba35e7b989e839.jpg

     

    2118bef3e8411224a89521ab5c5b45a5.jpg

    Deauville sans Trintignant, c’est une chanson de Vincent Delerm mais surtout un hommage à celui qui a immortalisé Deauville et qui reste un spectateur assidu de son Festival du Cinéma Américain dont il a d'ailleurs présidé le jury des 30 ans en 2004.

    Claude Lelouch n’avait alors que 26 ans lorsqu’il a reçu la palme d’or à Cannes, cette palme symbolise pour moi d’ailleurs magnifiquement ce que représente le Festival de Cannes, (lequel festival a d'ailleurs rendu hommage à Claude Lelouch pour son 60ème anniversaire) : une mise en lumière extraordinaire pour un film et un cinéaste.

    Claude Lelouch a souvent payé le prix de cette réussite précoce et fulgurante. Peu importe : les critiques passent et les films restent…C’est seulement l’an passé que Deauville a décidé de rendre hommage à Claude Lelouch en inaugurant une place à son nom. 

     Lettre ouverte à M.Claude Lelouch... et à ses détracteurs:

     Visconti, Hitchcock, Resnais, Loach, Melville, Sautet, Costa-Gavras, Chaplin, Capra, Renoir, Carné, Truffaut et…Lelouch. Je l’avoue. Je l’avoue, Claude Lelouch fait partie, (vous faîtes  partie) de ces cinéastes qui m’ont donnée envie de vivre au rythme de ma passion démesurée, dévorante, pour le cinéma.

    Oui, je l’avoue comme on confesserait un crime car cela en est d’ailleurs un pour un certain cénacle pseudo intellectuel du cinéma, un crime passible de regards dédaigneux et méprisants, signifiant à l’inculte que je deviens alors très certainement que je ne n’aurais rien compris au cinéma. Eh bien, je crois pourtant pouvoir me vanter que si, messieurs les censeurs « autodéifiés » ! J’ai compris que le cinéma c’est l’art du montage (aussi). J’ai compris que le cinéma, comme son nom l’indique, est un art (7ème du nom), qu’il n’est pas seulement un spectacle ou un divertissement… mais j’ai aussi compris ce qu’il nous enseigne : la tolérance et l’ouverture d’esprit. J’ai compris qu’il n’est pas contradictoire (au risque de subir de nouveaux regards dédaigneux) d’aimer Lelouch ET Resnais, sans pour autant être dépourvue de tout regard cinématographique ou de tout sens critique.

    Si le cinéma peut (et non doit) vous apporter une vision du monde, il peut aussi vous permettre de vous en évader, et définitivement, non, ce n’est pas incompatible.

    J’ignore si, comme vous le faîtes dire à vos personnages dans « Les Parisiens », le cinéma « c’est mieux que la vie »  mais en tout cas le vôtre nous la fait aimer. Indéniablement. Passionnément. Passionnément comme vous filmez les acteurs, comme vous filmiez Richard Anconina et Jean-Paul Belmondo, en 1988, dans « Itinéraire d’un enfant gâté », lors de scènes inénarrables et jubilatoires, à l’image de tous vos films, à l’image d’ "Un homme et une femme ".

    Ainsi, déjà, en 1966, vous nous transportiez dans votre univers romanesque, sensible, facétieux, ludique. Déjà vous jouiez avec les méandres du temps, entre passé et présent, entre noir et blanc, nous rappelant donc que le cinéma est l’art du montage, comme on vous reprocha ensuite (injustement) de l’avoir oublié après ce film qui se vit décerner tant de récompenses dont la palme d’or donc mais aussi deux Oscars (on ne pardonne rien au talent).

    Art de l’émotion poussée à son paroxysme aussi, par le truchement de l’histoire la plus simple du monde mais aussi la plus difficile à conter: celle de la rencontre de deux solitudes blessées. Une histoire si singulière et non moins 21cc5fd7a723ed133b7462aa291e2fcd.jpguniverselle, intemporelle même. Jamais film ne m’avait donnée à ce point la sensation de voir une histoire d’amour naître et vibrer sous mes yeux, d’en ressentir -partager, presque- le moindre battement de cœur ou le moindre frémissement de ses protagonistes, comme si votre caméra en scrutait les visages et les âmes. Par une main qui frôle une épaule si judicieusement et subtilement filmée. Par le plan d’un regard qui s’évade et s’égare. Par la musique éternelle de Francis Lai qui nous chavire le cœur. Par une photographie aux accents picturaux qui sublime Deauville filmée avec une lumière nimbée de mélancolie, des paysages qui cristallisent les sentiments de Jean-Louis et d’Anne, fragile et paradoxalement impériale, magistralement (dirigée et) interprétée par Anouk Aimée. Jamais un film ne m’avait donnée cette impression de spontanéité, de vérité presque. Alors monsieur Lelouch, vous avez eu raison de ne pas écouter les critiques continuant à nous conter de « belles histoires », à nous narrer des « hasards et coïncidences », auxquels, grâce à vous, je crois plus que jamais. Je ne sais pas si, comme le disait un des personnages de « Hommes, femmes mode d’emploi », « le pire n’est jamais décevant », mais en tout cas votre cinéma n’est jamais décevant, toujours surprenant et inventif.

    Alors pour répondre à une interrogation de Jean-Louis (interprété par Jean-Louis Trintignant) citant Giacometti« Qu’est- ce que vous choisiriez : l’art ou la vie ?», votre cinéma ne nous donne pas envie de choisir, il sublime les deux.  Un homme et une femme. Comme tant d’autres. Différents aussi. Différents et singuliers. Comme votre cinéma. Un art qui sublime l’art et la vie donc. Celle de vos spectateurs, aussi, surtout.
     

    Alors, oui, je l’avoue. J’ai revu « un Homme et une femme » un nombre incalculable de fois, j’ai souri en regardant et revoyant « Itinéraire d’en enfant gâté » et l’inénarrable scène de Belmondo apprenant à Anconina à ne pas être surpris, j’ai suivi avec délectation les tribulations des personnages de « Hommes, femmes mode d’emploi » pour qui « le pire n’est jamais décevant » et « le pire n’est jamais certain », je me suis accrochée à mon fauteuil en regardant  votre court-métrage « c’était un rendez-vous » admirative devant la prouesse technique, j’ai décidé de ne jamais cesser de croire aux « Hasards et coïncidences »  et je me suis mise à croire aux « belles histoires » en regardant toutes celles que  vous avez écrites, et filmées.

    Alors merci Monsieur Lelouch de nous avoir ainsi emmenés en voyage…et surtout ne vous arrêtez jamais malgré vos récents échecs…   Je ne sais pas si le cinéma c’est « mieux que la vie » mais en tout cas le vôtre nous la fait aimer et l’a sublimée. Indéniablement.  Je ne sais pas non plus si j’aime autant Deauville grâce à « un Homme et une femme » ou si j’aime autant « Un Homme et une femme » à cause de Deauville mais en tout cas j’aime le cinéma grâce aux deux, liés à jamais dans ma mémoire de cinéphile et de festivalière dans les méandres de laquelle fiction et réalité se confondent délicieusement… Oui, entre fiction et réalité. Passé et présent. Comme dans un film de Lelouch…

    Bientôt , mes vidéos de la projection ovationnée de Roman de gare au festival de Cannes et ma critique du film viendront compléter cet article.

    Sandra.M

  • 15 ans de prix Michel d'Ornano

    f6b2ca81e9e47962c05425b6bcee9fab.jpgLe prix Michel d’Ornano a été créé en 1991 par les compagnies membres de la Motion Picture Association, ce prix est dédié à la mémoire de Michel d’Ornano (ancien ministre, ancien maire de Deauville, et un des initiateurs du Festival du Cinéma Américain).

    Depuis 1992, ce prix récompense le meilleur traitement de scénario de long métrage d’un jeune scénariste français.

    En 1998, ce prix a pris une nouvelle orientation, le concours portant sur des premiers scénarios français adaptés à l’écran.

    Liste des prix Michel d'Ornano depuis 1992: 

    1992 : Claire Aziza

    1993 : Hélène Woillot

    1994 : Marie-Hélène Saller

    1995 : Gilles Maençon

    1996 : Christophe Mardellet et Eric Verhnes

    1997 : Gilles Malençon

    1998 : Siegfried pour « Louise (take2) » de Siegfried

    1999 : Florence Vignon et Stéphane Brizé pour « Le bleu des villes » de Stéphane Brizé

    2000 : Virginie Wagon et Eric Zonca pour « Le secret » de Virginie Wagon

    2001 : Gilles Paquet-Brenner pour « Les jolies choses » de Gilles Paquet-Brenner

    2002 : Claude Duty, Jean-Philippe Barrau et Pascale Faure pour « Filles perdues, cheveux gras » de Claude Duty

    2003 : Julie Bertucelli et Bernard Renucci pour « Depuis qu’Otar est parti » de Julie Bertucelli

    2004 : Eléonore Faucher et Gaëlle Macé  pour « Brodeuses » de Eléonore Faucher

    2005 : Karin Albou pour « La petite Jérusalem » de Karin Albou

    2006 :  « La faute à Fidel » co-écrit et réalisé par Julie Gavras

    2007 : ?

    Je vous propose ci-dessous  les critiques de deux très beaux films emblématiques de ce prix :

    « La petite Jérusalem » de Karin Albou : prix Michel d’Ornano 2006

    c9855cbc09b519ab8c60fd6b6c419535.jpgLa petite Jérusalem est un quartier de Sarcelles, en banlieue parisienne où de nombreux juifs ont émigré. Laura (Fanny Valette), 18 ans, est tiraillée entre  son éducation religieuse  et ses études de philosophie qui la passionnent et lui offrent une autre vision du monde. Alors que sa sœur Mathilde (Elsa Zylberstein) tente de redonner vie à son couple, Laura succombe à ses premières émotions amoureuses. Karin Albou « esquive », avec la même subtilité que le film éponyme, ce qui aurait pu être une caricature sur la banlieue, nous livrant un film au discours et aux questionnements identitaires et philosophiques universels. Le titre renvoie autant à la judéité qu’à la féminité, au fond les deux sources d’atermoiement du personnage principal. Est-on libre en enfreignant la loi ou en la respectant ? Loi du désir ou loi religieuse ? Loi philosophique ou Torah ?  Laura oscille entre l’un et l’autre, entre ses désirs et la raison, sa liberté et la loi, le choix de sa propre loi ou l’obéissance à la loi -religieuse- pour finalement trouver le chemin de sa propre liberté. Je vous laisse découvrir l’itinéraire tortueux et passionnant, passionné aussi, qu’elle aura emprunté pour y parvenir.  Karin Albou nous fait cheminer dans sa conscience fiévreuse, sans jamais juger, nous laissant parfois choisir, douter avec elle, nous renvoyant habilement et constamment à nos propres questionnements. Un film sur le doute amoureux, philosophique, religieux qui n’en laisse planer aucun quant au talent de sa réalisatrice et de son interprète principale. Les dialogues sont aussi bien écrits que les silences, admirablement filmés, plongés dans une obscurité métaphorique. Un film intense sur la liberté. Libre. Mon coup de cœur du festival 2006…du film américain, aussi français soit-il. 

    « La faute à Fidel » de Julie Gavras : prix Michel d’Ornano 2007

    8895834250ecf0a8b5363ef739fd4acd.jpgFilm écrit par Julie Gavras avec Arnaud Cathrine d’après le roman « Tutta Colpa di Fidel » de Domitilla Calamai, produit par la veuve de Pialat, Sylvie Pialat. Anna a neuf ans. Pour elle, la vie est simple, faite d’ordres et d’habitudes. Une vie  qui se déroule confortablement entre Paris et Bordeaux. Sur une période d’un an, entre 1970 et 1971, Anna voit sa vie bouleversée par l’engagement politique de ses parents. Le film commence par un mariage, dans un cadre bourgeois, autour d’une table d’enfants sagement assis, bien droits, bien coiffés, respectueux des convenances, séparés les uns des autres par un silence assourdissant. Il s’achève dans une cour d’école. Les enfants portent des vêtements colorés, dansent en rond et se tiennent la main. Une année sépare ces deux scènes, une année de bouleversements pour cette petite fille qui assiste, incrédule puis furieuse puis révoltée puis complice aux bouleversements de son existence. Des espoirs, une révolte aussi, naissent pour ses parents, le monde change pour eux, le monde s’écroule pour elle.  A travers son regard à la fois clairvoyant et d’une touchante naïveté pour qui tout ça c’est « la faute à Fidel », défile toute une époque : le franquisme, l’émancipation féminine, la prise de pouvoir par Allende au Chili etc. Un film qui évolue peu à peu vers la lumière portée par une musique elle aussi très lumineuse. Une cinéaste très prometteuse. Un film émouvant, intelligent, drôle aussi, aux dialogues incisifs et jamais « enfantins ». A voir absolument !  

    Sandra.M

  • 33 ans de festival et 12 ans d'indépendance(s)...

    5a13d7d16d0274b4074952146c5bc0b7.jpgPour Deauville l’année de l’indépendance américaine ce n’est pas 1776 mais 1995, l’année où les organisateurs ont eu la bonne idée de mettre en place une compétition de films indépendants contribuant à transformer ce festival en une sorte de « Sundance » français, les films présentés voire primés dans le festival précité l’étant souvent aussi à Deauville. Alternative aux blockbusters que le festival continue de présenter en avant-première indépendance n’est pas antinomique de succès au box office avec pour exemple le Grand Prix de l’an passé : Little miss sunshine de Jonathan Dayton et Valérie Faris.

    Liste des films ayant reçu le grand prix depuis 1995

    (Le jury décerne également un prix du jury, un prix de la critique internationale et un prix du scénario et certaines années, aujourd’hui révolues,  le jury Ralph Lauren remettait des prix d’interprétation, et Première ou Ciné Live le prix du public) :

    1995 : « Ca tourne à Manhattan » de Tom Dicillo

    1996 : « En route vers Manhattan de Greg Mottola »

    1997 : « Sunday » de Jonathan Nossiter

    1998 : Next Stop to Wonderland de Brad Anderson

    1999: “ Being John Malkovich” de Spike Jonze

    2000: “Girlfight” de Kaeyn Kusama

    2001: “Hedwig and the angry hitch” de John Cameron Mitchell

    2002: “Long way home” de Peter Sollett

    2003: “What Alice found” de A.Dean Bell

    2004: “Maria full of grace” de Joshua Marston

    2005: “Collision” de Paul Haggis

    2006: “Little miss sunshine” de

    2007: ?

    Voici les critiques de deux films ayant reçu le grand prix à Deauville :

    « Collision » (Crash) de Paul Haggis (Grand Prix 2005)

    Paul Haggis est l’auteur du dernier film de Clint Eastwood  Million dollar baby. Avant d’être celle des véhicules de ses 8367d45d9d0e274f6226b4e73a7cc498.jpgprotagonistes, cette collision est d’abord celle de destins qui s’entremêlent, s’entrechoquent : une femme au foyer et son mari procureur, deux inspecteurs de police, un réalisateur de télévision et sa femme, un serrurier mexicain, un voleur de voitures, une nouvelle recrue de la police, un couple de coréens.  En 36 heures, tous ces destins vont basculer. Vers l’ombre ou la lumière. L’effroi souvent, avant. A priori leur seul point commun est de vivre à Los Angeles, d’être confrontés à la même incommunicabilité, à la même angoisse dans cette ville tentaculaire, cité des Anges aux allures diaboliques. Le film choral est un genre périlleux, son scénario se doit donc d’être particulièrement ciselé pour que ce soit une réussite et « Crash » en est une, indéniablement, magistralement. Tous ces destins se croisent, se mêlent, se frôlent, se heurtent, se fracassent sans que cela ne semble improbable ou artificiel grâce à la virtuosité de la mise en scène et du scénario. Dès les premières secondes du film, le spectateur se retrouve plongé dans l’obscurité menaçante et impersonnelle d’une Los Angeles effrayée plus qu’effrayante ou effrayante parce-qu’effrayée, dans un crash qui fait exploser les limites que chacun s’était fixé, les vitres symboliques de ces véhiculent qui les isolent, les enferment dans leur monde dont ils ne veulent surtout pas sortir. Frénésie de bruits, d’images, de nationalités, 806736355ccc8f09922a548647cfd36f.jpgde lumières scintillantes et aveuglantes, regards perdus, angoissés, menaçants : dès les premières secondes la tension est palpable. Los Angeles : ville affolée, cosmopolite, paranoïaque,  en proie aux préjugés, ville emblématique des tensions exacerbées par l’après 11 septembre.  La collision est ici celle de l’étrangeté qui s’immisce dans chaque existence, qui conduit chaque personnage à quitter sa bulle protectrice, parfois ses préjugés, un heurt impromptu dont aucun ne peut ressortir indemne. Cette collision est celle d’univers qui n’auraient jamais dû se croiser et est aussi engendrée par la collision de ces univers qui n’auraient jamais dû se rencontrer. Collision entre les principes et leur application, les préjugés et leurs dérives. Cette collision est intelligemment mise en scène, parfois soulignée par une « collision musicale » : leitmotiv, musique dissonante etc. L’intelligence réside aussi dans la caractérisation des personnages, a priori manichéens, se révélant finalement beaucoup plus ambigus, humains donc, que ce qu’ils auraient pu paraître de prime abord (au premier rang desquels Matt Dillon qui interprète d’une manière époustouflante un personnage de policier a priori foncièrement antipathique), beaucoup plus ambigus que ce qu’ils sont trop souvent dans le cinéma américain, un cinéma parfois trop consensuel. Lors de la conférence de presse Paul Haggis déclare avoir été lui-même victime d’un car-jacking à L.A et s’être vu braqué un revolver sur la tempe, évènement déterminant pour le début de l’écriture du scénario, d’où peut-être cette impression de réalisme malgré les nombreux effets stylistiques auxquels il recourt. Chacun des personnages de « Crash » est à la frontière du gouffre, des larmes, du « crash », d’une inéluctable et fatale collision. En résulte un film bouleversant, poétique aussi, comme ces face-à-face se faisant étrangement écho du père avec sa petite fille, ou du policier sauvant la vie à celle qu’il avait humiliée. Sans tomber dans le pathos, cette scène reste judicieusement elliptique  et non moins intense. C’est encore un film intelligemment provocateur qui débusque les faux-semblants, l’absurdité de la peur irrationnelle de l’autre. Je ne vous en dis pas davantage pour qu’avec vous aussi la magie opère, pour que vous vous laissiez happer par les couloirs labyrinthiques et non moins limpides de ce film mosaïque et de ses hasards et coïncidences. Dans une société où l’on catégorise, classifie, range les individus à la vitesse de la lumière ou d’un simple regard, ce film devient salutaire. Peut-être pourrait-on reprocher à Paul Haggis des ralentis superflus mais son film n’en reste pas moins fascinant, fascination et poésie que ne suscitaient et ne possédaient pas les deux films desquels on peut rapprocher Crash : Magnolia  de Paul Anderson et Short cuts de Robert Altman. Il vous heurtera très certainement, un choc nécessaire …  Pour voir les critiques des autres films de cette édition 2005 cliquez ici :

    « Little miss sunshine » de Jonathan Dayton et Valérie Faris (Grand Prix 2006)

    Ce film a illuminé et ensoleillé le festival 2006 dont la projection deauvillaise fut même parsemée et ponctuée d’applaudissements effrénés. Toute la famille Hoover met le cap vers la Californie pour accompagner Olive, la benjamine de 7 ans, sélectionnée pour concourir à Little Miss Sunshine, un concours de beauté ubuesque et ridicule de  fillettes permanentées, « collagènées » (ah, non, ça pas encore). Ils partent à bord de leur van brinquebalant et commencent  un voyage tragi comique de 3 jours. La première qualité du film est que chaque personnage existe, enfin plus exactement tente d’exister. Il y a le frère suicidaire spécialiste de Proust, le fils, Dwayne qui a fait vœu de silence nietzschéen et qui a ainsi décidé de se taire jusqu’à ce qu’il entre à l’Air Force Academy, le père qui a écrit une méthode de réussite…qui ne se vend pas, le grand père cocaïnomane. On l’aura deviné en voyant la jeune Olive au physique ingrat mais non moins charmante, la fin du voyage n’est qu’un prétexte, belle parabole de l’existence et du thème du film, ode épicurien à l’opposé des principes du père qui déifie la réussite. Trois jours peuvent changer une existence, et malgré une mort et des rêves qui s’écroulent qui jalonnent leur parcours nous continuons à rire avec eux. Ces trois jours vont changer l’existence de cette famille et de ses truculents membres qui réapprennent à vivre, vibrer, à parler, à être, à se regarder, à profiter de l’instant présent, et qui vont peu à peu laisser entrevoir leurs failles. Progressivement,  l’humour, parfois délicieusement noir, laisse place à l’émotion qui s’empare du spectateur. Cette « carpe diem attitude » atteignant son paroxysme dans la jubilatoire scène du concours de miss qui a suscité les applaudissements spontanés des spectateurs deauvillais. Ce voyage initiatique d’une tendre causticité est aussi un road movie fantaisiste et poétique dans lequel l’émotion affleure constamment, vous envahit subrepticement jusqu’au bouquet final, un film dont je vous invite à prendre immédiatement la route. Une belle leçon de vie qui a insufflé un vent d’optimisme sur une sélection bien morose, des personnages attachants, un film qui surpassait de loin le reste de la sélection, une réussite d’autant plus louable lorsqu’on sait que le film a mis cinq ans à se monter, que tous les studios de Los Angeles et New York l’avaient auparavant refusé,  lorsqu’on sait enfin sa réussite inattendue aux box-office américain ! Pour voir mes critiques des autres films de cette édition 2006, cliquez ici :

    Sandra.M