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CEREMONIES D'OUVERTURE - Page 3

  • Ouverture du 15ème Festival du Film Asiatique de Deauville

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    Deauville, Asie, film, festival, cinéma

    Six mois après le traditionnel Festival du Cinéma Américain (retrouvez mon best of de l'édition 2012 en ccliquant ici), me voilà de retour à Deauville pour le désormais tout aussi traditionnel et incontournable Festival du Film Asiatique qui célèbre cette année sa 15ème édition (déjà!).

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    J'y reviens avec le même plaisir, voire un plaisir accru : plaisir de se plonger dans les cinématographies et cultures asiatiques, plaisir de découvrir des univers cinématographiques singuliers, plaisir d'un voyage immobile qui évade et enrichit, plaisir de retrouver Deauville, réminiscence de tant de souvenirs à commencer par les prémisses de ma passion pour le cinéma (et de ses festivals), plaisir de retrouver cet endroit et ce festival dont, plus que jamais, la mélancolie paradoxalement enchanteresse me sied, me régénère et même m'éblouit.

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    Au programme de cette année (que vous pouvez retrouver ici), les plus grands cinéastes asiatiques (Wong Kar Wai, Chen Kaige, Sono Sion, Kim ki-duk etc) mais aussi, comme chaque année, de nombreux premiers films avec pas moins de 10 nationalités représentées. Parmi ceux-ci, "Mai Ratima" de Yoo Ji-tae, film coréen en compétition présenté en ouverture hier soir.

    Comme chaque année, le maire de Deauville Philippe Augier et le Président du festival Lionel Chouchan ont ouvert le festival. Les membres du jury présidé cette année par Jérôme Clément ont ensuite été présentés.

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    Ensuite, le Coréen Yoo Ji-Tae est venu présenter son film comme vous le verrez dans la vidéo ci-dessous. Peut-être le reconnaîtrez-vous puisqu'il interprètait le rôle mémorable du tyrannique Lee Woo-jin dans "Old boy" de Park Chan-wook.

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    "Mai Ratima" est donc son premier long-métrage. Le titre désigne une jeune femme d'origine thaïlandaise venue en Corée pour un mariage arrangé où elle est devenue le souffre-douleur de sa famille d'accueil. Alors que son beau-frère la frappe en pleine rue, un jeune homme, tout aussi perdu qu'elle, Soo-young, lui vient en aide. Ils s'enfuient ensemble et se réfugient à Séoul. Ils tombent amoureux l'un de l'autre mais la réalité va rapidement les séparer.

    Surprenant et courageux choix pour un acteur dont la vie est fort probablement à 100000 mieux de celle de ses protagonistes que de traiter cette histoire dramatiquement universelle tout comme la crise économique implicitement évoquée comme la cause de cette descente aux enfers. Ce film est à l'image de ses personnages principaux: plein de défauts et néanmoins attachant. Plein de défauts parce que Yoo Ji-tae s'amuse avec des mouvements de caméra parfois inutiles ou surlignés pour mettre en exergue l'égarement, la suffocation de Mai Ratima qu'il enferme aussi souvent dans son cadre comme elle l'est dans sa réalité sans issue, sans espoir. Plein de défauts parce que le jeu des comédiens dans les premières scènes est exagéré quand il devient plus subtil quand il se concentre sur Mai Ratima et Soo-young pour lesquels le réalisateur semble vouloir nous faire partager son empathie, et il y parvient d'ailleurs la plupart du temps. Plein de défauts encore parce qu'il ne semble pas assumer la fin (pourtant réussie) pour nous livrer un générique qui offre un dénouement alternatif mais fait finalement perdre toute sa force, redoutable, à celle qui précède. Malgré cela (et finalement à cause de tout cela), Yoo Ji-Tae parvient à nous intéresser à ses deux personnages égarés qui s'accrochent l'un à l'autre, à leur dérive désespérée, à leur déchirante séparation puis descente aux enfers. Si le titre porte le nom du personnage féminin principal, ce cas particulier n'en est pas moins universel. Tragiquement. Et c'es là toute la force de ce premier film, imparfait mais dont l'universalité peut difficilement laisser indifférent.

    Les autres films de la compétition seront-ils aussi sombres et désenchantés? Réponse ce soir après ce 1er film en compétition loin d'être inintéressant.

    Au programme aujourd'hui: trois films en compétition ("Four stations", "Songlap", " "The Weight") et l'hommage à Sono sion avec, ensuite, la projection de "The Land of hope" dont je ne manquerai pas de vous parler ici ce soir ou demain.

    Pour terminer, je vous rappelle que, grâce à la mairie de Deauville, vous pouvez désormais voter et attribuer le prix du public à un film parmi ceux figurant en compétition.

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    Je vous laisse avec quelques photos de Deauville mais aussi de Trouville ( et une petite devinette, mon échappée belle à Trouville m'ayant rappelée la scène d'un film avec un célèbre acteur dont je vous parle souvent sur mes blogs -sans doute son unique mauvais film- et dans laquelle il échappe de peu à la noyade. Qui trouvera le titre du film?).

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  • Ouverture du Festival de Deauville 2012 : hommage à Harvey Keitel et projection de « Robot and Frank »

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    Comme par magie (celle du cinéma, évidemment), vent et nuage se sont subitement éclipsés pour laisser place à un soleil radieux à l’heure de l’ouverture de ce 38ème Festival du Cinéma Américain de Deauville pour laquelle la salle du CID était comble, hier soir. Pour ce qui est mon 19ème festival (j’ai du mal à le croire…, retrouvez à ce sujet mon édito qui comprend également le programme complet et commenté, ici), le plaisir (d’être ici) et l’envie de découvrir un cinéma plus ou moins différent, plus ou moins audacieux, en tant cas l’envie de découvrir et la curiosité, sont intactes.

    Comme chaque année, c’est le maire Philippe Augier qui a pris la parole en premier pour célébrer trois anniversaires, deux centenaires, celui du Groupe Lucien Barrière, indissociable de Deauville, et d’Universal…et celui de sa femme avant d’annoncer l’ajout du nom d’Anne d’Ornano à la majestueuse salle du CID qui fêtait lui aussi un anniversaire, ses 20 ans.

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    Ce fut ensuite au tour de l’Ambassadeur des Etats-Unis, fidèle au rendez-vous chaque année qui a préféré célébrer cette magie du cinéma justement, en évoquant d’abord  la première projection publique payante du cinématographe dans le Salon indien du Grand Café, Boulevard des Capucines, le 28 décembre 1895, en passant par la fameuse citation de Cocteau « Le cinéma est l’écriture moderne dont l’encre est la lumière » ajoutant enfin que « Le cinéma nous fait vibrer, nous aide à lieux comprendre qui nous sommes […], ce qui nous réunit au-delà des différences culturelles… « dans un monde où la dispersion des images occulte la puissance du regard ».

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    Après une brève intervention du cofondateur du festival Lionel Chouchan vint le moment attendu de l’hommage à Harvey Keitel dévolu au très cinéphile Serge Toubiana, le directeur de la Cinémathèque qui, a divisé les acteurs en deux catégories « la tendance Mitchum et la tendance Stewart » plaçant Harvey Keitel dans la première celle des « mauvais garçons » : « Vous jouez tout d’un bloc en imposant votre physique, votre prestance corporelle ». Il a également évoqué l’expression de la « profondeur d’âme » et de la « sensibilité écorchée » de l’acteur dont vous aurez un aperçu dans la courte intervention de ce dernier.

     

    Puis, pour la première fois depuis que la compétition fut instituée en 1995, c’est un film indépendant qui a ouvert le bal. 15 sont au programme cette année, le festival s’affirmant ainsi plus que jamais comme la vitrine du cinéma indépendant américain sans oublier pour autant les avant-premières qui ont fait la renommée du festival comme ce soir avec « Jason Bourne : l’héritage ».

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    C’est donc « Robot and Frank » de Jake Schreier qui a fait l’ouverture, le premier long-métrage d’un réalisateur qui n’a réalisé qu’un court-métrage en 2005 et qui sortira en salles le 19 septembre prochain.

    Le film se situe dans un futur (très, trop) proche. Frank (Frank Langella), gentleman cambrioleur à la mémoire fragile, vit en vieux solitaire grincheux jusqu'au jour où son fils lui impose un nouveau colocataire, sans nom ni visage : un robot. Chargé de s'occuper de lui, celui-ci va bouleverser la vie du vieil ours solitaire. Frank, d’abord réticent à la présence du robot, va nouer une vraie relation avec son robot jusqu'à mettre au point un braquage des plus inattendus.

    Cette fable tendre, pessimiste et poétique (qui fait d’ailleurs écho à la désolante dispersion des images évoquée par l’Ambassadeur, qui nous fait parfois oublier l’essentiel) est une première belle surprise qui, avec beaucoup de simplicité et de délicatesse, par ce tandem improbable, traite de sujets contemporains (la déshumanisation de la société) et sensibles (la perte de mémoire). Dans cette petite ville tranquille et verdoyante où vit Frank, la bibliothèque numérise ses livres, les seuls contacts de ce dernier avec sa fille (qui semble se donner bonne conscience par des actions humanitaires à l’autre bout de la planète tandis que son père vit seul et abandonné) se font par écran interposé, et son seul contact physique est paradoxalement avec ce robot censé être dépourvu d’humanité. L’humour permet de désamorcer le portrait cruel et clairvoyant de notre société ou d’une société proche qui confie au robot (cette chose interchangeable et anonyme comme le montre tristement  la fin) la dernière chose qui nous différencie encore, par définition : l’humanité. Tandis que sa mémoire défaille alors que ce robot, lui, justement, n’est que mémoire, certes artificielle, son double aussi (puisqu’il contient une mémoire, un peu la sienne) et son contraire, Frank lui confie ses souvenirs, le confondant parfois même avec son propre fils.

    La mise en scène ( minimaliste mais précise), le ton du film (entre humour et mélancolie), l’intensité du jeu de Frank Langella (espiègle et démuni) et un scénario sensible font de ce premier film un objet singulier, attachant et touchant, et, l’air de rien, une réflexion d’une redoutable clairvoyance et d’un terrible pessimisme sur une société qui abandonne tout, y compris l’essentiel (la mémoire et les liens familiaux) à des machines dépourvues de l’un et de l’autre, et donc d’humanité (même si le robot en question ici en a plus que les enfants de Frank).

    Je vous parlerai à nouveau de ce film demain, ayant le plaisir d'interviewer le réalisateur demain après-midi.

    Ce film a été récompensé au festival de Sundance 2012, en remportant le Prix Alfred P. Sloan (attribué chaque année à des films traitant de science et de technologie.)

    Le ton de ce 38ème festival a été donné : entre humour et mélancolie, mettant le cinéma indépendant à l’honneur sans pour autant oublier ce qui a constitué les prémisses et les belles heures de ce festival, les hommages prestigieux. Un judicieux mélange qui, quelle que soit la météo, devrait faire planer un soleil radieux au-dessus de Deauville. A suivre ici. Découvrez aussi les autres blogs inthemood: http://inthemoodlemag.com , http://inthemoodforfilmfestivals.com , http://www.inthemoodforcinema.com , http://www.inthemoodforcannes.com , http://www.inthemoodforluxe.com .

     

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  • Ouverture du 37ème Festival du Cinéma Américain de Deauville avec Francis Ford Coppola et « La couleur des sentiments »

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    C’est sous un soleil radieux, presque irréel et/ou cinématographique, que s’est ouverte cette 37ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville qui a débuté par un sobre hommage au 11 septembre, dix ans après, à 9 jours près, avec deux lettres qui s’effondrent dans le silence rappelant la chute terrible et fracassante des tours jumelles. Sans doute chacun se souvient-il de cet instant où il a vu les deux tours tomber. Pour moi, c’était au retour du Festival du Cinéma Américain, encore plongée dans la douce euphorie du festival, regardant incrédule ces images plus improbables que celles de tous les films auxquels je venais d’assister pendant dix jours mais cruellement réelles, la réalité ayant décidément toujours et parfois effroyablement plus d’imagination que la fiction, même celle des plus inventifs des blockbusters.

    Place ensuite à la présentation des deux jurys (dont les membres étaient exceptionnellement déjà tous présents pour l'ouverture) et aux discours habituels : du Maire de Deauville, du dynamique ambassadeur des Etats-Unis et de Lionel Chouchan pour annoncer la venue de l’invité d’honneur de cette édition Francis Ford Coppola (et alors que l’arrivée impromptue de Bill Murray, en simple festivalier, a fait l’évènement ). Je ressens un frémissement d’émotion et de plaisir d’être là à nouveau, avec le même enthousiasme qu’il y a une dizaine d’années, la première fois que je découvrais cette somptueuse salle du CID et l’atmosphère électrique, électrisante même, d’un festival de cinéma. La salle se lève après quelques extraits des films du grand cinéaste, des images d’une force et d’une flamboyance fascinantes. Francis Ford Coppola reste sur scène un trop court instant pour, en Français, déclarer ouverte cette édition 2011 dont j’espère qu’elle sera aussi radieuse que cette première journée.

    Ensuite, c'est la projection duu film d’ouverture : « La couleur des sentiments » (« The Help ») de Tate Taylor, une évocation de la vie des domestiques et serviteurs afro-américains chez une riche famille dans le Mississippi d'avant la lutte pour les droits civils. Le deuxième long-métrage de Tate Taylor après « Pretty Ugly People ».  « The Help » est adapté du best seller de Kathryn Stockett. Un film particulièrement classique dans la forme dont le jeu (très théâtral au départ) m’a un peu dérangée…et puis magie deauvillaise et festivalière sans cesse renouvelée, je me suis laissée porter par l’émotion du film laissant au placard (ou à d’autres qui en usent et abusent) mon regard critique pour  profiter simplement de cette histoire pétrie de bons sentiments et d’un message simple et non moins efficace, classique, dont les hommes sont quasiment absents ou en tout cas très velléitaires pour laisser la place à de beaux personnages féminins. Et puis comment ne pas abandonner toute objectivité devant un film qui glorifie ainsi le pouvoir salvateur et de conviction des mots…

     Je vous laisse avec les images de cette ouverture pour partir pour la master class de Francis Ford Coppola (à 12H45, au CID) que je ne manquerai pas de vous raconter en détails ici… Et vous pouvez toujours me suivre en direct sur http://twitter.com/moodfdeauville et http://facebook.com/inthemoodfordeauville .

    Et un grand merci à l'équipe Moët et Chandon pour son très sympathique accueil...

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  • "La couleur des sentiments" (The Help) de Tate Taylor : film d'ouverture du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2011

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    Nous le savions déjà depuis quelques semaines c'est "La couleur des sentiments" de Tate Taylor ("The Help"), adaptation du best seller éponyme de Kathryn Stockett, qui fera l'ouverture de ce 37ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, le vendredi 2 septembre 2011.

    C'est le deuxième long métrage de Tate Taylor après "Pretty Ugly People".

    Un film avec Viola Davis, Emma Stone, Octavia Spencer, Jessica Chastain, Bryce Dallas Howard, Mary Steenburgen, Mike Vogel

    Pitch : Années 60. Trois femmes du Mississippi vont forger une amitié à haut risque autour d’un projet de livre secret qui va faire exploser les règles de la société ségrégationniste dans laquelle elles évoluent. De cette alliance improbable va naître une solidarité hors du commun entre ces trois femmes, qui va leur donner le courage de dépasser les limites qui régissent leur existence et les amener à prendre conscience que les frontières sont faites pour être franchies. Pour cela, elles iront jusqu’à mettre toute la ville face au vent du changement.

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  • Ouverture du 36ème Festival du cinéma américain de Deauville : hommage à Terry Gilliam

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    Hier soir dans le majestueux CID avait lieu l’ouverture du 36ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, avec pour moi désormais, en y accédant, un mélange de plaisir et de nostalgie tant ce lieu est celui de la réminiscence de nombreux souvenirs, des plus savoureux aux plus irréels, ne pouvant m’empêcher de songer avec une pointe de mélancolie à ce jour, il y a 17 ans déjà, où j’entrais pour la première fois dans cette salle, le cœur battant, fébrile, émerveillée, émue ne sachant pas encore que ce jour serait le début d’une idylle de tant d’années avec ce festival, le début de palpitantes mésaventures festivalières et qu’il scellerait à ce point la suite de mon existence.

    Pour ouvrir ce 36ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, pour la première fois les organisateurs n’avaient pas choisi un film inédit mais un film de 1985 : « Brazil » (certes en director’s cut) de Terry Gilliam à l’occasion de l’hommage à ce dernier, célébré également hier soir. L’absurdité lucide et anticipatrice, la poésie sombre de ce film demeurent très actuelles mais malheureusement à voir les quelques places inhabituellement vides, peut-être aurait-il été plus judicieux de projeter un film en avant-première. Un hommage un peu sage pour un homme aussi baroque que Terry Gilliam. C’est ainsi le co-fondateur et délégué général du festival, Lionel Chouchan, qui lui a rendu hommage le qualifiant de « baroque et illuminé » et évoquant ses prestigieuses influences : « Joyce, Dali, Bunuel, Fellini, Brooks ». On aurait pu également ajouter : Hitchcock, Eisenstein, Lang, Kurosawa, Kubrick et bien d’autres pour « Brazil ».

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    L’ombre d’Alain Corneau (président du jury en 2005) a également plané sur cette ouverture puisque le Maire de Deauville Philippe Augier et Lionel Chouchan lui ont successivement rendu un bref hommage. Le coup d’envoi a été donné par l’ambassadeur des Etats-Unis et par le maire de Deauville (et en l’écoutant je ne peux de m’empêcher de regretter son prédécesseur Mme d’Ornano qui connaissait réellement le cinéma américain et a beaucoup contribué à l’aura du festival et à la venue de grandes stars du cinéma américain) en présence des deux jurys (longs-métrages et Révélation ) et de leurs présidents respectifs : Emmanuelle Béart et Manuel Pradal et de quelques invités:  David Chase, Sam Karmann, Virginie Effira, Marie-Sophie L, Marie-France Pisier...

    

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     C’est aujourd’hui que les choses sérieuses commencent avec la nouvelle section consacrée aux séries, Deauville saison 1, et demain avec le début de la compétition que je vous détaillerai bien entendu. Je ne m’attarde pas plus longtemps pour profiter du soleil radieux qui règne aujourd’hui encore sur Deauville. Je vous laisse découvrir cette première journée en images et la vidéo de Terry Gilliam en attendant mes premières critiques des films de cette édition 2010 qui, je l’espère,  porteront cette même empreinte poétique, clairvoyante et bienheureusement déjantée que celle que porte son singulier univers.

    

    Au programme des festivaliers aujourd’hui : le début de la section « Docs de l’oncle Sam » avec « Jean-Michel Basquiat : The Radiant Child », le début de « Deauville saison 1 », nouvelle section consacrée aux séries avec une rencontre franco-américaine sur l’écriture ce matin et la nuit des séries, l’hommage à Gregg Araki avec la projection de « Kaboom » en avant-première, et les premières de « The debt », « Despicable me », « The Runaways ». Il me sera évidemment matériellement impossible d’assister à tout mais n’hésitez pas à donner votre avis sur ce que vous aurez vu de ce programme, dans les commentaires.

     Je vous rappelle que vous pouvez également me suivre sur twitter en direct de Deauville sur mon compte dédié au festival: http://twitter.com/moodfdeauville .

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  • Hors du temps...

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    Rachel Mc Adams et Eric Bana (photo: inthemoodfordeauville.com )

    Hors du temps. C'est là la vertigineuse et délicieuse sensation qu'éprouvent en général les festivaliers après 10 journées d'immersion cinématographique. C'est aussi le titre français du film d'ouverture de ce 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville « The Time Traverler's Wife » de Robert Schwentke avec Rachel Mc Adams et Eric Bana.

     La projection a été précédée d'un concert de Julia Migenes, 5 chansons de son nouvel album « Hollywood Divas ». Cette soirée d'ouverture a été à l'image du film de Robert Schwentke : tous les éléments étaient là pour faire de cette soirée un moment magique (une voix lyrique, celle de Julia Migenes ; un 35ème anniversaire) mais malgré l'énergie incroyable que la diva a déployée l'émotion n'a fait qu'affleurer lors du dernier titre qu'elle a interprété « Goodbye Valentino », une création originale plutôt réussie. Après ce voyage dans l'Histoire du cinéma, c'est donc à un autre voyage dans le temps que nous ont invité Rachel Mc Adams et Eric Bana. (Voir photos de l'ouverture dans l'article ci-dessous).

     Synopsis : Claire aime Henry depuis toujours. Elle est convaincue qu'ils sont destinés l'un à l'autre même si elle ne sait jamais quand ils seront séparés... Henry est en effet un voyageur du temps. Il souffre d'une anomalie génétique très rare qui l'oblige à vivre selon un déroulement de temps différent : il va et vient à travers les années sans le moindre contrôle sur ce phénomène. Même si les voyages d'Henry les séparent sans prévenir, même s'ils ignorent lorsqu'ils se retrouveront, Claire tente désespérément de faire sa vie avec celui qu'elle aime par-dessus tout...

     On se demande comment un sujet en or comme celui-ci (« Hors du temps » a d'abord été le premier roman de l'artiste et écrivain Audrey Niffenegger, paru en France sous le titre « Le temps n'est rien » et devenu au fil du temps un best-seller), empreint de magie, peut donner un film qui en est autant dépourvu et qui se réduise à une accumulation de scènes sans tension dramatique, ni véritable enjeu. Les décors, la photographie, le jeu de l'acteur principal et le regard porté sur eux par le réalisateur (ou plutôt l'absence de regard) sont malheureusement assez plats et donne simplement une histoire mise en image sans qu'aucun univers n'en émerge . C'est vraiment dommage que ce film manque ainsi de souffle tant on imagine ce qu'aurait pu donner cette belle histoire dans laquelle l'amour qui unit les deux personnages principaux défie le temps. Le scénario bâclé (signé Bruce Joel Rubin, pourtant habitué au mélange de romance et surnaturel puisqu'il avait également signé le scénario de « Ghost ») esquisse les personnages secondaires sans leur donner d'épaisseur (le Dr David Kendrick,  Gomez...).

    Pour voir une belle histoire d'amour intemporelle transcendée par le regard aiguisé de son réalisateur et de ses interprètes, je vous recommande plutôt « L'étrange histoire de Benjamin Button » dont vous pouvez lire ma critique en cliquant ici.

     Conférence de presse :

    La conférence de presse donnée par les deux acteurs a été à l'image de l'impression laissée par ce film : fade... Je vous en retranscris néanmoins ici quelques réponses. Pour Eric Bana, ce qui l'intéressait c'était avant tout l'authenticité de l'histoire d'amour. S'il pouvait remonter dans le temps, il dit qu'il aimerait revenir dans les années 1950, 1955, ne voulant pas aller dans le futur car il espère qu'il y sera de toute façon et ainsi en remontant aux années 1950, il pourrait satisfaire se passion pour les voitures et être sur les circuits automobiles de cette époque. Quant à Rachel Mc Adams, elle dit avoir été touchée par « l'idée de voir des êtres chers quand ils étaient plus jeunes, quand on' n'était pas là pour les voir. » Si elle avait eu la capacité de remonter dans le temps, elle aurait donc aimé voir ses parents, ses grands-parents quand ils sont tombés amoureux. Quant à leurs projets respectifs, Eric Bana a déclaré vouloir consacrer plus de temps à son équipe de foot qui passe en finale et ne pas avoir de projet cinématographique pour le moment. Rachel Mc Adams, quant à elle,  va prendre quelques mois de vacances avant la promotion du film avant noël et notamment faire un tour en Normandie, une région qu'elle ne connaît pas... et elle rêverait de pouvoir profiter des projections du festival, déplorant de ne voir ce genre d'évènements qu'à travers leurs coulisses.

     Sortie en salles :le 25 novembre 2009