IN THE MOOD FOR DEAUVILLE 2024

Alors que le week-end dernier était officiellement inauguré l’hôtel Barrière Le Normandy, j’y étais la semaine précédente pour tester les rénovations, avant de partir couvrir le Festival du Film de Cabourg.

Photo ci-dessus prise dans le cadre du Festival du Film de Cabourg, ©Dominique Saint

L’hôtel Normandy, c’est pour beaucoup (dont je suis) comme une madeleine de Proust. D’ailleurs, on ne dit pas je vais à l’hôtel Normandy mais je vais « au Normandy ».  Bientôt peut-être deviendra-t-il une antonomase et dira-t-on « un Normandy » pour désigner un palace intemporel et incontournable synonyme de belles réminiscences. Tant de souvenirs engrangés au gré de mes 21 années de pérégrinations au Festival du Cinéma Américain,  tant de tea times dans les salons ou dans le bar si cosy au son du piano qui nous plonge dans une atmosphère hors du temps, hors des vicissitudes de l’existence et hors de la réalité ou  encore lors des mémorables brunchs au restaurant La Belle Epoque. Ce lieu est aussi éminemment romanesque, ce sera d’ailleurs le cadre d’une des nouvelles de mon recueil que publieront les Editions du 38 au mois de septembre 2016 (bien sûr, je ne vous ai rien dit…:)).

On imagine donc aisément quel casse-tête cela a dû être d’élaborer les choix de rénovation de cette institution à laquelle sont si nombreux ceux qui y sont viscéralement attachés. Une institution chaleureuse, chargée d’âme(s) et d’Histoire(s) et empreinte d’une douce mélancolie: tel était le Normandy et tel est-il resté comme je l’ai constaté lors de mon récent séjour après la réouverture de l’établissement (qui a eu lieu le 29 avril dernier, après 6 mois de travaux et la fermeture du 1er novembre 2015).

Situé en plein centre ville de Deauville dont il est le point central et névralgique, le Normandy Barrière, plus ancien hôtel du groupe Barrière, en symbolise l’âme, a fortiori depuis que Claude Lelouch a immortalisé le magnifique palace aux airs de manoir anglo-normand dans son  chef d’oeuvre, palme d’or du Festival de Cannes 1966 (parmi une multitude d’autres prix), « Un homme et une femme » (dont le Festival de Cannes 2016 a célébré les 50 ans de la palme d’or en mai dernier, une émouvante projection à laquelle j’ai eu le plaisir d’assister et ainsi de revoir le film pour la énième fois).

La mythologie du lieu vous enveloppe d’emblée dans un chaleureux bien-être. Et cela non plus, ça n’a pas changé.

Pendant cette période pendant laquelle l’hôtel Normandy a été fermé, vous avez néanmoins pu profiter de l’enchanteur hôtel Royal Barrière  pour les rénovations et le service duquel je vous avais fait part  de mon enthousiasme suite à mon séjour en juillet 2015, ici. (et cf mes deux photos ci-dessus prises à l’hôtel Royal en février dernier lors d’un nouveau séjour et d’une séance photos mode).

Première remarque en arrivant, à l’entrée du Normandy, l’espace pour les voitures et les voyageurs qui déchargent les bagages a été plus clairement délimité. Comme je l’avais également constaté lors de mon précédent séjour à Deauville, en février, la façade a conservé sa singularité tout en retrouvant son luxe et sa clarté d’antan. Ensuite, arrivée à la réception, je constate que le lieu a été rafraichi et modernisé là non plus sans rien avoir perdu de son âme. Les splendides bouquets de fleurs sont toujours là dans le lobby pour nous accueillir, de même que l’accueil souriant à la réception.

Je rencontre avec plaisir le très affable directeur d’exploitation et je retrouve la tout aussi sympathique assistante de direction qualité relation client  auparavant à l’hôtel du Golf qui m’accueillent chaleureusement et me font visiter le restaurant avant que je prenne possession de ma chambre.

Sur le chemin de ma chambre, je découvre le véritable trésor découvert lors des travaux, un énigmatique portrait masculin derrière les tapisseries de l’hôtel.

Je découvre également les couloirs redécorés par Nathalie Ryan. Aux commandes de cette renaissance du Normandy se trouvaient en effet deux architectes décorateurs de renom : Nathalie Ryan pour toute la partie hébergement et Alexandre Danan pour le restaurant. Avec élégance et raffinement, ils ont repensé Le Normandy, sans altérer pour autant l’âme de ce joyau historique du groupe Barrière.  Nathalie Ryan, architecte d’intérieur et décoratrice, a été la directrice architecture de la Maison Dior pendant plus 10 ans. KIREI STUDIO, son agence, est spécialisée dans la décoration en hôtellerie-restauration, les boutiques et les résidences privées très haut de gamme, en France et aux Etats-Unis. Elle débute sa collaboration avec le Groupe en 2010, lorsqu’elle crée la Suite Dior de l’Hôtel Barrière Le Majestic Cannes : 400 mètres carrés d’élégance et d’art de vivre à la française, dans les plus beaux matériaux et les plus précieuses matières. Pour Le Normandy, c’est la même finesse qui la motive : respecter et conserver l’âme historique des bâtiments, avec leurs codes, leurs caractères, en insufflant un décor d’aujourd’hui.

La découverte de la chambre est une agréable surprise. On retrouve la fameuse toile de Jouy indissociable de l’établissement. La chambre agrémentée d’une superbe vue mer est coquette et chaleureuse, un véritable cocon que l’on a guère envie de quitter.

Pour les chambres, 5 motifs ont ainsi été déclinés dans des palettes de couleur variant du Sepia pour Le Délice des 4 saisons, le bleu poudre pour le Neptune, le bleu foncé indigo pour le Fragonard, et le Orange et le vert pour le Robinson Crusoé, et le rouge carmin pour les Fêtes Navales. Ces motifs historiques ont été travaillés en y associant des tissus tramés unis intégrant les couleurs choisies des impressions pour une touche contemporaine et élégante. Des rappels de la toile de Jouy sur les coussins décoratifs contrastés par des touches de couleurs plus soutenues donnent aux nouvelles chambres une élégance intemporelle si caractéristique du «  savoir faire » à la française  que les hôtels du groupe Barrière symbolisent si bien et a fortiori celui-ci.

Les salles de bain ont également été judicieusement et joliment rénovées. Elles ont en effet entièrement refaites. Pierres blanches, mosaïques argentées et meubles vasques en acajou rajeunissent ainsi les salles de bain, pour des instants de détente idéaux.

Quelques aperçus de la vue, et du spectacle du coucher de soleil sur la mer, d’une beauté à couper le souffle…:

Les travaux d’envergure malgré des rénovations récurrentes étaient devenus indispensables pour cet établissement datant de 1911-1912 qualifié alors de « plus bel hôtel du monde » par les chroniqueurs, un an avant que Gabrielle Chanel y ouvre sa boutique.

L’établissement fut notamment agrandi en 1927 comptant alors jusqu’à 550 chambres. On ne compte plus les personnalités y ayant séjourné et ayant marqué son histoire comme Sacha Guitry qui, en 1914, y séjourna deux mois pour sa convalescence après être tombé gravement malade. Des travaux avaient également été réalisés en 1994 et 2010 mais l’établissement n’avait jamais été vidé comme il l’a été pour ces nouveaux travaux.

Après les travaux l’établissement passe ainsi de 290 chambres à 271 avec des suites de 60 m2 en moyenne!

Photo ci-dessus issue du site officiel de l’hôtel Normandy Barrière

La toile de Jouy indissociable de l’établissement a ainsi été modernisée et déclinée en coloris harmonieux, selon les Chambres : vert, beige, orange, bleu et rouge. Et je peux témoigner que c’est une vraie réussite!  Un classicisme qui se pimente néanmoins de quelques touches d’aujourd’hui, avec des tissages légers, unis ou structurés qui viennent orner le mobilier créé spécialement par Nathalie Ryan.

En 2015, Nathalie Ryan avait en première phase déjà décoré pour le Normandy la Suite Anouck Aimée devenue par la suite « Un homme et une femme » avec les motifs de la toile de Jouy originale du film de Claude Lelouch mais stylisée pour l’occasion pour se fondre dans l’atmosphère si particulière du film, la Suite Présidentielle avec sa magnifique terrasse, ainsi que 76 Chambres.

Photo ce la chambre « Un homme et une femme » ci-dessus issue du site officiel de l’hôtel Normandy

Les petits déjeuners servis dans la salle de restaurant entièrement rénovée, dotée d’une splendide mosaïque qui en constitue la richesse et la singularité, sont toujours copieux même si, et ce sera peut-être mon bémol, ils le furent davantage à une certaine époque et même si je leur préfère ceux de l’hôtel Barrière du Golf, (réellement pantagruéliques dont je vous parlais, ici). Si la modernisation du mobilier du restaurant et la disposition des tables décontenancent de prime abord (la rupture est assez radicale quand on a bien connu les lieux), rapidement je me suis habituée à cette décoration moins clinquante mais peut-être plus actuelle.

Avant…Ci-dessus, photo du restaurant « La Belle époque » que j’avais prise avant les travaux.

Après…Ci-dessus, projet du restaurant, image issue du site officiel Barrière.

Nos amis les animaux sont toujours les bienvenus au Normandy avec de nombreuses petites attentions.

Vous pouvez aussi acquérir les ballerines en toile de Jouy de la marque Bagllerina (en rouge ou bleu), une marque dont je suis moi-même une inconditionnelle et dont je possède plusieurs paires comme celles sur la photo ci-dessus, devant l’ascenseur, ou une autre ci-dessous devant la boutique Longchamp de Deauville.

Comme chaque année Longchamp a aussi sorti son sac « Deauville » à retrouver dans la boutique sur place. A ne pas manquer non plus: les nouvelles coques d’iphone estampillées Deauville en vente à l’office de tourisme et pour lesquelles l’amoureuse de Deauville que je suis a aussi craqué.

Bilan: Si je regrette de n’avoir pu tester le nouveau spa et de n’avoir pu profiter de la si agréable piscine du Normandy (encore en travaux lors de mon séjour), j’ai néanmoins pu apprécier les rénovations et les embellissements effectués. Le temps m’a aussi manqué pour tester la nouvelle carte de la Belle Epoque, ce sera pour la prochaine fois… La grande réussite, ce sont les chambres pour lesquelles la décoratrice a su garder l’âme de l’établissement tout en leur apportant une touche de modernité. Le Normandy reste le palace intemporel et incontournable du centre de Deauville, le lieu idéal pour séjourner une nuit ou une semaine et profiter pleinement de Deauville. L’hiver, je préfère le Normandy (pour sa piscine intérieure et son spa), son bar et ses salons si cosys et l’été, le Royal Barrière pour ses splendides suites vue mer, son hall et ses salons si chaleureux et sa splendide piscine extérieure, et bien sûr, l’accueil de son directeur et son équipe, toujours exemplaire et remarquable, mais aussi l’hôtel du Golf pour son environnement, sa vue imprenable sur Deauville, son excellent restaurant et ses petits déjeuners pantagruéliques. Mais si vous voulez vous immerger dans l’âme et l’Histoire de Deauville alors ne manquez pas de passer par le mythique Normandy.

Les photos de cet article sont issues de mon compte Instagram @sandra_meziere sur lequel vous pourrez retrouver d’autres photos de Deauville et notamment de la Solitaire du Figaro qui partait de Deauville dimanche dernier.

Pour toutes les informations pratiques: le site officiel de l’hôtel Barrière Le Normandy. Et sa page Facebook.

L’année 2016 sera donc une année marquante pour les hôtels Barrière avec également l’ouverture de l’hôtel Les Neiges dans la mythique station  de ski Courchevel 1850 (cliquez ici pour lire mon article à ce sujet) et après l’arrivée de l’hôtel Westminster Le Touquet dans le groupe Barrière.

Je vous ai souvent parlé ici de ma passion pour Deauville au point d’y consacrer cet autre blog http://inthemoodfordeauville.com .

Vous pouvez aussi retrouver, en cliquant ici, toutes mes autres bonnes adresses à Deauville.

Retrouvez également mon article sur :

–l’hôtel Royal Barrière de La Baule et son restaurant Le Fouquet’s

-le restaurant Le Fouquet’s à Paris

-l’hôtel Castel Marie-Louise de La Baule

-le grand hôtel Barrière de Dinard