Compétition officielle du Festival du Film Asiatique de Deauville : "Naked of defenses", "Trivial matters", "chant des mers du sud" (12/03/2009)
Après "Firaq" de Nandita Das dont je vous parlais hier, la compétition officielle se poursuivait aujourd'hui avec 3 autres films: un film japonais ("Naked of defenses" de Ichii Masashide), un film en provenance de Hong Kong ("Trivial matters" de Pang Ho-Cheung), un film du Kirghizstan, nationalité pour la première fois présente à Deauville ("Chant des mers du Sud" de Marat Sarulu.)
Aussi modeste soit ce festival (autant que son "cousin" américain de septembre peut être exubérant, parfois), en particulier cette année, c'est toujours un immense plaisir d'y assister pour le voyage aux confins de l'Asie auquel il convie, notamment parce que les films qu'il nous propose sont aussi divers et riches que les pays que compte le continent asiatique. Poétiques, violents, languissants, émouvants, contemplatifs... tant d'autres adjectifs encore pourraient s'appliquer à ce cinéma qui ne cesse de me surprendre, me charmer, me choquer (dans le bon sens du terme).
Très différents aussi étaient ces quatre premiers films en compétition même si on peut déjà en dégager une thématique commune: la difficulté de communiquer, que ce soit dans la sphère privée ou publique, entre russes et kazakhs ("Chant des mers du Sud"), entre hindous et musulmans( "Firaaq"), entre un mari et sa femme ("Naked of defenses")ou entre des amies, des amants, des époux ("Trivial matters"). Ce qui caractérise sans doute notre société, européenne ou asiatique, la déshumanise aussi parfois. Ces films mettent aussi le plus souvent en scène des personnages qui ont aussi soif de liberté.
"Trivial matters" de Pang Ho-Cheung (Hong Kong)
Synopsis: Sept histoires courtes sur le libre arbitre qui sont en fait le reflet de la comédie humaine agencée par dieu pour s'amuser. certaines histoires se terminent sur des malentendus, d'autres commencent par des malentendus…
Si Pang-Ho Cheung avait voulu montrer à quel point sa réalisation pouvait s'adapter à tous les types de films et faire une démonstration de style, il n'aurait pas choisi meilleurs sujets. Film d'action, comédie romantique, comédie, film réaliste... En 7 histoires, il expérimente différents genres avec un brio incontestable, une écriture précise, des personnages ciselés malgré le peu de temps imparti à chacun. Ce film est adapté de nouvelles que Pang Ho-Cheung a lui-même écrites et c'est sans doute la raison pour laquelle chaque histoire nous embarque immédiatement malgré les ruptures de ton et de rythme. Il est dommage de ne pas avoir essayé de les lier davantage encore malgré d'habiles transitions, des personnages présents dans plusieurs histoires et une thématique commune. Malgré tout on ne peut s'empêcher de voir 7 courts-métrages, certes très réussis, et qui témoignent d'une grande maîtrise, d'un ton décalé, parfois irrévérencieux, voire absurde. Autant d'histoires, de styles que d'émotions et le réalisateur semble passer des unes aux autres avec une facilité déconcertante (dans l'écriture comme dans la mise en scène qui épouse chaque style) qui ne peut que forcer notre admiration. Chaque histoire pourrait donner lieu à un long métrage. Si les faits, pris séparément, sont triviaux (le double sens de ce mot n'est ici pas du tout anecdotique), leur mise en parallèle leur donne de l'importance, de même qu'à ce film hybride et singulier.
23:44 Écrit par Sandra Mézière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, asie, festival, deauville | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | | Imprimer |