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  • Premier jour en direct du Festival du Film Asiatique de Deauville 2010

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    Ce que j'aime par-dessus tout dans ce Festival du Film Asiatique, c'est ce voyage, ce dépaysement auxquels nous convient les films (en particulier de la compétition) et comme tout voyage digne de ce nom, le périple est toujours instructif et enrichissant, en particulier quand il s'agit  de découvrir un film du Tadjikistan, un premier film en compétition intitulé "True noon", signé Nosir Saidov,  et pour moi la première projection de ce Festival du Film Asiatique de Deauville 2010. Nosir Saidov y met en scène deux villages séparés par un petit ruisseau. Nilufar, une jeune fille du village situé en aval, va épouser un homme du village en amont. Mais un jour des soldats arrivent et séparent arbitrairement  les villages par des barbelés. La vie des habitants autrefois si paisible va sombrer peu à peu dans le chaos. Si le film se situe dans le contexte du conflit entre l'Ouzbekistan et le Tadjikistan qui perdure depuis la fin de l'Union Soviétique, l'intrigue pourrait se dérouler n'importe où, dans n'importe quel pays où le quotidien des habitants est décidé par des bureaucraties et des conflits qui les dépassent.  L'histoire de ce petit lopin de terre est donc finalement universelle et ces barbelés derrière lesquels Nosir Saidov filme les visages des deux futurs mariés une triste répètition de l'histoire contemporaine. Du fond comme de la forme émane une certaine candeur mais aussi beaucoup de pudeur, de force. Certes la musique souligne un peu trop fortement les mains qui glissent paradoxalement languissamment sur les barbelés mais Nosir Saidov fait passer son message de révolte contre l'absurdité de cette guerre, de la guerre, avec une force tranquille convaincante.

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    Deuxième film en compétition de la journée avec le japonais "Symbol" de Matsumoto Hitoshi (comique japonais très connu dans son pays). L'histoire d'un Japonais  qui se réveille un beau jour, dans une pièce immaculée de blanc, sans fenêtres, ni portes. Et si là aussi il est question d'enfermement et de frontière infranchissable, la comparaison s'arrêtera là avec le film précèdent. "Symbol" est un film inclassable qui d'abord intrigue agréablement avec ses couleurs flamboyantes et son univers décalé. Hitoshi nous tient en haleine avec nos questions insolubles jusqu'au final en forme de feu d'artifice qui ne répondra pas forcément à toutes nos questions (et en suscitera même davantage) mais nous en met plein la vue (certes pour pas grand chose...) Etrange, loufoque, expérimental, attachant, intriguant, agaçant, entre comédie déjantée et film d'apprentissage conceptuel... ce film-exéprience (dont nous sommes les victimes cobayes?) a au moins le mérite de ne ressembler à aucun autre! Bonne route entre les 4 murs de la quatrième dimension qui vous conduira jusqu'à Dieu (rien que ça) après vous avoir fait revenir aux origines de l'Homme et même au singe (en "symboles" parfois un peu vains et surtout vaniteux)... si vous avez la curiosité d'aller jusqu'au bout et de participer à la psychanalyse du réalisateur.

    La journée s'est achevée par un hommage au cinéaste chinois Lou Ye par le joyeux Pascal Bonitzer (président du jury 2010) suivi de la projection de "Nuit d'ivresse printanière". L'ayant déjà vu à Cannes, ma soirée s'achève par un repas chez l'impayable et incontournable Miocque qui, avec la discrétion qui le caractérise n'a pas manqué de se faire prendre en photo avec Elie Chouraqui (membre du jury).

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    Mais quelle est donc cette étrange créature qui fait un sitting devant le Normandy? To be continued!
    La suite demain avec 3 films en compétition... en espérant que Deauville sera un peu moins glaciale et désertique...
  • Etats d’âme ou début de la compétition officielle du 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

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    L’émotion (me) faisant cruellement défaut lors de ces premiers jours de 35ème  Festival du Cinéma Américain de Deauville, je me suis un instant demandé si, je n’avais pas, à mon insu, subi le même sort que le personnage principal du premier film de cette compétition 2009 (Paul Giamatti dans le rôle de …Paul Giamatti)  à savoir être soulagée de mon âme, parfois quelque peu dissipée. Telle est l’idée originale de « Cold souls » le premier long métrage de Sophie Barthes dans lequel ainsi, Paul Giamatti, en pleine crise existentielle, peine à trouver le ton juste lors des répétitions de sa prochaine pièce « Oncle Vania » de Tchekhov. Il entend alors parler de la « Banque des âmes », laboratoire privé proposant un service des plus intrigants : soulager les patients de leur âme… c’est-à-dire leur retirer leur âme et éventuellement la remplacer par une de celles présente dans leur catalogue ! Séduit par cette idée, il décide donc de procéder à l’ablation de son âme. S’en suivent des réactions en chaîne dont il n’imaginait pas l’ampleur. Avec cette pertinente métaphore d’une société de consommation dans laquelle on est prêt à tout pour trouver la voie du bonheur, y comprend vendre son âme au diable, ou du moins s’en  séparer, Sophie Barthes avait un sujet en or pour une comédie philosophique à la fois absurde et sensée (Sophie Barthes dit ainsi s’être inspirée de Beckett et Ionesco). L’âme est ici un mélange d’émotions, de souvenirs oubliés et de rêves mais malheureusement on ne distingue pas réellement ce qui différencie le Paul Giamatti avec son âme de celui qui en est dépourvu, Sophie Barthes s’étant refusée à donner une définition de l’âme… Restent quelques moments savoureusement décalés et un regard corrosif sur la société américaine (la Russie n’est pas épargnée non plus avec ses mafieux prêts à tout pour s’enrichir y compris faire du trafic d’âmes avec des mules comme il en existe pour la drogue) et son obsession du bien-être. Ce sujet qui pourrait rappeler celui de « Being John Malkovich », autre grand prix de ce Festival du Cinéma Américain de Deauville, pourrait-il séduire le jury ? A suivre dans une semaine…

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    Le deuxième film de cette compétition officielle, également un premier long métrage, signé Daniel Davila et intitulé « Harrison Montgomery » nous fait suivre Ricardo, un petit délinquant qui doit de l’argent à un chef de gang, et qui a trouvé refuge dans un immeuble résidentiel délabré. Il se lie d’amitié avec une jeune fille dont la mère est sous l’influence d’un homme violent. Ils découvrent qu’un de leurs proches voisins « Harrison Montgomery » cache un secret qui pourrait bien régler tous leurs problèmes. Là aussi  Daniel Davila partait d’une belle idée : celle que l’art et la chance vont réunir tous les personnages de ce film fracassés par l’existence dans un dénouement poétique. Ce conte sur l’inspiration et l’espoir est servi par d’excellents acteurs au premier rang desquels Octavio Gomez Berrios. Un joli premier film au rythme soutenu et aux personnages attachants qui a cependant très peu de chances de se retrouver au palmarès.

     

    Etrange atmosphère que celle de ce 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville sous un ciel désormais radieux et imperturbable avec un public relativement clairsemé (même si les séances du soir demeurent complètes), et un festival qui semble mettre de plus en plus l’accent sur son aspect découvreur de talents, se justifiant peut-être ainsi du manque de films évènementiels contrairement à ce qu’il était à ses débuts : une vitrine pour les blockbusters américains à venir. En 1995, l’instauration de la compétition officielle avait donné le ton à ce festival en mêlant astucieusement films indépendants et grosses productions et satisfaisant ainsi  les festivaliers aux goûts les plus divers.

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    Hier soir, le CID a connu sa première standing ovation avec « Like Dandelion Dust » de  John Gunn (avec et en présence de Mira Sorvino) qui m’a par ailleurs rassurée sur la présence ou le retour de mon âme qui en a frissonné d’émotions. Je vous parlerai de ce très beau film ultérieurement de même que de « Me and Orson Welles » de Richard Linklater.

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    Un soleil levant et éblouissant me nargue actuellement, procurant à mon âme retrouvé un sentiment exquisément trompeur d’éternité et la délectable envie de dévorer cette journée, et me convainc de délaisser cette page pour profiter de cette belle journée avec, pour moi au programme aujourd’hui, deux autres films de la compétition officielle « Shrink » et « Humpday » et, ce soir, l’hommage à David Zucker, Jim Abrahams et Jerry Zucker suivi de la projection de « Top secret » sans oublier mes pauses au lounge Orange (où hier j’ai eu le plaisir d’échanger quelques mots avec le sympathique acteur principal de « Harrison Montgomery »), au Normandy et sur les planches et des pérégrinations scénaristiques qui feront bientôt l’objet d’une nouvelle rubrique sur inthemoodforcinema.com. En attendant, mon âme et moi-même allons céder à l’appel impérieux du soleil…

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    Je vous invite aussi à suivre ce festival sur les blogs de mes deux collègues blogueuses avec lesquelles j’ai le plaisir de partager de nombreux moments de ce festival : Une dernière séance et Cinémaniac.

  • Les films en compétition officielle du 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

    Contrairement à ce qui avait été initialement annoncé "500 jours ensemble" de Marc Webb dont vous pouvez d'ores et déjà lire ma critique en cliquant ici, ne figurera pas en compétition officielle mais sera bien projeté en avant-première, voici donc ci-dessous les 8 films de la compétition officielle de ce 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville.

     Pour en savoir plus sur les lauréats des années précèdentes, rendez-vous dans la rubrique compétition du blog. Les films en compétition sont généralement projetés au CID, en semaine, à 11H et 15H (voire 14H30) et sont accessibles sur badge. (les séances en compétition sont rarement complètes)

    COLD SOULS 1er film de Sophie Barthes

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    Avec Paul Giamatti, Dina Korzun, Emily Watson, David Strathairn, Katheryn Winnick

    Paul Giamatti, célèbre acteur américain, est en pleine crise existentielle. Il se cherche, peinant même à trouver le ton juste lors des répètitions de sa prochaine piece, ≪ Oncle Vania ≫ de Tchekhov. Il entend alors parler de la ≪ Banque des Ames ≫, laboratoire privé proposant un service des plus intrigants : soulager les patients de leur âme. Séduit, il décide de procéder à l'ablation de son âme. S'en suivent des réactions en chaine dont il n'imaginait pas l'ampleur...

    Sortie en salles en France: janvier 2010

    HARRISON, MONTGOMERY 1er film de Daniel Davila

    Avec Martin Landau, Melora Walters, Octavio Gomez Berrios, Krista Ott, Diane Baker

    Ricardo, un petit délinquant qui doit de l'argent à un chef de gang, a trouvé refuge dans un immeuble résidentiel délabré. Il se lie d'amitié avec une jeune fille dont la mère est sous la coupe d'un homme violent. Ils decouvrent qu'un de leur proche voisin, Harrison Montgomery, cache un secret qui pourrait bien régler tous leurs problèmes.

    HUMPDAY de Lynn Shelton

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    Avec Mark Duplass, Joshua Leonard

    Parfois, les grandes amitiés peuvent mener un peu trop loin... Un soir, Andrew débarque sans prévenir chez Ben, son vieux copain de fac. Les deux hommes ne tardent pas a renouer avec leur bonne vieille complicité de machos heteros. Afin de distraire Ben de sa petite vie bien rangée, Andrew l'entraîne dans une fête aux moeurs libérées. Sur place, tout le monde ne parle que de participer au festival local de porno amateur et de tourner des films érotiques d'art et d'essai. Andrew semble plus que partant. Ben semble un peu moins concerné... Quelques litres d'alcool plus tard, une idée prend vite l'allure d'un pari : Andrew et Ben coucheront ensemble sous l'oeil bienveillant d'une caméra...

    Sortie en salles en France: 16 septembre 2009

    PRECIOUS de Lee Daniels

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    Avec Gabourey Sidibe, Mo’ Nique, Paula Patton, Sherri Shepherd, Susan L. Taylor

    Lorsqu’à seize ans, Precious apprend à lire et à ecrire dans une ecole alternative, un monde nouveau s’ouvre à elle. Un monde où elle peut enfin parler, raconter ce qui l’étouffe. Un monde où toutes les filles peuvent devenir belles, fortes, independantes. Comme Precious…

    Sortie en salles en France: le 10 mars 2010

    SIN NOMBRE 1er film de Cary Joji Fukunaga

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    avec Edgar M. Flores, Paulina Gaitan, Kristyan Ferrer, Tenoch Huerta Mejia, Diana Garcia, Luis Fernando Pena

    Apres une longue séparation, Sayra, une jeune hondurienne, retrouve son père qui lui propose d'émigrer avec lui aux Etats-Unis où il a refait sa vie. Une nuit, ils embarquent avec son oncle et d’autres émigrants à bord d’un train de marchandises américain. C'est au cours de ce voyage que Sayra va rencontrer Casper, un jeune mexicain qui fuit sa ville et la Mara, le gang auquel il appartient mais qu'il vient de trahir...

    THE GOOD HEART de Dagur Kari

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    avec Paul Dano, Brian Cox, Isild Le Besco, Damian Young

    Lucas est sans-abri et n’a aucune perspective d’avenir. Suite à une tentative de suicide ratée, il doit partager sa chambre d’hôpital avec Jacques, un patron de bar coléreux, grincheux et cynique qui vient d’être victime d’une cinquième crise cardiaque. Sans famille et sans amis, sentant ses jours comptés, Jacques decide de prendre Lucas sous son aile abimée afin qu’il perpétue le flambeau.

    THE KILLING ROOM de Jonathan Liebesman

    avec Chloё Sevigny, Peter Stomare, Tim Hutton, Nick Cannon, Clea Duvall, Shea Whigham

    Quatre personnes acceptent d’être les cobayes d'une expérimentation scientifique. Elles vont découvrir peu à peu qu'elles sont en fait les sujets d'un programme gouvernemental classé top secret.

    THE MESSENGER 1er film de Oren Moverman

    avec Ben Foster, Woody Harrelson, Samantha Morton, Jena Malon, Steve Buscemi, Eamonn Walker

    Will revient chez lui après avoir combattu en Irak au sein de l’armée américaine. Lui restant encore trois mois à faire, il est muté au sein d’un service qui a la lourde tâche de prévenir les familles des soldats tombés au combat.

    WORLD’S GREATEST DAD de Bob Goldthwait

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    Avec Robin Williams, Alexie Gilmore, Daryl Sabara, Geoff Pierson, Henry Simmons

    Lance Clayton est un père célibataire dévoué qui enseigne avec passion la poésie dans un lycée tout en rêvant de devenir un écrivain célèbre. Son fils Kyle, par contre, est un adolescent grossier, insolent, idiot et obsédé sexuel qui fait du tort a tout le monde… surtout à son père. Après la mort accidentelle de son fils, la vie de Lance prend une tournure inattendue…

  • Critique « 500 jours ensemble » (500 days of Summer) de Marc Webb : compétition officielle 2009

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    500.jpgChaque année ou presque une comédie romantique figure au programme de la compétition officielle  du Festival du Cinéma Américain de Deauville.  Ces dernières années, elles sont le plus souvent reparties bredouilles (comme le très réussi « American son » l'an passé, à ma grande déception), ce qui sera sûrement le cas de « 500 jours ensemble » malgré ses nombreuses qualités... à moins que le jury présidé par Jean-Pierre Jeunet ne crée la surprise... Réponse le 13 septembre !

     Tom (Joseph Gordon-Levitt) ne croit qu'en l'amour fou, qu'au coup de foudre unique, qu'à la destinée amoureuse. Quand il rencontre Summer (Zooey Deschanel), la nouvelle secrétaire de son patron, il est persuadé que c'est elle le grand amour de sa vie. Et bien que celle-ci l'avertisse qu'elle ne veut pas d'une relation sérieuse, il en reste persuadé envers et contre tous (et donc  même envers cette dernière). Peut-être Tom fait-il partie de ces gens dont parlaient La Rochefoucauld qui « n'auraient jamais été amoureux s'ils n'avaient pas entendu parler d'amour ». En tout cas il ne vit que pour cela, quand Summer, elle, qui probablement a davantage entendu parler de désamour (celui de ses parents) le vit avec légèreté.

    Bien sûr « 500 jours ensemble » (et cela bien que la voix off nous mette en garde nous annonçant que nous n'assisterons pas à une histoire d'amour) n'a rien de transgressif, et ne révolutionnera certainement pas le genre mais en cette période caniculaire cette comédie romantique rafraîchissante (pas mièvre pour autant) en devient salutaire.

     Ce film pourrait  bien emporter l'adhésion des festivaliers pour sa drôlerie, sa fraîcheur, son mélange d'idéalisme et de réalisme, et pour ses deux personnages principaux et ceux qui les incarnent.

     La voix off sarcastique est plutôt réjouissante. Pour une fois l'idéaliste est représenté par le personnage masculin et  l'histoire est racontée à travers son point de vue, et donc vue par le prisme de son aveuglement auquel chacun d'entre nous pourra s'identifier.

     Dans ce qui est son premier long métrage Marc Webb, jusqu'à présent réalisateur de pubs et de clips n'économise pas son énergie ni les recours à divers genres et figures stylistiques sans que jamais cela ait l'air d'un gadget, la forme apportant toujours un plus au fond : split screen, incursion dans la comédie musicale... Il réalise ainsi l'anatomie d'une histoire d'amour en en déconstruisant astucieusement la chronologie  à travers les mécanismes de la mémoire de Tom. Les allers et retours continuels dans le temps apportent aussi du rythme et mettent en lumière son aveuglement.

     Et puis cette histoire ne serait pas aussi irrésistible sans le charme de Joseph Gordon-Levitt qui incarne l'idéaliste Tom ( qui a débuté au cinéma dans « Et au milieu coule une rivière », et que vous avez pu voir dans « Mysterious skin », « Brick », « La Jurée » et que vous verrez prochainement  dans « Inception » de Christopher Nolan avec Leonardo Di Caprio et Marion Cotillard) ni sans celui de  Zooey Deschanel qui incarne l'insaisissable Summer (vue récemment dans « L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford », « Yes man », « Phénomènes »...).  Leur couple a tellement de charme que, à l'image de Tom, nous nous refusons à voir les signes annonciateurs de l'échec. La cruauté involontaire du personnage de Summer ne fait que renforcer l'empathie du spectateur pour celui, d'une touchante maladresse et d'un compréhensible aveuglement, de Tom.

     Ajoutez à cela une BO particulièrement réussie et vous obtenez un cocktail des plus rafraîchissants  !

     Ce film ressemble à son personnage principal, et à ces personnes qui ne sont pas d'une beauté sidérante et incontestable mais dont les imperfections, les maladresses ont un  charme fou  et vous séduisent d'autant plus . Je vous le garantis : vous succomberez au charme de « 500 jours ensemble » et de Tom...

     Nul doute que cette comédie romantique drôle et rafraîchissante qui a récolté une standing ovation au dernier Festival de Sundance réjouira les festivaliers deauvillais. Inthemoodfordeauville.com vous le recommande.  A voir à Deauville entre le 7 et le 13 septembre et en salles, le 30 septembre 2009.

  • Premier bilan (provisoire) de la compétition officielle : le choc de « Gardens of the night » de Damian Harris

    Alors que ce soir a lieu l’hommage à l’actrice Parker Posey avec la projection de « Broken English » déjà projeté au festival l’an passé ( !?) et que j’ai donc déjà vu, je profite de cette soirée, non seulement pour prendre un peu de recul par rapport au tourbillon d’images, d’émotions et d'instants insolites mêlés, entrelacés et démultipliés , inhérents à tout festival, et à celui-ci en particulier, mais aussi pour faire un premier bilan de la compétition.

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     Hier débutait la compétition officielle : 4 films de cette section ont déjà été projetés dont deux premiers films  « All god’s children  can dance » et « Smart people ». Des personnages fragiles, un douloureux passage à l’adolescence, voire des vies meurtries : ces films reflètent un visage sombre de l’Amérique. Inquiète.  Vulnérable. Fébrile. Egarée. En recherche d’une figure paternaliste. Ces 4 films présentent néanmoins de nombreuses divergences. Je m’arrêterai uniquement sur l’un d’entre eux, véritable premier choc de cette compétition : « Gardens of the night » de Damian Harris. (Le titre provient d’un poème de Robert Bridges : My delight and thy delight, like two angels white, in the gardens of the night ». )

     Quant aux autres :

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    - la place de « Smart people » dans la compétition est quelque peu incongrue tant ce film réunit tous les poncifs des séries américaines les plus naïves, aussi classique et formaté dans son sujet, son interprétation que sa réalisation. Aussitôt vu, aussitôt oublié.

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    -« All God’s children can dance » adapté d’une nouvelle singe le cinéma asiatique par son côté contemplatif sans parvenir à sa hauteur, nous donnant l’impression de voir un court-métrage ou un long inabouti dans cette quête du Père et/ou du père, quête initiatique présomptueuse dans le quartier coréen de Los Angeles.

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     Snow Angels » qui dissèque les circonstances d’un drame dans une petite ville de Pennsylvanie et qui est là aussi un parcours initiatique  pour un adolescent qui vit son premier amour et doit supporter la séparation de ses parents, se révèle particulièrement humain dans son analyse d’actes inhumains, des personnages complexes, ordinaires poussés dans des situations d’une horreur extraordinaire. Le scénario habilement ficelé contribue à donner cette impression de situation étouffante et inextricable malgré laquelle  la neige finira par tomber, recouvrant l’horreur comme si de rien n’était.

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     Mais le vrai choc du début de cette compétition c’est « Gardens of the night » qui nous fait suivre Leslie (et voir le monde et son histoire à travers ses yeux innocents de jeune  « Cendrillon »), une jeune fille de 17 ans qui mène une existence difficile dans les rues de San Diego en compagnie de son ami d’enfance Donnie le seul à veiller sur elle. Tous les deux tentent de surmonter le traumatisme qu’ils ont vécu neuf ans auparavant.

    Le film est divisé en deux partie : dans la première Leslie est encore une enfant et nous découvrons son histoire (elle a été enlevée par et pour des pédophiles) à travers son regard. Dans la deuxième, elle a 17 ans et tente de survivre au passé et au présent.

    Le sujet aurait pu donner lieu à un film scabreux mais le premier témoignage du talent de son réalisateur est son absence totale de voyeurisme, de complaisance, lié d’une part à l’utilisation judicieuse du hors-champ, d’autre part au mode narratif et visuel qui s’apparent au conte de fée, à la fable. L’aspect angélique, innocent de la petite fille contraste avec l’horreur de ce qu’elle vit. Le contraste entre son regard, presque onirique, et la réalité exacerbe encore l’âpreté de ce qu’elle vit même si c’est visuellement plus supportable.

    Le film s’achève sur une fin ouverte mais aussi sur une note d’espoir, le réalisateur ayant délibérément choisi une fin relativement optimiste de même que l’acteur Tom Arnold qui a raconté en conférence de presse avoir vécu la même chose enfant, troublante et terrible coïncidence, dans la même ville  de surcroît: San Diego et avoir aussi accepté ce film  en raison de sa note d’espoir finale, et avec l’objectif de démontrer que, même si la blessure demeure incurable, il est toujours possible d’aller de l’avant.

    Un travail considérable a aussi été fait sur la lumière, le film a par ailleurs été entièrement storyboardé.

    L’équipe du film a été très applaudie, même en conférence de presse.

    En préambule de sa présentation au CID, le réalisateur avait précisé qu’il souhaitait émouvoir et pas forcément plaire : objectif réussi.

    Et au-delà des qualités du film (de mise en scène, de traitement habile d’un sujet difficile), son sujet, l’enfance meurtrie, auquel la présidente de ce jury 2008, Carole Bouquet est particulièrement sensible, pourrait aussi contribuer à le faire figurer au palmarès.

    Un film sensible, émouvant, qui nous fait voir l’horreur à travers les yeux de l’innocence. Un gouffre lumineux, grâce au regard de celle qui s’en échappe, trouvant sa vraie famille. Une histoire d’horreurs et d’amour. Celle de Cendrillon au pays de l’abjection. Le premier vrai choc de cette compétition.

    A suivre sur "In the mood for Deauville": l'hommage à Spike Lee demain soir et la suite de la compétition...

    Sandra.M

     

  • Les films en compétition officielle: le programme détaillé

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    La compétition officielle de films indépendants a été initiée en 1995. Les films primés (voir article ici) l’ont souvent été auparavant au Festival de Sundance et leurs récompenses à Deauville préfigurent souvent des succès nationaux voire internationaux (Little miss sunshine, Collision, Dans la peau de John Malkovich…).

    Si la guerre en Irak est le sujet principal de deux films présentés en première, c’est aussi la toile de fond d’un des films en compétition. Il semblerait , ce film mis à part, que des films plus légers aient également fait leur apparition dans la compétition.

    Quelques habitués de Deauville et du cinéma indépendant américain sont également présents au casting des films présentés en compétition comme Gena Rowlands ou Toni Collette.

    Un acteur français (Melvil Poupaud) est également présent au générique d’un des films en compétition.

    Je vous laisse les découvrir ci-dessous en attendant d’en faire la critique au fur et à mesure de leurs projections.

     Vous pourrez trouver les horaires des projections de ces films dans la grille de programmation (lien dans la colonne de gauche de ce blog).

    A noter : il s’agit d’un programme et d’une liste de films pouvant encore subir des modifications.

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    Broken English de Zoe Cassavetes avec Parker Posey, Melvil Poupaud Drea de Matteo , Justin Théroux, Peter Bogdanovitch, Gena Rowlands

    Pitch : Nora Wilder est une New-Yorkaise trentenaire qui ne croit plus en l’amour et aux vertus des relations humaines mais après une série de rencontres sans lendemain, Nora fait la connaissance de Julien, un Français qui aime les joies de l’existence.

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    Factory girl de George Hickenlooper avec Sienna Miller, Guy Pearce, Hayden Christensen, Mena Suvari, Jimmy Fallon, Shawn Hatosy

    Pitch: Arrivée à New-York en proie à la frénésie du milieu des années 60, Edie Sedgwick rencontre Andy Warhol qui voit en sa vulnérabilité farouche l’étoffe d’une irrésistible muse. Edie se retrouve rapidement au cœur d’un univers artistique révolutionnaire gorgé de sexe, drogues et rock’n’roll…

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    For your consideration de Christopher Guest avec Catherine O’Hara, Harry Shearer, Parker Posey, Bob Balaban, Christopher Guest, Fred Willard, Eugene Levy… Sortie en salles en France: 17 octobre 2007

    Pitch: Hollywood. Trois acteurs, Marylin, Callie et Victor apprennent que leurs performances respectives dans le film “Home of Purin”, un drame se déroulant dans le Sud des Etats-Unis durant les années 40, sont susceptibles de leur offrir une nomination aux Oscars. Aucun d’entre eux n’avait imaginé un seul instant que ce film au petit budget puisse avoir la capacité de changer leurs vies… La fièvre des Oscars s’empare alors du plateau du tournage…

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    Grace is gone de John C.Strouse avec John Cusack, Shelan O’Keefe, Gracie Bednarczyk, Alessandro Nivola

    Pitch: Stanley Pillips, fervent patriote et père de deux enfants, est accablé de tristesse lorsqu’il apprend que sa femme Grace a été tuée en Irak. N’arrivant pas à trouver la force d’annoncer cette terrible nouvelle à ses deux petites filles, il décide de les emmener dans leur parc d’attraction préféré.

    Ira and Abby de Robert Cary avec Chris Messina, Jennifer Westfeldt, Frances Conroy, Judith Light, Jason Alexander

    Pitch : Ira, 33 ans, brillant, névrosé et juif,  a tellement de choses à régler que 12 ans d’analyse n’ont rien résolu. Abby, est très douée pour résoudre les problèmes de ses amies dans le club de gym où elle travaille pour vendre les cartes de membre. Pourtant, l’inimaginable se produit lors de leur première rencontre : ils tombent amoureux l’un de l’autre…

    Live de Bill Guttentag avec Eva Mendes, David Krumholtz, Andre Braugher, Rob Brown, Jeffrey Dean Morgan, Eric Lively, Katie Cassidy, Jay Hernandez, Monet Mazur - 1H36

    Pitch: Une productrice de télévision aux dents longues décide de lancer une nouvelle émission de télé-réalité afin de faire bondir l’audimat. Les candidats de cette émission au concept révolutionnaire vont devoir s’affronter en direct à la roulette russe dans l’espoir de gagner 5 millions de dollars.

    Never forever de Gina Kim avec Vera Farmiga, Ha Jung-woo, David L.McInnis

    Pitch: Sophie est mariée à Andrew, un brillant avocat d’origine asiatique. Leur mariage est remis en question lorsqu’ils découvrent qu’ils ne peuvent pas avoir d’enfant. Afin de sauver à tout prix son couple, Sophie entame en secret une liaison sexuelle avec un travailleur clandestin venue de Corée.

    Rocket science de Jeffrey Blitz avec Reece Daniel Thompson, Anna Kendrick, Nicholas d’Agossto, Vincent Piazza, Margo Martindale, Aaron Yoo- 1H41

    Pitch : Hal Hefner souffre d’un bégaiement incontrôlable. Malgré son esprit vif et son intelligence débordante, ce défaut d’élocution l’empêche d’être le candidat idéal pour intégrer le groupe de discussion de son lycée. Hal est d’autant plus surpris lorsque Ginny Ryerson, la reine de l’articulation, lui propose de devenir membre…

    Teeth de Mitchell Lichtenstein avec Jess Weixler, John Hensley, Hale Appleman, Ashley Springer, Vivienne Benesch

    Pitch: Dawn est une adolescente qui essaie tant bien que mal de contenir sa sexualité naissante en étant une des membres les plus actives du club de chasteté de son lycée. Etrangère à son propre corps, la prude Dawn découvre que son vagin a la particularité d’avoir des dents…

    The dead girl de Karen Moncrieff avec Toni Collette, Rose Byrne, Brittany Murphy, Mary Beth Hurt, Nick Searcy, Marcia Gay Harden, Kerrt Washington, Giovanni Ribisi, James Franco, Josh Brolin, Piper Laurie, Mary Steenburgen

    Pitch: La découverte du corps d’une jeune fille dans un champ aux abords de Los Angeles va bouleverser l’existence de plusieurs personnes étrangères les unes aux autres mais liées d’une manière ou d’une autre à ce meurtre brutal.

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    Waitress de Adrienne Shelly avec Keri Russell, Nathan Fillion, Cheryl, Jeremy Sisto, Andy Griffith, Adrienne Shelly, Eddy Jemison, Lew Temple

    Pitch: Jenna, serveuse favorite chez Joe’s Diner, est aussi appréciée des clients  pour son gracieux sourire que pour ses succulentes tartes. Moins heureuse en amour, Jenna est affligée d’un mari comme on n’en fait presque plus : Earl. Un beau matin, Jenna découvre avec horreur qu’elle est tombée enceinte de cet homme…

    Sandra.M