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  • Programme du 50ème Festival du Cinéma Américain de Deauville (6 - 15 septembre 2024)

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    Les 100 ans des Planches. Les 50 ans du Festival du Cinéma Américain de Deauville. Cette année, le cœur de Deauville est en fête ! Qui aurait prédit une destinée aussi éblouissante à ce festival quand, en 1975, Lionel Chouchan et André Halimi, sous l'impulsion de Michel d'Ornano, alors Maire de Deauville, et de Lucien Barrière, alors Président du groupe éponyme, ont eu l’idée de le créer ? Deux ans après sa création, Deauville pouvait déjà s’enorgueillir de la présence de Gregory Peck, Sydney Pollack, et d’un jeune acteur nommé Harrison Ford. Les hommages et les nombreuses stars qui foulèrent ses planches désormais centenaires rendirent ce festival célèbre dans le monde entier : Vincente Minelli (1977), Sydney Pollack (1977, 2006), Kirk Douglas (1978, 2020),  Clint Eastwood (1980, 2000), Lauren Bacall (1989), Michael Douglas (1998, 2007 et 2013), Al Pacino (1999), Robin Williams (1999), James Ivory (2003), Francis Ford Coppola (2004), Steven Spielberg (2004), Andy Garcia (2009), Liam Neeson (2012),  Harvey Keitel (2012), John Williams (2012), Cate Blanchett (2013), Terrence Malick (2015), Morgan Freeman (2018). Et tant d’autres… Le sublime écrin pour cet évènement qu’est le CID qui l’accueillit dès 1992 et la création de la compétition de films indépendants en 1995 le firent entrer dans la légende et dans le cœur des cinéphiles. Ce festival n’est en effet pas seulement la vitrine des films des studios qu’il fut à ses débuts, il est aussi désormais l’antre des cinéphiles, et un découvreur indéniable de talents. Le premier jury, présidé par le réalisateur Andrei Konchalovsky, récompensa ainsi Tom Di Cillo pour Çtourne à Manhattan (1995). Lui succédèrent notamment des films aussi marquants que Dans la peau de John Malkovich de Spike Jonze (1999), Collision de Paul Haggis (2005), Little Miss Sunshine de Jonathan Dayton et Valérie Faris (2006), Take shelter de Jeff Nichols (2011), Whiplash de Damien Chazelle (2014), Aftersun de Charlotte Wells (2022). Ce cinquantième anniversaire s’annonce grandiose puisque les récipiendaires des Deauville Talent Awards 2023, absents pour cause de grève à Hollywood, sont d’ores et déjà annoncés…sans compter les très nombreuses surprises qui marqueront l’évènement !

    J'aurai le plaisir de couvrir ce Festival du Cinéma Américain de Deauville 2024, comme chaque année, un festival auquel j'assiste depuis tant d'années qu'il serait indécent de les comptabiliser. Deauville restera mon premier festival de cinéma, celui dont je n'ai manqué une seule édition, celui qui a exacerbé ma passion pour le septième art et les festivals de cinéma. Evidemment, je ne pouvais donc pas manquer son cinquantième anniversaire.

    Vous pourrez ainsi retrouver mon interview dans le prochain magazine Normandie Prestige dans lequel je vous parle de ma passion pour ce festival. Dans ce même magazine, vous pourrez aussi lire mon bilan de l'édition 2023 du Festival du Cinéma Américain, à retrouver aussi sur Inthemoodfordeauville.com, ainsi que mes articles sur les précédentes éditions du festival. Vous pouvez lire le magazine Normandie Prestige en ligne sur Calameo, ici.

    Après avoir eu l'honneur d'être sélectionnée au Festival Livres et Musiques en mai dernier et de dédicacer dans le cadre majestueux des Franciscaines, j'aurai aussi le plaisir de dédicacer de nouveau mon roman La Symphonie des rêves à Deauville, pendant ce festival. Je vous en dirai bientôt plus.

    De ces 50 ans du Festival du Cinéma Américain de Deauville, nous connaissons pour l'heure :

    - l'affiche,

    - les dates (6 au 15 septembre),

    - l'invité d'honneur : Michael Douglas.

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    - le nom du Président du jury : Benoît Magimel

    -la composition du jury de la révélation :  Alice Belaï­di – Pré­si­dente (comé­dienne), Emma Benes­tan (réa­li­sa­trice & scénariste), Salim Kechiouche (comé­dien, réa­li­sa­teur & scénariste), Iris Kal­tenbäck (réa­li­sa­trice & scénariste), Karid­ja Tou­ré (comé­dienne)

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    Alice Belaï­di © Andreas Rentz / Salim Kechiouche © Vincent Pes­ci / Karid­ja Tou­ré © Tho­mas lemarchand

    - Un hommage à Frederick Wiseman

    - Le Prix d’Ornano-Valenti sera offi­ciel­le­ment remis lors de la céré­mo­nie du Pal­ma­rès du Fes­ti­val du ciné­ma amé­ri­cain de Deau­ville, il sera attribué à RABIA de Mareike Engel­hardt, qui sor­ti­ra en salles le 27 novembre 2024.

    -Le Festival rendra hommage à James Gray. James Gray sera présent à Deauville pour une conversation exceptionnelle lundi 9 septembre. L’intégralité de sa filmographie sera également projetée pendant le festival.

    Retrouvez mes critiques des films suivants en cliquant sur leurs titres :

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    La nuit nous appartient

    Two lovers

    The immigrant

    Armageddon Time

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    Les organisateurs ont également annoncé que,  pour son cinquantième anniversaire, le Festival du cinéma américain de Deauville mettrait en avant une sélection de 50 films qui ont changé nos regards sur le monde. 50 films américains, de INTOLERANCE de D. W. Griffith (1916) à ONCE UPON A TIME IN... HOLLYWOOD de Quentin Tarantino (2019), "sélectionnés en toute subjectivité pour leur manière d’avoir profondément façonné le 7e art au cours de son premier siècle d’existence, tant par leur technique, leur mise en scène, leur inventivité, leur audace, leur contenu et toutes les idées diverses qu’ils ont pu projeter."

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    MULHOLLAND DRIVE de David Lynch © StudioCanal

     À cette occasion, Deauville étend sa collaboration avec le cinéma Morny pour offrir aux festivaliers une deuxième salle de projection, où les films seront présentés par des talents ou des professionnels de l'industrie. Spécialement consacrée à cette rétrospective exceptionnelle, cette nouvelle salle incarnera un vaste panorama du cinéma américain, où les regards se croisent dans un miroir qui renvoie à notre passé, accompagne notre présent et prédit notre avenir.

    Voici la liste des 50 films en questions que je vous recommande tous.  Je vous propose par ailleurs la critique de l'un d'entre eux, en bas de cet article : Casablanca de Michael Curtiz.

     LISTE DES 50 FILMS

     

    1916       INTOLÉRANCE de D. W. Griffith

    1927       L’AURORE de Friedrich Wilhelm Murnau

    1932       FREAKS de Tod Browning

    1939       AUTANT EN EMPORTE LE VENT de Victor Fleming

    1940       LE DICTATEUR de Charlie Chaplin

    1941       CITIZEN KANE de Orson Welles

    1942       CASABLANCA de Michael Curtiz

    1942       TO BE OR NOT TO BE d’Ernst Lubitsch

    1946       LA VIE EST BELLE de Frank Capra

    1950       OUTRAGE d’Ida Lupino

    1950       EVE… de Joseph L. Mankiewicz

    1955       LA NUIT DU CHASSEUR de Charles Laughton

    1956       LA PRISONNIÈRE DU DÉSERT de John Ford

    1959       AUTOPSIE D'UN MEURTRE de Otto Preminger

    1959       RIO BRAVO de Howard Hawks

    1959       MIRAGE DE LA VIE de Douglas Sirk

    1959       CERTAINS L’AIMENT CHAUD de Billy Wilder

    1960       PSYCHOSE de Alfred Hitchcock

    1961       WEST SIDE STORY de Robert Wise & Jerome Robbins

    1967       BONNIE AND CLYDE de Arthur Penn

    1968       2001, L'ODYSSÉE DE L'ESPACE de Stanley Kubrick

    1969       EASY RIDER de Dennis Hopper

    1969       LA HORDE SAUVAGE de Sam Peckinpah

    1970       WANDA de Barbara Loden

    1972       LE PARRAIN de Francis Ford Coppola

    1972       CABARET de Bob Fosse

    1973       L’EXORCISTE de William Friedkin

    1974       UNE FEMME SOUS INFLUENCE de John Cassavetes

    1975       VOL AU-DESSUS D'UN NID DE COUCOU de Milos Forman

    1976       NETWORK de Sidney Lumet

    1976       CARRIE AU BAL DU DIABLE de Brian de Palma

    1976       TAXI DRIVER de Martin Scorsese

    1977       LA GUERRE DES ETOILES de Georges Lucas

    1978       VOYAGE AU BOUT DE L'ENFER de Michael Cimino

    1982       E.T, l’EXTRA-TERRESTRE de Steven Spielberg

    1982       RAMBO de Ted Kotcheff

    1984       TERMINATOR de James Cameron

    1989       DO THE RIGHT THING de Spike Lee

    1990       EDWARD AUX MAINS D'ARGENT de Tim Burton

    1992       IMPITOYABLE de Clint Eastwood

    1997       BOOGIE NIGHTS de Paul Thomas Anderson

    1999       MATRIX des Wachowski

    1999       VIRGIN SUICIDES de Sofia Coppola

    2001       MULHOLLAND DRIVE de David Lynch

    2003       ELEPHANT de Gus Van Sant

    2007       ZODIAC de David Fincher

    2010       INCEPTION de Christopher Nolan

    2012       ZERO DARK THIRTY de Kathryn Bigelow

    2015       SPOTLIGHT de Tom McCarthy

    2019       ONCE UPON A TIME IN... HOLLYWOOD de Quentin Tarantino

    Critique de ONE UPON A TIME...IN HOLLYWOOD de Quentin Tarantino

     

    Critique de CASABLANCA de Michael Curtiz

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    On ne présente plus Casablanca ni Rick Blaine (Humphrey Bogart), le mystérieux propriétaire du bigarré Café Américain. Nous sommes en 1942, à Casablanca, là où des milliers de réfugiés viennent et échouent des quatre coins de l’Europe, avec l’espoir fragile d’obtenir un visa pour pouvoir rejoindre les Etats-Unis. Casablanca est alors sous le contrôle du gouvernement de Vichy. Deux émissaires nazis porteurs de lettres de transit sont assassinés. Ugarte (Peter Lorre), un petit délinquant, les confie à Rick alors qu’il se fait arrêter dans son café.  C’est le  capitaine Renault (Claude Rains), ami et rival de Rick, qui est chargé de l’enquête tandis qu’arrive à Casablanca un résistant du nom de Victor Laszlo (Paul Henreid). Il est accompagné  de sa jeune épouse : la belle Ilsa (Ingrid Bergman). Rick reconnaît en elle la femme qu’il a passionnément aimée, à Paris, deux ans auparavant…

    Casablanca est un film qui contient plusieurs films, plusieurs histoires potentielles esquissées ou abouties, plusieurs styles et tant de destins qui se croisent.

    Plusieurs films d’abord. Casablanca est autant le portrait de cette ville éponyme, là où tant de nationalités, d’espoirs, de désespoirs se côtoient, là où l’on conspire, espère, meurt, là où la chaleur et l’exotisme ne font pas oublier qu’un conflit mondial se joue et qu’il est la seule raison pour laquelle des êtres si différents se retrouvent et parfois s’y perdent.

    C’est ensuite évidemment l’histoire de la Résistance, celle de la collaboration, l’Histoire donc.

    Et enfin une histoire d’amour sans doute une des plus belles qui ait été écrite pour le cinéma. De ces trois histoires résultent les différents genres auxquels appartient ce film : vibrante histoire d’amour avant tout évidemment, mais aussi comédie dramatique, film noir, mélodrame, thriller, film de guerre.

    Peu importe le style auquel il appartient, ce qui compte c’est cette rare alchimie. Cette magie qui fait que, 83 ans après sa sortie, ce film est toujours aussi palpitant et envoûtant.

    L’alchimie provient d’abord du personnage de Rick, de son ambiguïté.  En apparence hautain, farouche individualiste, cynique, velléitaire, amer, il se glorifie ainsi de « ne jamais prendre parti », de  « ne prendre de risque pour personne » et dit qu’ « alcoolique est sa nationalité » ; il se révèle finalement patriote, chevaleresque, héroïque, déterminé, romantique. Evidemment Humphrey Bogart avec son charisme, avec son vieil imper ou son costume blanc (qui reflètent d’ailleurs le double visage du personnage), sa voix inimitable, sa démarche nonchalante, ses gestes lents et assurés lui apporte un supplément d’âme, ce mélange de sensibilité et de rudesse qui n’appartient qu’à lui. Un personnage aux mille visages, chacun l’appelant, le voyant aussi différemment. Auparavant surtout connu pour ses rôles de gangsters et de détectives, Humphrey Bogart était loin d’être le choix initial (il fut choisi après le refus définitif de George Raft) tout comme Ingrid Bergman d’ailleurs (Michèle Morgan, notamment, avait d’abord été contactée), de même que le réalisateur Michael Curtiz n’était pas le choix initial de la Warner qui était William Wyler. On imagine désormais mal comment il aurait pu en être autrement tant tous concourent à créer cette alchimie…

    Cette alchimie provient évidemment du couple qu’il forme avec Ingrid Bergman qui irradie littéralement l’écran, fragile, romanesque, nostalgique, mélancolique  notamment grâce à une photographie qui fait savamment briller ses yeux d’une tendre tristesse. Couple romantique par excellence puisque leur amour est rendu impossible par  la présence du troisième personnage du triangle amoureux qui se bat pour la liberté, l’héroïque Victor Laszlo qui les place face à de cruels dilemmes : l’amour ou l’honneur. Leur histoire personnelle ou l’Histoire plus grande qu’eux qui  tombent « amoureux quand le monde s’écroule ». L’instant ou la postérité.

    Et puis il y a tous ces personnages secondaires : Sam (Dooley Wilson), le capitaine Renault, …,  chacun incarnant un visage de la Résistance, de la collaboration ou parfois une attitude plus ambiguë à l’image de ce monde écartelé, divisé dont Casablanca est l’incarnation.

    Concourent aussi à cette rare alchimie ces dialogues, ciselés, qui, comme le personnage de Rick oscillent entre romantisme noir et humour acerbe : « de tous les bistrots, de toutes les villes du monde c’est le mien qu’elle a choisi ». Et puis ces phrases qui reviennent régulièrement comme la musique de Sam, cette manière nonchalante, presque langoureuse que Rick a de dire « Here’s looking at you, kid » .

    Et comme si cela n’était pas suffisant, la musique est là pour achever de nous envoûter. Cette musique, réminiscence de ces brefs instants de bonheur à Paris, entre Rick et Ilsa, à La Belle Aurore, quand l’ombre ne s’était pas encore abattue sur le destin et qu’il pouvait encore être une « belle aurore », ces souvenirs dans lesquels le « Play it again Sam » les replonge lorsque Illsa implore Sam de rejouer ce morceau aussi célèbre que le film : As time goes by  ( la musique est signée Max Steiner mais As time goes by a été composée par Herman Hupfeld en 1931 même si c’est Casablanca qui a contribué à sa renommée).

    Et puis il y a la ville de Casablanca d’une ensorcelante incandescence qui vibre, grouille, transpire sans cesse de tous ceux qui s’y croisent, vivent de faux-semblants et y jouent leurs destins : corrompus, réfugiés, nazis, collaborateurs… .

    Des scènes d’anthologie aussi ont fait entrer ce film dans la légende comme ce combat musical, cet acte de résistance en musique (les partisans des Alliés chantant la Marseillaise couvrant la voix des Allemands chantant Die Wacht am Rhein, et montrant au détour d’un plan un personnage changeant de camp par le chant qu’il choisit) d’une force dramatique et émotionnelle incontestable.  Puis évidemment la fin que les acteurs ne connaissaient d’ailleurs pas au début et qui fut décidée au cours du tournage, cette fin qui fait de Casablanca sans doute une des trois plus belles histoires d’amour de l’histoire du cinéma. Le tournage commença ainsi sans scénario écrit et Ingrid Bergman ne savait alors pas avec qui son personnage partirait à la fin, ce qui donne aussi sans doute à son jeu cette intrigante ambigüité. Cette fin ( jusqu’à laquelle  l’incertitude est jubilatoire pour le spectateur) qui rend cette histoire d’amour intemporelle et éternelle. Qui marque le début d’une amitié et d’un engagement (le capitaine Renault jetant la bouteille de Vichy, symbole du régime qu’il représentait jusqu’alors) et est clairement en faveur de l’interventionnisme américain, une fin qui est aussi  un sacrifice, un combat pour la liberté qui subliment l’histoire d’amour, exhalent et exaltent la force du souvenir (« nous aurons toujours Paris ») et sa beauté mélancolique.

    La réalisation de Michael Curtiz est quant à elle élégante, sobre, passant d’un personnage à l’autre avec beaucoup d’habileté et de fluidité, ses beaux clairs-obscurs se faisant l’écho des zones d’ombre  des personnages et des combats dans l’ombre et son style expressionniste donnant des airs de film noir à ce film tragique d’une beauté déchirante. Un film qui comme l’amour de Rick et Ilsa résiste au temps qui passe.

    Le tout concourant à ce romantisme désenchanté, cette lancinance nostalgique et à ce que ce film soit régulièrement classé comme un des meilleurs films du cinéma mondial. En 1944, il fut ainsi couronné de trois Oscars (meilleur réalisateur, meilleur scénario adapté, meilleur film) et l’American Film Institute, en 2007, l’a ainsi classé troisième des cents meilleurs films américains de l’Histoire derrière l’indétrônable Citizen Kane et derrière Le Parrain.

    Le charme troublant de ce couple de cinéma mythique et le charisme ensorcelant de ceux qui les incarnent, la richesse des personnages secondaires,  la cosmopolite Casablanca, la musique de Max Steiner, la voix de Sam douce et envoûtante chantant le nostalgique As time goes by, la menace de la guerre lointaine et si présente, la force et la subtilité du scénario (signé Julius et Philip Epstein d’après la pièce de Murray Burnett et Joan Alison Everybody comes to Rick’s), le dilemme moral, la fin sublime, l’exaltation nostalgique et mélancolique de la force du souvenir et de l’universalité de l’idéalisme (amoureux, résistant) et du combat pour la liberté font de ce film un chef d’œuvre…et un miracle quand on sait à quel point ses conditions de tournage furent désastreuses.

    La magie du cinéma, tout simplement, comme le dit Lauren Bacall : « On a dit de Casablanca que c’était un film parfait évoquant l’amour, le patriotisme, le mystère et l’idéalisme avec une intégrité et une honnêteté que l’on trouve rarement au cinéma. Je suis d’accord. Des générations se plongeront dans le drame du Rick’s Café Américain. Et au fil du temps, le charme de Casablanca, de Bogey et de Bergman continuera à nous ensorceler. C’est ça, la vraie magie du cinéma ».

    Un chef-d’œuvre à voir absolument. A revoir inlassablement. Ne serait-ce que pour entendre Sam (Dooley Wilson)  entonner As time goes by et nous faire chavirer d’émotion.

  • Bilan et palmarès du 49ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

     

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    Selon Simone de Beauvoir, « Il existe des procédés magiques qui suppriment les distances de l'espace et du temps : les émotions. » Quand, début septembre, l'été expire ses dernières lueurs, chaque année, les émotions deauvillaises les ravivent avec cet incontournable rendez-vous, supprimant la distance le séparant de l’édition précédente, d’autant plus avec ce 49ème Festival au programme passionnant, nullement altéré par les absences (pour cause de grève à Hollywood) de ceux qui auraient dû être à l'honneur cette année, récipiendaires de Deauville Talent Awards : Natalie Portman, Jude Law, Joseph Gordon-Levitt, Peter Dinklage.

    Comme chaque année, ce festival fut le reflet des ombres et lumières de la société américaine, et nous a offert une plongée réjouissante et/ou angoissante dans ses tourments et ses espoirs, avec 80 films en sélection officielle.

    Après quelques notes enchanteresses de Kyle Eastwood, Guillaume Canet, président du jury, a rendu hommage au cinéaste Jerry Schatzberg comme son « ami et père spirituel » qui « représente le festival indépendant américain » L’occasion aussi de découvrir le documentaire que lui consacre Pierre Filmon, un plan-séquence qui met en exergue la richesse, la profondeur, la diversité du travail du photographe qui parvient toujours à capter la vérité des êtres. 

    Dans le cadre de Fenêtre sur le cinéma français, 3 œuvres françaises furent projetées en première mondiale dont Icon of french cinema de Judith Godrèche. L'Heure de la Croisette a mis en lumière trois films de la sélection officielle du dernier Festival de Cannes :

    - Le Prix du jury, Les feuilles mortes de Aki Kaurismäki, petit bijou de poésie mélancolique d’une drôlerie désespérée, irradié de musique.

    - Le règne animal de Thomas Cailley. Film hybride, audacieux, intelligemment métaphorique, teinté d’humour, récit initiatique, fable cauchemardesque d’une force rare mais aussi fim tendre sur la relation entre un père et son fils. Une auscultation de l’animalité de l’homme mais aussi une ode à la différence.

    - L’enlèvement de Marco Bellochio. Fresque fascinante, opéra baroque, tragique et flamboyant, filmé dans un clair-obscur fascinant. Plaidoyer contre la folie religieuse et les fanatismes.

    Le chef-d’œuvre de ce festival fut La Zone d’intérêt de Jonathan Glazer, Grand Prix du dernier Festival de Cannes. Cela commence par un écran noir tandis que des notes lancinantes et douloureuses viennent nous avertir que la sérénité qui lui succèdera sera fallacieuse. La première scène nous donne à voir une image bucolique, et Rudolf Höss, commandant d’Auschwitz de 1940 à 1943, qui habite avec sa famille dans une villa avec jardin, derrière les murs du camp. Un air de gaieté flotte dans l’air. C’est dans cette banalité que réside toute l’horreur, omniprésente, dans chaque son, chaque arrière-plan, chaque hors-champ. Cette zone d’intérêt, ce sont les 40 kilomètres autour du camp, ainsi qualifiés par les nazis. Une qualification qui englobe déjà le cynisme barbare de la situation.  L’arrière-plan teinte d’horreur tout ce qui se déroule au premier. La vie est là dans ce jardin, entre le père qui fume, les pépiements des oiseaux et les cris joyeux des enfants, éclaboussant de son indécente frivolité la mort qui sévit constamment juste à côté. La « banalité du mal » définie par Hannah Arendt dans chaque plan. Jonathan Glazer prouve d’une nouvelle manière, singulière, puissante, audacieuse et digne, qu’il est possible d’évoquer l’horreur sans la représenter frontalement. Cette image qui réunit dans chaque plan deux mondes qui coexistent et dont l’un est une insulte permanente à l’autre est absolument effroyable.  Si cette famille nous est montrée dans sa quotidienneté, c’est avant tout pour nous rappeler que la monstruosité peut porter le masque de la normalité. Un choc cinématographique. Un choc nécessaire. Pour rester en alerte. Pour ne pas oublier les victimes de l’horreur absolue mais aussi que le mal peut prendre le visage de la banalité. Un film brillant, glaçant, marquant, incontournable.

    Cette dichotomie permanente entre ce vacarme et l’indifférence me rappelle le formidable travail sur le son dans Les Magnétiques de Vincent Maël Cardona, prix d’Ornano-Valenti 2021, prix cette année dévolu au premier long-métrage de fiction de la documentariste Delphine Deloget, Rien à perdre, magnifique portrait de femme prise au piège de mécanismes et d’une réalité qui la dépassent. Virginie Efira incarne une mère dont le fils se blesse alors qu’il est seul dans l’appartement. Les services sociaux sont alertés et placent l’enfant en foyer. Ce film nous tient en haleine de la première à la dernière seconde, en empathie avec cette mère aimante, qui révèle peu à peu ses zones d’ombre. Un film bouleversant qui met en exergue les dysfonctionnements d’une machine administrative rigide et implacable.

    Le festival propose aussi désormais des « conversations avec... ».  Luc Besson (à l'occasion de la première de son film Dogman) et Carole Bouquet (pour Captives de Arnaud des Pallières) furent cette année à l’honneur.

    Les 14 films en compétition officielle (dont 9 premiers films) ont dressé le tableau de l’état (délabré souvent, et en quête d’espoir) des États d’Amérique.

    Pour succéder à Aftersun de Charlotte Wells, film gracieux, d’une délicatesse mélancolique qui charrie la beauté fugace de l’enfance et la saveur inégalable de ses réminiscences (floues), il fallait un film aussi réjouissant et extravagant que LaRoy de Shane Atkinson qui a raflé le Grand Prix, le Prix du Public et le Prix de la Critique. Ce thriller teinté d'humour noir, tel celui des frères Coen, débute ainsi : un homme prend en stop un automobiliste en panne qui sous-entend qu’il est peut-être un tueur, quand son chauffeur émet la même hypothèse. Des dialogues savoureux. Une musique de Delphine Malausséna, Rim Laurens et Clément Peiffer. Le décor de cette petite ville trompeusement sereine dissimulant l’excentricité et le chaos intérieur des êtres. Un bijou entre comédie et thriller. Jubilatoire.

    Selon Baudelaire, « La mélancolie est l’illustre compagnon de la beauté. Elle l’est si bien que je ne peux concevoir aucune beauté qui ne porte en elle sa tristesse. » L’oublié du palmarès, Past lives – nos vies d’avant de Celine Song illustre parfaitement ces mots. Un film d’une mélancolie subrepticement envoûtante. Dans cette époque de fureur, de course effrénée et insatiable au résultat et à l’immédiateté, y compris dans les sentiments, ce refus du mélodrame, de l’explicite et de l’excès, n’est pas du vide, mais au contraire un plein de sensations et troubles contenus qui nous enveloppent, nous prennent doucement par la main, jusqu’à la fin, le moment où surgit enfin l’émotion, ravageuse.  Les notes cristallines, jamais redondantes ou insistantes, accompagnent le mystère qui lie les personnages, magnifient leurs silences et subliment l’implicite. Ce film tout en retenue, ensorcelante, est un joyau de pudeur, de subtilité, d’émotions profondes que l’on emporte avec soi une fois la porte de Nora refermée, et celle de son cœur avec, une fois celui-ci s'étant laissé brusquement envahir et submerger.

    Ont été récompensés du Prix du jury, The Sweet East de Sean Price Williams et Fremont de Babak Jalali, L’histoire d’une réfu­giée afghane de 20 ans, qui tra­vaille pour une fabrique de for­tune cookies. Le portrait d’une femme immigrée et solitaire, fière, combattive, déterminée, indépendante, rêveuse. Le mode de filmage, en 4/3, en plans fixes et en noir et blanc, poétise la mélancolie intemporelle qui émane de son personnage, lui procure de l’élégance, une douceur qui rassérène. On ressort de ce film salutairement lent et délicat, aux accents kaurismäkiens et jarmuschiens, comme l’on quitte ce festival : à regret et le cœur illuminé par les possibles de l’avenir.

    PALMARES COMPLET

    Le Jury de la 49ème édi­tion du Fes­ti­val du ciné­ma amé­ri­cain de Deau­ville, pré­si­dé par Guillaume Canet, entou­ré d’A­lexandre Aja, Anne Berest, Laure de Cler­mont-Ton­nerre, Léa Mysius, Mari­na Hands de la Comé­die-Fran­çaise, Rebec­ca Mar­der, Sté­phane Bak et Maxim Nuc­ci alias Yode­lice a décer­né les prix suivants :

    Grand Prix
    LAROY de Shane Atkinson
    (dis­tri­bu­tion : ARP Sélection)
    En salles en avril 2024

    Prix du Jury
    THE SWEET EAST de Sean Price Williams
    (dis­tri­bu­tion : Potem­kine Films)

    Prix du Jury
    FREMONT de Babak Jalali
    (dis­tri­bu­tion : JHR Films )
    En salles le 6 décembre 2023

    Le Jury de la Révé­la­tion de la 49e édi­tion du Fes­ti­val du ciné­ma amé­ri­cain de Deau­ville, pré­si­dé par Méla­nie Thier­ry, entou­rée de Julia Faure, Pablo Pau­ly, Rama­ta-Tou­laye Sy, Félix Lefebvre, et Cécile Maistre-Cha­brol a décer­né les prix suivants :

    Prix Fon­da­tion Louis Roe­de­rer de la Révé­la­tion 2023
    THE SWEET EAST de Sean Price Williams
    (dis­tri­bu­tion : Potem­kine Films)

    Prix du Public de la Ville de Deauville
    LAROY de Shane Atkinson
    (dis­tri­bu­tion : ARP Sélection)
    En salles en avril 2024

    Le Jury de la Cri­tique, com­po­sé de cinq jour­na­listes, a décer­né son Prix à

    LAROY de Shane Atkinson
    (dis­tri­bu­tion : ARP Sélection)
    En salles en avril 2024

    Prix d’Ornano-Valenti 2023
    RIEN À PERDRE de Del­phine Deloget
    (dis­tri­bu­tion : Ad Vitam)
    En salles le 22 novembre 2023

  • Chanel, partenaire de la 45ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville

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    Copyright Maison Chanel

    Après l'annonce du nom de Catherine Deneuve comme présidente du jury de cette 45ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville (et d'Anna Mouglalis comme présidente du jury Révélation), la réjouissante annonce de Chanel comme partenaire officiel du festival pour la première fois corrobore l'idée selon laquelle cette édition 2019 sera particulièrement prestigieuse, après une édition 2018 déjà très réussie (dont vous pouvez retrouver mon compte rendu détaillé, ici, et mon article bilan dans le magazine Normandie Prestige 2019). Bien entendu, je vous ferai vivre cette édition en direct ici, sur Inthemoodforcinema.com et Inthemoodforhotelsdeluxe.com et je vous ferai également gagner vos pass pour le festival dès demain, en partenariat avec le CID.

    Il n'y a rien de surprenant néanmoins à ce que Chanel soit partenaire de ce festival, les liens entre Chanel et Deauville mais aussi Chanel et le cinéma étant particulièrement étroits.

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    C'est en effet à Deauville que Gabrielle Chanel ouvrit sa première boutique en 1913 (sous l'hôtel Normandy où figure d'ailleurs une plaque en sa mémoire).

     

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    Et, l'an passé, un parfum nommé Paris-Deauville a été mis en vente par la marque, vente associée à une très élégante campagne de communication orchestrée par Chanel.

    Ainsi peut-on lire cette description de ce parfum sur le site officiel de la ville de Deauville :

    "Cette collection inspirée par trois lieux chers à Gabrielle Chanel (Deauville, Biarritz et Venise) a été imaginée par le parfumeur Olivier Polge en collaboration avec le laboratoire de Création et de Développement des Parfums Chanel. Elle a été lancée à Deauville du 4 au 8 juin 2018. La Maison Chanel avait pour ce lancement mondial investi la Villa Les Frémonts à Trouville-sur-mer et la plage de Deauville. Dans ces deux lieux, des décors inspirés par l’univers de Gabrielle Chanel avaient été totalement créés.

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    Les Eaux de Chanel se composent de trois eaux de toilette (Paris-Deauville, Paris-Biarritz et Paris-Venise) qui ont pour territoire commun la fraîcheur des agrumes, mais chacune avec une interprétation qui lui est propre. Cette collection singulière évoque le train dans lequel on rêvait de monter à la dernière seconde et cette destination qu’il suffit de prononcer pour sentir l’ailleurs sur sa peau. Les Eaux de Chanel plonge dans un inconnu familier avec un fraîcheur sensorielle, immédiate et rémanente qui donne envie de prendre le large. Paris-Deauville offre une immersion dans un vert amer et mordant. Une couleur qui saisit et oxygène le corps. On sent d’abord l’énergie vivifiante de l’écorce d’orange, du petit-grain et de la feuille de basilic, si aromatique. L’essence de rose et les notes jasminées se redressent de leur port de tête impeccable, assumant fièrement le cœur floral de la composition. Puis résonne le caractère tranché, vintage et chypré du patchouli."

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    Notons également que Anna Mouglalis est « ambassadrice et muse de la maison Chanel depuis de nombreuses années ». Elle avait d’ailleurs interprété Coco Chanel dans Coco Chanel & Igor Stravinsky de Jan Kounen.  Audrey Tautou avait aussi incarné ce rôle.

    Audrey Tautou dans "Coco avant Chanel" d'Anne Fontaine dont vous pouvez retrouver ma critique, ci-dessous, à la fin de cet article :
     
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    Audrey Tautou jouait également dans le magnifique spot "Train de nuit" réalisé par Jean-Pierre Jeunet.
     
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    Quelques images du film de clôture du 62ème Festival de Cannes: "Coco Chanel et Igor Stravinsky" de Jan Kounen, avec Anna Mouglalis :
     
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    CRITIQUE de COCO AVANT CHANEL d'ANNE FONTAINE
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    Alors le film de Jan Kounen « Coco Chanel et Igor Stravinsky » clôturait le 62ème Festival de Cannes, c’est la même année qu'Anne Fontaine s'intéressa à Chanel, ou plutôt à Coco, l’enfant placée dans un orphelinat avec sa sœur Adrienne (Marie Gillain), puis à la chanteuse sans voix et sans voie qui s’époumone et cherche un bon parti dans un bar interlope où se mêle une foule bigarrée et où elle rencontrera Etienne Balsan (Benoît Poelvorde), puis à la couturière dans l’arrière-boutique d’un tailleur de province, puis à l’anticonformiste, déjà,  dans le château de Balsan…

    La bonne idée est d’avoir choisi un moment précis et déterminant de sa vie, nous épargnant le classique biopic avec maquillage outrancier et ridicule de rigueur, et d’avoir choisi cette période qui éclaire sa personnalité, son parcours, toute une époque aussi, celle où les femmes étaient encore corsetées et avides de liberté(s)...

     A la fois fière et arriviste, forte et fragile, émouvante et agaçante, frondeuse et menteuse, svelte et cassante, androgyne et symbole de féminité, comme son titre l’indique, le grand intérêt du film est de nous faire découvrir Coco avant qu’elle devienne Melle Chanel, avant qu’elle se fasse un nom, son obsession :  qu’on se batte pour dîner à sa table, elle que Balsan faisait, dans un premier temps, dîner dans l’arrière-cuisine avec les domestiques. Elle s’humanise en tombant amoureuse de Boy Capel ( Alessandro Nivola, assez transparent pourtant) mais elle y perd aussi de son mordant, et le film avec elle...

    Audrey Tautou prête ses traits androgynes, sa fragilité apparente, sa détermination inébranlable, son allure et son élégance à ce fabuleux destin, cette Coco, fière et rebelle, éprise de liberté et terriblement vivante.

    Si la mise en scène reflète l’élégance de son personnage principal, dommage que Coco ne lui ait pas aussi insufflé sa liberté, son anticonformisme et sa modernité. Anne Fontaine nous avait habitués à des mises en scène fiévreuses, voire charnelles, mettant habilement en lumière passions destructrices et dévastatrices, d’où probablement ma déception devant cette réalisation académique même si, l’espace d’un instant, une caméra qui glisse avec sensualité sur les étoffes et caresse amoureusement le noir et blanc, nous rappelle la langueur envoûtante dont son  cinéma sait faire preuve.

    Le scénario qui a l’élégante simplicité de son personnage principal a été coécrit par Anne Fontaine avec Camille Fontaine et Christopher Hampton (notamment scénariste de « Chéri » et des « Liaisons dangereuses »,) et la musique a été composée par le très demandé Alexandre Desplat apportant au film une touche de lyrisme.

    Quant à Benoît Poelvoorde dont Anne Fontaine avait déjà révélé une autre facette dans l’excellent « Entre ses mains », il excelle à nouveau parvenant à être tour à tour odieux, touchant, désinvolte,  pathétique  et Emmanuelle Devos en courtisane est assez réjouissante.

    Reste ce plan final où Coco devenue Chanel regarde son passé défiler en même temps que ses mannequins, un regard dans lequel se reflète une jubilation mélancolique, le regard d’une actrice qui a intelligemment su se départir du mimétisme pour incarner un personnage, faire oublier l’original tout en lui rendant hommage, et dont la forte personnalité laisse une empreinte dans son sillage, le film s’effaçant devant celle-ci, devant Chanel et celle qui l’incarne admirablement. Rien que pour cela, ce parfum entêtant d'une forte personnalité, je vous recommande ce film.