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cinéma - Page 41

  • Intégrale Jia Zhang Ke: "Still life" ou à la recherche du temps perdu

    Parmi les 5 hommages de ce Festival du Film Asiatique de Deauville 2008: une intégrale Jia Zhang-Ke. Retrouvez ci-dessous ma critique de son dernier film "Still life"'.

    medium_Still.JPGDès l’admirable plan séquence du début,  ensorcelés et emportés déjà par une mélodieuse complainte, nous sommes immergés dans le cadre paradoxal du barrage des 3 Gorges situé dans une région montagneuse du cœur de la Chine :  cadre fascinant et apocalyptique, sublime et chaotique. En 1996, les autorités chinoises ont en effet entrepris la construction du plus grand barrage hydroélectrique du monde. De nombreux villages ont été sacrifiés pour rendre possible ce projet.

    Là, dans la ville de Fengjie nous suivons le nonchalant, morne et taciturne  San Ming courbé par le poids du passé  et des années, parti à la recherche du temps perdu. Il voyage en effet à bord du ferry The World (du nom du précèdent film du réalisateur, référence loin d’être anodine, témoignage d’une filiation évidente entre les deux films)  pour retrouver son ex-femme et sa fille qu’il n’a pas vues depuis 16 ans.

    Pendant ce temps Shen Hong, dans la même ville cherche son mari  qu’elle n’a pas vu depuis deux ans. Leurs déambulations mélancoliques se succèdent puis alternent et se croisent le temps d’un plan  dans un univers tantôt désespérant tantôt d’une beauté indicible mis en valeur par des panoramiques étourdissants.  

    Tandis que les ouvriers oeuvrent à la déconstruction, de part et d’autre de la rivière, ces  deux personnages essaient de reconstruire leur passé, d’accomplir leur quête identitaire au milieu des déplacements de population et des destructions de villages. Engloutis comme le passé de ses habitants.

    Ce film présenté en dernière minute dans la catégorie film surprise de la 63ème Mostra de Venise a obtenu le lion d’or et a ainsi succédé à Brokeback  Mountain.

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    The World  était le premier film du réalisateur à être autorisé par le gouvernement chinois. Jusqu’ici ils étaient diffusés illégalement sur le territoire, dans des cafés ou des universités. Dans  The World Jia Zhang Ke traitait déjà du spectacle triomphant de la mondialisation et de l’urbanisation accélérée que subit la Chine.

    A l’étranger, ses films étaient même présentés dans des festivals comme Cannes en 2002 avec Plaisirs inconnus. Son parcours témoigne avant tout de son indépendance et de sa liberté artistique.

    Ancien élève de l’école des Beaux-Arts de sa province, il étudie le cinéma à l’Académie du film de Pékin, avant de fonder sa structure de production le Youth Experimental Film Group. Son œuvre entend révéler la réalité de la Chine contemporaine.

    En 2006, Jia Zhang-Ke réalise Dong, un documentaire autour de la construction du barrage des Trois Gorges à travers les peintures de son ami, le peintre Liu Xiaodong, présenté dans la section Horizons lors de la 63e Mostra de Venise.

     

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    Entre brumes et pluies, d’emblée, le décor nous ensorcelle et nous envoûte. Qu’il présente la nature, morte ou resplendissante, ou la destruction Jia Zhang Ke met en scène des plans d’une beauté sidérante. Le décor est dévasté comme ceux qui l’habitent. La lenteur et la langueur reflètent la nostalgie des personnages et le temps d’une caresse de ventilateur, la grâce surgit de la torpeur dans cet univers âpre.

    Jia Zhang Ke se fait peintre des corps, en réalisant une véritable esthétisation de ceux-ci mais aussi de la réalité et si son tableau est apocalyptique, il n’en est pas moins envoûtant. Le film est d’ailleurs inspiré de peintures, celles du peintre Liu Xiaodong qui a peint le barrage des 3 Gorges à plusieurs reprises dont Jia Zhang Ke avoue s’être inspiré.

    Ces personnages sont « encore en vie » malgré la dureté de leurs existences et le poids des années, du silence, des non dits. C’est un cinéma à l’image de la vie, l’ennui est entrecoupé d’instants de beauté fulgurante et fugace.

     Still life, malgré son aspect et son inspiration documentaires n’en est pas moins un film éminemment cinématographique : par l’importance accordée au hors champ (comme ces marins qui mangent leur bol de nouilles tandis que San Ming leur parle, hors champ), par des plans séquences langoureux et impressionnants, et puis  par des références cinématographiques notamment au néoréalisme et  à Rossellini et Rome, ville ouverte ou à John Woo avec cet enfant qui imite Chow Yun Fat ou encore celui qui regarde le Syndicat du crime de John Woo

    C’est un film polysémique qui, comme dans The World, nous parle des rapports entre tradition et modernité comme  avec cet enfant qui chante des musiques sentimentales surannées ou ces portables qui jouent des musiques sentimentales ou ces comédiens en costumes traditionnelles qui s’amusent avec leurs portables.

    Jia Zhang Ke ausculte subtilement les contradictions de son pays en pleine mutation. Le barrage des 3 Gorges, c’est la Chine en concentré, la Chine d’hier avec ces immeubles que l’on détruit, la Chine intemporelle avec ses décors majestueux, pluvieux et embrumés et la Chine de demain. La Chine écartelée entre son passé et son présent comme le sont les deux personnages principaux dans leur errance. Les ruines qui contrastent avec le barrage scintillant allumé par les promoteurs comme un gadget symbolisent cette Chine clinquante, en voie de libéralisme à défaut d’être réellement sur la voie de la liberté.

    Jia Zhang Ke a ainsi voulu signer une œuvre ouvertement politique avec « le sentiment d’exil permanent des ouvriers, tous plus ou moins au chômage, tous plus ou moins sans domicile fixe », « les ouvriers détruisent ce qu’ils ont peut-être eux-mêmes construits ».

    Un plan nous montre une collection d’horloges et de montres. Comme le cinéma. Dans une sorte de mise en abyme, il immortalise doublement le temps qui passe. C’est donc aussi un film sur le temps. Celui de la Chine d’hier et d’aujourd’hui. Celui de ces deux ou seize années écoulées. Ce n’est pas pour rien que Jia Zhang Ke a étudié les Beaux-Arts et la peinture classique. Il dit lui-même avoir choisi le cinéma « parce qu’il permet de saisir et de montrer le temps qui passe ». C’est l’idée bouddhiste qui  « si le destin est écrit, le chemin importe d’autant plus ».

    Comme dans J’attends quelqu’un dont je vous parlais récemment , ici aussi on prend le temps (ce n'est d'ailleurs pas leur seul point commun comme évoqué plus haut). De s’ennuyer. Un ennui nécessaire et salutaire. Pour se dire qu’on est « encore en vie » ou pour déceler la beauté derrière et malgré la destruction car Still life (=Encore en vie )  est un film de contrastes et paradoxes judicieux : à l’image de son titre, il sont  encore en vie malgré les années, malgré la destruction, malgré tout. Prendre le temps de voir aussi : l’histoire devant l’Histoire et l’Histoire derrière l’Histoire, les plans de Jia Zhang Ke mettant souvent l’intime au premier plan et le gigantisme (des constructions ou déconstructions) au second plan.

    C’est aussi un hommage à la culture chinoise du double, des opposés yin et yang, entre féminin et masculin, intérieur et extérieur, construction-destruction et nature, formes sombres et claires, le tout séparé par la rivière, frontière emblématique de ce film intelligemment dichotomique.

    C’est un film en équilibre et équilibré à l’image de son magnifique plan final du funambule suspendu entre deux immeubles. Parce que, ce qu’il faut souligner c’est que ce film plaira forcément à ceux qui ont aimé The World mais qu’il pourra aussi plaire à ceux qui ne l’ont pas aimé, notamment par son aspect surréaliste, ses plans imaginaires qui instillent de la légèreté et un décalage salutaire comme ce plan de l’immeuble qui s’écroule ou ces plans poétiques de ces couples qui dansent sur une passerelle aérienne contrebalançant la dureté des paroles échangées ou la douleur du silence, l’impossibilité de trouver les mots.

    Enfin il faut souligner la non performance et le talent éclatant de ses acteurs principaux Han Sanming et Zhao Thao qui ont d’ailleurs joué dans presque tous les films de Jia Zhang Ke. C’est en effet leur quatrième collaboration commune.

    Je vous invite donc à partir dans cette errance poétique à la recherche du temps perdu au rythme d'une complainte nostalgique et mélancolique…

    Sandra.M

  • Les hommages du 10ème Festival du Film Asiatique de Deauville

    Pour les 10 ans du Festival du Film Asiatique de Deauville: 5 jours. 5 hommages. 50 films.

    -Hommage à Im Kwon-Taek qui fera l'ouverture du Festival avec son 100ème film "Beyond the years".

    -Hommage au compositeur japonais Joe Hisaishi

    -Hommage au comédien japonais Kôji Yakusho

    -Hommage au comédien, réalisateur et scénariste chinois Jiang Wen

    -Intégrale du metteur en scène chinois Jia Zhang-Ke

    Bientôt, vous pourrez lire ici la filmographie de ces cinéastes. En attendant, je vous propose ci-dessus ma critique de "Still life" le dernier film de Jia Zhang-Ke auquel le festival rendra hommage en proposant une intégrale de ses films.

  • Comment assister aux projections du Festival du Film Asiatique de Deauville?

    Les projections ont lieu du mercredi 12 Mars au soir au dimanche 16 mars au soir- 50 films sont projetés sur 4 jours. Pour ceux qui sont aussi habitués au Festival du Cinéma Américain, je précise que les projections du Festival du Film Asiatique sont accessibles à tous, sans attente.

    Les accréditations 

    A l'exception des étudiants et demandeurs d'emploi pour qui le festival est gratuit (sur présentation d'un justificatif en cours de validité), il vous faudra acquérir une accréditation: 10€ par jour le jeudi et le vendredi, 12€ par jour le samedi et le dimanche.

    Vous pouvez entrer à la cérémonie d'ouverture du 12 avec les badges des 13, 14, 15 et 16.

    Vous pouvez également acheter un forfait permanent à 34 euros et le réserver dès maintenant sur le site: www.badgecid.com .

    Hébergement, transport

    Pour toutes les informations concernant l'hébergement et le transport, voir la rubrique "Venir à Deauville" dans la colonne de droite du blog.

    Les salles

    Centre International de Deauville (C.I.D)

    « Les planches » - 1, avenue Lucien Barrière - BP 71100 - 14801 Deauville cedex

    Tél : 02 31 14 14 14 | Fax : 02 31 14 01 01

    email@congres-deauville.com

    Cinéma Le Morny Club

    23, avenue du Général de Gaulle -14800 Deauville

    Tél : 08 92 68 72 27 | Fax :02 31 88 78 43

    Cinéma du Casino Barrière de Deauville

    2, rue Edmond Blanc - 14802 Deauville cedex

    Tél : 08 92 68 31 23 ou 02 31 88 07 09

    Renseignements 

    Le Centre International de Deauville (C.I.D) - 02 31 14 14 14

    et l'Office de Tourisme de Deauville - 02 31 14 40 00

     

  • Les présidents de jurys du Festival du Film Asiatique 2008

    -Le jury du 10ème Festival du Film Asiatique de Deauville sera présidé par Patrice Chéreau

    Filmographie

    En tant qu’acteur  

    Le Temps du loup (2003), de Michael Haneke

    Au plus près du paradis (2002), de Tonie Marshall

    Le Temps retrouvé (1999), de Raoul Ruiz

    Lucie Aubrac (1997), de Claude Berri

    Bete de scene (1994), de Bernard Nissille

    Le Dernier des Mohicans (1992), de Michael Mann

    Patrice Chereau, l'envers du decor (1986), de Arnaud Selignac

    Adieu Bonaparte (1985), de Youssef Chahine

    Danton (1982), de Andrzej Wajda

    En tant que réalisateur

    Gabrielle (2005)

    Son frère (2003)

    Intimité (2001)

    Ceux qui m'aiment prendront le train (1998)

    La Reine Margot (1994)

    Le Temps et la chambre (TV) (1992)

    Contre l'oubli (1991)

    Hôtel de France (1987)

    L'Homme blessé (1983)

    Judith Therpauve (1978)

    La Chair de l'orchidée (1975)

    En tant que scénariste

    Gabrielle (2005), de Patrice Chéreau  

    Son frère (2003), de Patrice Chéreau

    Intimité (2001), de Patrice Chéreau

    Ceux qui m'aiment prendront le train (1998), de Patrice Chéreau

    La Reine Margot (1994), de Patrice Chéreau

    Hôtel de France (1987), de Patrice Chéreau

    L'Homme blessé (1983), de Patrice Chéreau

    Judith Therpauve (1978), de Patrice Chéreau

    La Chair de l'orchidée (1975), de Patrice Chéreau

    -Le jury Action Asia du Festival du Film Asiatique de Deauville 2008 sera présidé par Jan Kounen

    Filmographie

    -En tant que réalisateur

    99 F (2007)  

    8 (2006)

    Darshan - l'étreinte (2005)

    D'autres mondes (2004)

    Blueberry (2004)

    Dobermann (1997)

    Le Dernier chaperon rouge (1996)

    Vibroboy (1994)

    Gisele Kerosene (1989)

    La Nuit au musée

    -En tant que scénariste

    8 (2006), de Jan Kounen

    Darshan - l'étreinte (2005), de Jan Kounen

    Blueberry (2004), de Jan Kounen

    Le Dernier chaperon rouge (1996), de Jan Kounen

    Vibroboy (1994), de Jan Kounen

    -En tant que producteur

    Darshan - l'étreinte (2005), de Jan Kounen

    D'autres mondes (2004), de Jan Kounen

    Vibroboy (1994), de Jan Kounen

    -En tant que directeur de la photographie

    D'autres mondes (2004), de Jan Kounen

    -En tant qu’adaptateur

    99 F (2007), de Jan Kounen

     

  • Le Festival du film Asiatique de Deauville 2008 prochainement sur ce blog...

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     "In the mood for Deauville" reprend avec l'approche du Festival du Film Asiatique de Deauville 2008 qui aura lieu du 12 au 16 Mars 2008 et qui fêtera ses 10 ans et où In the mood for cinema  (remplacé par "In the mood for Deauville", le temps du festival) sera présent comme chaque année.

    Très bientôt ici vous pourrez lire toutes les informations concernant le festival... Vous pouvez d'ores et déjà trouver toutes les informations pratiques pour venir à Deauville sur ce blog. En attendant , pour en savoir plus, vous pouvez toujours relire :

    -Mon compte-rendu du Festival du Film Asiatique de Deauville 2005

    -Mon compte-rendu du Festival du Film Asiatique de Deauville 2006

    -Mon compte-rendu du Festival du Film Asiatique de Deauville 2007

    Et vous pouvez également consulter:

    Le site officiel du Festival du Film Asiatique de Deauville: http://www.deauvilleasia.com

  • Bilan du Festival 2007 : Deauville ou "la belle vie", que me reste-t-il de ces 10 jours ?

     Remarque importante: Si les vidéos ou images de certains articles ne s’affichent pas ou difficilement , cliquez sur « commentaires » sous l’article en question pour que  l’article qui vous intéresse, ses vidéos et photos, s’affichent en entier sur l'écran.
    Ajout du 22.09.07: le lien vers la (courte) vidéo de Dani à la Villa Cartier
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     De ces 10 jours, il me reste :

    190ba0d3a23d64a4123048ea19fc62e5.jpgDe la nostalgie, déjà, évidemment. L’ironie, saisissante, effroyable et fascinante,  parfois cruelle, parfois belle,  du destin, ses méandres insondables.  Des scènes d’anthologie, dans la vie, au cinéma, je ne sais plus trop. Une confusion inéluctable après 10 journées intemporelles dans la salle bleutée du CID.

    Des images sublimes : celles d’un western qui a renouvelé le genre et va le remettre au goût du jour, c’est certain, je l'espère, celles d’un chef d’œuvre, celles d’un Jesse James et d’un Robert Ford qui ont dominé cette sélection 2007. (Je ne le dirai jamais assez, le film sort le 10 octobre, galopez le voir…-voir article ici-).  Un cavalier solitaire dans la lumière crépusculaire. Celles de promenades revigorantes sur les Planches tant de fois foulées jusqu’à épuisement, l’impression d’y danser, peut-être finalement…. Festivaliers solitaires dans la lueur crépusculaire. Un film brillamment métaphorique, aussi.   

    Celles de reflets argentés : de la mer, dans les yeux rieurs ou émerveillés ou troublés des spectateurs, dans les miens, souvent, en tout cas. Celles d’étoiles par milliers dans le ciel imperturbable presque pendant 10 jours, celles d’étoiles par dizaines sur la scène du CID et sur le tapis rouge : Michael Douglas (« ambassadeur du Deauville romantique », tellement), George Clooney (et ses excès d’enthousiasme dissimulant à peine la 138fd9065698af20eec597acff355bc9.jpgmélancolie  qui affleure), Gena Rowlands (admirée, ovationnée), Catherine Deneuve (et son passage si fugace au bras d’André Téchiné), Matt Damon (et sa vengeance dans la peau, jubilatoire et trépidante), Brad Pitt (et son regard traqué), Casey Affleck (une autre étoile est née), Brian de Palma (présent une semaine, comme chaque année), Sidney Lumet, Kristin Scott Thomas et tant d’autres... Un générique de rêve.   Une effervescence rare. Deauville s’est donné des airs de Cannes.  L’exubérance futile en moins. Comment faire mieux l’année prochaine ? Juste penser à l’instant présent, déjà passé, encore si présent, vibrant dans ma mémoire.

     L’amour  immortel : du cinéma et de Deauville et de ses moments magiques.  Des nuits américaines, du cinéma 24H/24H. Des spectateurs même 4H du matin. Un rêve, non une réalité, de cinéphile.  Des nuits blanches étoilées. Espérons que l’expérience sera renouvelée.

    Tant  d’images qui se fondent et se confondent dans ma mémoire :  une soirée à la villa Cartier, la voix si assurée et les jambes 65c63ac1cdbbedd45d69a99eb5a3a640.jpgtremblantes de Dani,  qui surgit là, improbable,  presque subrepticement, à son piano blanc, au milieu d’une soirée qui l’ignore un peu trop, au milieu des verres qui clinquent et des festivaliers qui trinquent, des pas de danses qui la dédaignent, des bruits de voix insultantes,  des regards opaques à son malaise , Dani et son « brin de poésie » (cliquez sur le lien suivant pour voir les images: http://www.dailymotion.com/video/x31ant_le-brin-de-poesie-de-dani-a-la-soir_events   ) qui m’emporte dans mes souvenirs avec sa voix imperturbablement suave, presque rauque, et ensorcelante.  Une soirée qui m’en a rappelé tant d’autres dans cet endroit, une soirée qui ne ressemblait pourtant à aucune autre. Une soirée qui ne voulait pas finir, que personne n’avait envie de quitter, parce que c’était déjà un peu revenir à la réalité.  Des scènes inénarrables : la réalité a finalement  toujours plus d’imagination que la fiction. D’autres impressions encore. Celle de n’avoir pas réellement vécu mais rêvé ces dix jours.

     D’autres images encore. Sur l’écran celles-là.  Celles d’un monde en proie à la violence qui guette fiévreusement la lueur d’espoir. Celles d’un monde en guerre. Celles d’un monde qui croit 9f87047945dd266f231cf73f0f6c6025.jpgqu’un écran sombre peut l’éclairer. Celles d’un monde –du cinéma- utopique. Un monde que j’aime, parfois un peu trop (mais peut-on aimer trop, aimer trop le cinéma ?), à en oublier l’autre, le vrai,  à le sublimer aussi.  Deauville a couronné « la belle vie » du prix littéraire 2007, un roman sur l’après 11 septembre, entre angoisse et euphorie. Ne sont-elles finalement pas indissociables, deux faces d’un même masque ? Celles de « La vie d’artiste », d’Andy Warhol, une autre vie d’artiste, d’une vie qui dévore l’existence, souvent magnifique, ainsi magnifiée, celles encore d’artistes ou pseudo qui  croient nécessaire de dévorer pour créer  ou celles de ceux qui estiment légitime de les dévorer parce qu’ils créent : des rêves, du cinéma, peu importe.

    Des fauves effrayés, traqués.

     L’impression si majestueusement trompeuse que cela durerait toujours, que la vie ressemblerait toujours à un festival de cinéma, à celui-là. Si seulement…  "Never forever" : 4226c3fdd92637f0785ba725df086d11.jpgj’aurais dû m’en souvenir. Il reste en tout cas ce magnifique film, passionné, passionnant, passionnel, envoûtant. (voir critique du film ici). 

    Des musiques aussi : celles du CID, chabadabada, celle de la voix lancinante et réminiscente d'une douce mélancolie.

     Et puis ces rencontres belles ou insolites ou brèves ou esquissées  avec les lecteurs « in the mood » : Nicole.G, Camille.M,  Julien.L, François, Georges et tous les autres dont j’ignore le nom je suis ravie d’avoir fait votre connaissance et de vos quelques mots en direct qui m’ont encore plus donné envie de continuer à faire valser les miens sur ce blog. Aux deux D, mes cinéphiles complices de la salle bleutée, qui se reconnaîtront (j’espère:-))… Aux habitués absents qui se reconnaîtront (ou pas) que je n’ai pas oubliés. Vous avez été en moyenne plus de 500 par jour à lire ce blog pendant le festival. Je suis désolée de n'avoir peut-être pas répondu à tous les emails reçus pendant le festival concernant celui-ci, je vais y remédier prochainement...

    Merci au Public Système pour cette édition particulièrement réussie...et bon courage pour faire mieux, ou déjà aussi bien, l'an prochain.

    A l’année prochaine si tout va bien… En attendant de voguer vers d’autres aventures festivalières, je vous donne rendez-vous sur mon autre blog « In the mood for cinema » : http://monfestivalducinema.hautetfort.com .  Au plaisir de vous y lire et retrouver…

    Voilà: Deauville, lundi 10 septembre, le festival 2007 est bel et bien terminé, et avec lui l'été à peine esquissé, l'épais brouillard se dissipe lentement, Deauville, fantomatique, peine à revenir à elle-même et à la réalité, elle aussi...:

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    Cinématographiquement et festivalièrement vôtre.

    Sandra.M

    Ps : Vous trouverez dans la colonne de droite les films de ce 33ème festival que je vous recommande, les critiques de ces films sont toutes présentes sur ce blog.

    Ps2 : Pour voir l'article consacré à l'hommage à Sidney Lumet et au film « Before the devil knows you’re dead » ("7H58 ce samedi-là ")  présenté en avant-première lors du Festival, un film  que je vous recommande d’ailleurs, rendez-vous sur "In the mood for cinema": http://monfestivalducinema.hautetfort.com .