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PALMARES - Page 2

  • Compte-rendu et palmarès du 14ème Festival du Film Asiatique de Deauville 2012

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    18x10+5x11. 235. Au minimum. Entre le Festival du Cinéma Américain de Deauville et le Festival du Film Asiatique de Deauville, tel est le nombre total de mes journées cinématographiques passées à Deauville. Et pourtant… Et pourtant, sa mélancolie douce, sa beauté presque réfractaire à cette période de l’année, d’une violence et d’un charme mêlés et subreptices, m’envoûtent toujours autant. A l’image de celles des films présentés en compétition dans le cadre de ce Festival du Film Asiatique.

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    Deuil, fuite impossible et énergie du désespoir

    Deuil (surtout), fuite inexorable et vaine, quête d’identité, perte d’innocence : les thèmes des films de la compétition de cette édition 2012 ont brossé le portrait de sociétés et d’êtres étouffés par le malheur, la pauvreté, en quête d’un ailleurs et d’espérance bien souvent inaccessibles.

    Corée du Sud, Japon, Chine, Iran, Philippines : telles étaient cette année les destinations de cette évasion cinématographique, une évasion bien souvent impossible pour les personnages des films présentés, réalisés avec l’énergie du désespoir.

    « Cela me remplit de joie de voir de jeunes cinéastes faire preuve d’un tel talent, d’une telle énergie », a ainsi, à juste titre, remarqué le président du jury de cette édition 2012, Elia Suleiman (dont le discours de clôture était d’ailleurs remarquable, cf vidéo ci-dessous quand d'autres se contentent parfois d'annoncer les prix).

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    Prédécesseurs

    En 2010, le grand prix avait été attribué à « Judge », un film chinois de Liu Je qui, en quelques plans magistraux, traduisait toute l'absurdité, la bêtise, l'horreur de la peine de mort comme dans cette scène où en arrière-plan, le destin d'un homme est suspendu à la joute verbale de deux autres, à l'ultime seconde. Au-delà, c'est évidemment le portrait de la justice chinoise mathématique, glaciale, inhumaine où l'on discute et décide de la vie ou de la mort d'un homme autour d'un café, ou il faut une licence pour détenir un animal de compagnie, juge ou non, élément vital ou non. En un plan, Liu Je traduit la violence de cette justice, machine implacable, ou encore l'impossibilité de communiquer face au drame absolu (en l'espèce la perte d'un enfant). Les scènes vues du point de vue du condamné sont tout aussi édifiantes lorsqu'il n'est pas filmé comme une vulgaire chose perdue au milieu d'un plan d'ensemble, considéré comme tel aux yeux d'une justice qui a droit de vie et de mort sur les Hommes.

    En 2011, le film lauréat du grand prix, « Eternity » de Sivaroj Kongsakul, parlait aussi de deuil (thématique déjà récurrente l’an passé) mais était sans doute le plus lumineux du festival. Ce film est sans doute celui qui avait découragé le plus grand nombre de festivaliers non pas à cause de sa violence dont il ne fait nullement preuve mais de sa lenteur. Réaction sans doute symptomatique d’une époque où l’ennui est la pire des souffrances, où tout doit aller très vite, où tout doit être immédiatement traduisible en un sms ou un twitt, où il faut aller directement à l’essentiel. Si cette lenteur a été pour beaucoup visiblement synonyme d’ennui, elle est pour moi ici synonyme de sérénité, de poésie, de sensibilité, de confiance en la patience et l’intelligence du spectateur (quand tant cherchent à l’infantiliser). Il fallait en effet accepter de se laisser (em)porter par ce film thaïlandais qui débute par de longs plans séquences au cours desquels un homme traverse des paysages à moto, prisonnier du cadre cinématographique comme de l’éternité. Sibaroj Kongsakul a réalisé ce film pour rendre hommage à ses parents et à leur histoire d’amour. Amos Gitaï en lui remettant le grand prix a défini ce film comme un “film de challenge, à la limite du projet artistique abstrait qui fait preuve d’ironie et de tendresse dans sa description d’un couple”. Très beau film d’amour aussi où tout se déroule en douceur, en gestes esquissés ou maladroits comme deux mains qui se rejoignent presque imperceptiblement à travers une moustiquaire, où la nature impassible et radieuse semble être un troublant pied de nez à la mort , où tout dit la douleur de l’absence dans un présent simple et évanescent, une absence qui tisse sa toile avant de se révéler, poignante. Un film plein de délicatesse qui imprègne peu à peu, ne cherche jamais la facilité ou l’émotion mais finit par conquérir la seconde.

    Un an après…

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    Un an, jour pour jour, après le tsunami et la tragédie de Fukushima, comment le cinéma allait-il s’emparer de ce drame ?

    Un an après, jour pour jour, par une tragique ironie, était ainsi projeté à Deauville « Himizu » du japonais Sono Sion, adaptation du manga éponyme. Coup de cœur (et de poing) de ce festival, d’une rageuse, fascinante, exaspérante et terrifiante beauté.

    Sumida est un lycéen dont l’unique ambition est de devenir un homme ordinaire. Son père, qui a quitté le foyer depuis longtemps, réapparaît de temps à autre lorsqu’il a besoin d’argent. Sa mère s’est enfuie avec son amant, laissant le jeune homme sans rien ni personne sur qui pouvoir compter. Réalisant que son rêve ne pourra jamais être exaucé, Sumida devient obsédé par les sanctions qu’il pourrait prendre contre les personnes malfaisantes qui l’entourent.

    Lorsque j’évoquais plus haut une beauté réfractaire, c’est à ce film avant tout que je songeais. Les premiers plans, effroyables, nous plongent dans le décor apocalyptique de l’après tsunami exploré par de longs travellings, mais le chaos n’est pas seulement visuel, c’est surtout celui qui ronge, détruit, étouffe les êtres qui ont perdu leur identité et tout espoir. Les parents ne souhaitent qu’une chose à leurs enfants synonymes d’avenir sombre et impossible : la mort. Les enfants eux ne souhaitent qu’une chose : une vie ordinaire au milieu de cette violence extraordinaire. De cette violente confrontation, de cette quête désespérée nait la beauté rageuse du film, d’abord agaçant par sa noirceur exacerbée soulignée par une musique grandiloquente puis fascinant. Ce chaos traduit la douleur indicible d’un Japon désorienté, désespéré, sans avenir, sans espoir. La jeune fille qui suit inlassablement Sumida dont la situation n’est guère plus enviable incarne le rêve possible qui s’accroche malgré tout, un désir d’avenir (n’y voir là aucune référence politique), un avenir qui semble condamné d’avance. Ajoutez à cela un impressionnant travail sur le son (la tempête qui résonne fréquemment comme une réminiscence insidieuse du drame), une écriture répétitive, brillante et lancinante, des scènes fortes et vous obtiendrez un film qui, en tout cas, comme tout grand film, suscitera votre admiration ou votre rejet et ne vous laissera pas indifférent.

    Ce film, d’une folie inventive et désenchantée, d’un romantisme désespéré, d’un lyrisme tragique et parfois grandiloquent, est porté par l’énergie du désespoir. Il s’achève sur un cri d’espoir vibrant et déchirant. Sublime. Ravageur. La possibilité d’un rêve. Ce film a remporté le prix de la critique internationale auquel je me réjouis de n’être pas tout à fait étrangère…

    Au pays d’Ahmadinejad

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    Mon autre coup de Coeur/coup de poing de ce festival est venu d’un film iranien “Death is my profession » d’Amir Hossein Saghafi qui aurait mérité sa place au palmarès.

    Dans une région montagneuse d’Iran, trois ouvriers n’arrivent plus à subvenir aux besoins de leur famille et se retrouvent contraints de voler, pour les revendre, des câbles de lignes à haute tension. Au cours d’un de ces vols, ils tuent quelqu’un accidentellement et se transforment alors en fugitifs…

    Ce film qui a déplu à de nombreux festivaliers est pourtant une brillante métaphore d’une étonnante maturité pour un réalisateur de seulement 25 ans. Comment évoquer la situation désespérée d’un pays quand la parole est condamnée, voire impossible ? En montrant une réalité dans laquelle la mort est la seule issue possible, après un éprouvant chemin de croix (éprouvant, le film l’a visiblement été aussi pour certains spectateurs, mais finalement à dessein puisque le fond se confond ainsi avec la forme, le ressenti des personnages avec celui des spectateurs). Pour un maigre espoir de survie, il faut risquer sa vie. Chacun semble être condamné aux travaux forcés. C’est un cercle vicieux d’un pessimisme absolu qui montre une société qui étouffe, agonise, à bout de souffle, une société carcérale qui emprisonne ceux qui la composent, où il vaut mieux risquer sa vie au milieu d’une nature impitoyable que d’attendre une sanction humaine qui le sera encore plus. Filmé comme un western (avec une influence visible de Sergio Leone et John Ford) avec notamment le plan terrible de cette petite fille suspendu à un arbre comme une charogne , « Death is my profession » est, à l’image de son titre, un film âpre et sans concessions qui traduit brillamment une situation économique, sociale et politique désespérée.

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    C’est un autre film iranien qui s’est retrouvé doublement au palmarès (mention spéciale de la critique et grand prix) : « Mourning » de Morteza Farshbaf (Iran) (traduit par « Querelles » et qui signifie « faire le deuil »).

    Une querelle éclate entre un homme et sa femme juste avant qu’ils ne prennent la route pour se rendre dans une ville plus au nord, chez la sœur de l’épouse, Sharareh, et son mari Kamran. Le lendemain matin, ces derniers apprennent la terrible nouvelle : ce qui est arrivé au couple, sur la route, la nuit dernière… En état de choc, Sharareh et Kamran partent pour Téhéran accompagnés d’Arshia, le fils du couple qui, la nuit du drame, n’était pas avec ses parents. Entre l’aube et le crépuscule, pendant ce voyage qui prendra toute une journée, Sharareh et Kamran doivent annoncer à l’enfant la douloureuse nouvelle…

    Mortez Farshbaf a eu l’intelligence de compenser le manque de moyens par l’intelligence du dispositif qui saute aux yeux dès le début du film. Plongé dans l’obscurité (comme le spectateur), un enfant entend (ou peut-être pas…) la dispute qui éclate entre ses parents. Puis, au loin, une voiture avance dans un impressionnant paysage épuré et vertigineux, tandis que des sous-titres expriment le dialogue entre « Elle » et « Lui ». Puis, nous découvrons la raison de ce dispositif : les passagers du véhicule sont muets, le conducteur et sa femme, à ses côtés. A l’arrière, l’enfant. Puis les vérités éclatent dans l’habitacle de la voiture dans un judicieux et paradoxal silence. Un film à la fois muet et très bavard, aux frontières de l’abstraction, qui parle beaucoup : de famille, de mort, d’absence, de rancoeur. La métaphore est un peu appuyée : les sourds muets pour signifier l’impossibilité de communiquer, la voix et la parole étouffées et une influence très marquée de Kiarostami, lequel, dans « Copie conforme », nous avait brillamment (dé)montré ( au passage, ce film de Kiarostami est un chef d’œuvre à voir absolument ne serait-ce que pour l’interprétation polysémique époustouflante de Juliette Binoche) par une subtile mise en abyme que l’art dépend du regard et de l’interprétation de chacun à l’image de ce film également…

    Les voix du silence…

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    Le lotus du jury de cette édition 2012 a été attribué par le jury d’Elia Suleiman au film philippin « Baby factory » d’Eduardo Roy Jr. (Philippines) qui n’est pas sans rapport avec le film précédemment évoqué puisqu’il traduit aussi une situation où la parole est impossible, où les maux se disent en silence.

    Sarah est infirmière dans la maternité d’un centre hospitalier public. Comme l’établissement manque de personnel en cette période de Noël, elle doit travailler deux fois plus. Les infrastructures sont surchargées : deux mères et leurs nouveau-nés doivent partager le même lit alors que s’entassent dans les couloirs des femmes sur le point d’accoucher. Sarah fait face à cette situation avec sérénité, générosité et dévouement, réussissant même à en oublier ses souffrances personnelles.

    Très influencé par le cinéma de Brillante Mendoza (Eduardo Roy Jr a suivi des cours de scénario auprès d’Armando Lao, le scénariste de « Serbis » et « Kinatay » de Mendoza), "Baby Factory" avec sa vibrante caméra à l’épaule, nous immerge dans la vie d’une maternité de Manille, une des plus (sur)chargées au monde avec plus d’une centaine de naissances par jour. En mêlant fiction et documentaire, et en recourant à une structure éclatée, Eduardo Roy Jr. dresse le portrait de cette « baby factory » (terrible expression qui reflète le mélange de douceur et de violence du lieu) et des mères et des sages-femmes qui dissimulent leurs propres douleurs pour soulager celles des premières, autant d’histoires et de drames esquissés, tristement singuliers et universels.

    La caméra déambule en douceur et avec délicatesse dans cet univers frénétique composé d’urgences et de drames au milieu de la joie de la vie qui s’élance, s’immisçant subtilement dans la violence tacite de ce que vivent ces femmes (judicieuse économie de dialogues) et cela n’en est que plus bouleversant.

    Sarah, l’infirmière, d’abord filmée indifféremment parmi les autres devient peu à peu le sujet du film jusqu’au dénouement où elle représente toute la douleur de cette silencieuse et insidieuse violence. C’est aussi la solidarité qui est mise en exergue au milieu d’un système parfois inique, là encore filmée avec beaucoup de délicatesse et d’empathie.

    Un mélange habile de fracas de la réalité et de celui du silence, de douceur dans la réalisation et de violence dans ce qu’elle relate. Et une fin effroyable qui résonne longtemps après le générique comme un cri de désespoir étouffé. Etrangement ces scènes de corps qui donnent la vie ou viennent de la donner rappellent celles de désolation du film de Sono Sion où la vie est désespérément absente et le cri de désespoir de dénouement de l’un fait tragiquement écho au cri d’espoir de l’autre.

    Entre violence et innocence

    Le reste de la sélection était également, comme chaque année, d’une qualité remarquable avec, notamment, « 11 fleurs » de Wang Xiaoshuai, un habitué des prix en festivals. Son nouveau film se déroule en 1974, au cœur de la révolution culturelle chinoise. Un garçon de dix ans observe le monde des adultes et n’y comprend pas grand-chose. La rencontre avec un meurtrier en fuite le pousse au secret et au mensonge. Cette confrontation signera la perte de son innocence.

    Sans doute le film le plus classique de cette sélection pas pour autant le plus inintéressant, un film d’un classicisme ingénieux. Comme le film précédemment évoqué, il mêle intelligemment innocence (le regard d’un enfant) et violence (de la réalité historique, d’un ordre social en pleine mutation, de la révolution culturelle, de la violence du silence aussi, celui imposé). Toute l’intelligence de la réalisation réside dans ce regard et ces souvenirs évoqués par esquisses impressionnistes à l’image du célèbre tableau de Monet «Impression, soleil levant » évoqué dans le film.

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    Si le cinéma coréen a souvent réservé les plus belles surprises de ce festival, cette année, c’était peut-être en revanche le moins bon film de cette compétition qui provenait de Corée : « Beautiful Miss Jin » de Jang Hee-chul dans lequel Soo Dong est le gardien du passage à niveau de la gare de Dongrae. Sa vie est monotone et sans surprises jusqu’à l’arrivée en gare de trois passagers atypiques : une femme d’une cinquantaine d’années appelée Miss Jin, une petite fille qui l’accompagne et un ivrogne bavard. Soo Dong va rapidement s’intégrer à cette petite communauté et développer avec elle une relation peu conventionnelle...

    A nouveau dans ce film, on retrouve ce mélange de tendresse, de solidarité et de violence de la situation sociale, néanmoins rien à voir avec le film philippin, l’angle choisi et assumé étant celui de la fiction. Il est d’ailleurs intéressant de constater que la plupart des films de cette compétition épousaient le point de vue d’enfants ou d’adolescents, comme un monde en quête d’innocence malgré une réalité bien souvent étouffante.

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    Dans « I carried you home » de Tongpong Chantarangkul (Thaïlande), il est aussi question de jeunesse et de deuil. Pann vit à Bangkok. Un jour, elle reçoit un appel de sa tante en pleurs qui lui annonce que sa mère est dans le coma suite à un terrible accident. Elle contacte alors sa soeur aînée Pinn, laquelle s’est enfuie après son mariage, pour vivre à Singapour et y commencer une nouvelle vie loin des contraintes de la famille. Les deux soeurs sont alors forcées de passer du temps ensemble et, peu à peu, de réapprendre à s’ouvrir l’une à l’autre.

    Le deuil devient finalement le « prétexte » à leurs retrouvailles. Le récit, intelligemment décousu, nous montre comme elles ont appris la terrible nouvelle, et permet de découvrir leurs deux personnalités, leurs failles, leurs secrets. Deux belles interprétations pour un film délicat et élégant.

    Du rire aux larmes

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    S’il y avait eu un prix du public il serait sans doute revenu à « Saya Zamuraï » de Hitoshi Matsumoto , le fantasque réalisateur japonais qui a déridé le public du CID en introduisant son film par une curieuse déclaration d’amour à Mireille Mathieu, à Jean-Pierre Pernaut et à la France.

    Kanjuro Nomi est un vieux samouraï, sans épée et avec un fourreau vide. Ayant été amené par le passé à jeter son épée et refuser à se battre, il erre aujourd’hui sans but précis, accompagné de Tae, sa fille unique. Désormais recherché pour avoir renié son seigneur, il est condamné à « l’exploit des 30 Jours »: réussir en 30 jours - et à raison d’une chance par jour - à redonner son sourire au prince éploré par le décès de sa mère. Si Kanjuro réussit, il sera libre. Mais s’il échoue, il devra pratiquer le seppuku, la forme rituelle japonaise du suicide par éventration.

    A la première partie dans laquelle règnent le comique de répétition, l’humour absurde non dénué de poésie mais parfois un peu trop de culture manga et télévisuelle (Matsumoto est célèbre pour ses émissions comiques à la télévision japonaise) succède la seconde qui laisse place à l’émotion. Un conte absurde magnifiquement filmé qui nous embarque dans sa folie douce et nous charme dans sa déclaration d’amour et de courage finale d’un père à sa fille magnifiquement interprétée par la jeune Sea Kumeda qui aurait mérité qu’on initie un prix d’interprétation pour elle.

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    En toute logique, terminons par le film d’ouverture de ce 14ème Festival du Film Asiatique de Deauville « The sun-beaten path » de Sonthar Gyal qui nous emmenait au Tibet…

    Nyma, un jeune homme instable, quitte Lhassa pour retourner dans sa maison isolée près de Golmud. Le car étant un moyen de transport trop rapide à ses yeux, il préfère aller à pied, quitte à affronter la chaleur caniculaire du jour et le froid glacial de la nuit, sans parler de la fatigue inhérente à la marche. Bien pire encore, il rejette systématiquement les gestes amicaux d’un vieillard, lequel sacrifie pourtant son propre confort pour mieux veiller sur le jeune homme.

    Le ton était donné dès ce premier film qui réunissait les thèmes phares de ce festival : le deuil et le road movie (avec, comme issue, un retour aux sources ou une fuite impossible). Le réalisateur l’a présenté en disant y avoir mis « toute son âme » et en effet il s’agit d’un film empreint de sérénité qui a une âme et qui fait contraster la brutalité asphyxiante de ce que vit le protagoniste avec la beauté douce, apaisée, certes parfois âpre, des grands espaces. Un film épuré duquel se dégage une sérénité bienveillante et qui s’achève sur un regard plein d’espoir…

    Un cinéma de contrastes et d'oxymores

    Voix étouffées, cris d’espoir ou de douleur, parole tue, condamnée ou jaillissante : tout en faisant souvent preuve d’une économie de mots, cette compétition 2012 a traduit avec beaucoup de subtilité le désarroi de personnages enfermés, étouffés, le plus souvent par la misère sociale, qu’elle soit fruit de la dictature ou de catastrophes personnelles ou naturelles. Un cinéma de contrastes, d’oxymores même : de douce violence et de silences bavards. Un cinéma de qualité en tout cas, malgré sa noirceur qui laissait parfois filtrer une lueur d’espoir d’autant plus belle et éclatante et ravageuse, à l’image de celle de la fin de « Himizu », sans aucun doute l’image qui restera de cette compétition cinématographiquement réjouissante. Vivement la 15ème édition…et en attendant vous pourrez bien entendu suivre ici comme chaque année le Festival du Cinéma Américain de Deauville, de l’ouverture à la clôture.

    Prochain rendez-vous festivalier sur les blogs inthemood : le Festival de Cannes 2012 que vous pourrez suivre en intégralité sur http://www.inthemoodforcinema.com , http://www.inthemoodforcannes.com et http://inthemoodlemag.com, de l’ouverture à la clôture, comme chaque année et, en attendant, si vous êtes en mal de lectures sur les festivals de cinéma, vous pouvez découvrir 4 de mes 13 nouvelles de mon recueil « Ombres parallèles » pour lequel je cherche actuellement un éditeur : http://www.mymajorcompanybooks.com/meziere . N’hésitez pas à y laisser vos commentaires et à vous y inscrire comme « fan » si vous souhaitez soutenir le projet.

    LE PALMARES 2012 du Festival du Film Asiatique de Deauville en photos et vidéos et quelques photos de Deauville et du festival :

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    Lotus du meilleur film | MOURNING de Morteza Farshbaf

    Lotus du jury | BABY FACTORY de Eduardo Roy jr.

    Lotus Air France (prix de la critique internationale) | HIMIZU de Sono Sion

    Lotus Air France (prix de la critique internationale) - Mention spéciale | MOURNING de Morteza Farshbaf

    Lotus Action Asia | WU XIA de Peter Ho-sun chan

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  • Palmarès du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2011 et vidéos de la clôture

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    Je sais: mon compte rendu tarde un peu à venir mais de nombreux évènements arriveront prochainement sur mes différents blogs et je préfère donc prendre le temps (qui me manque actuellement) pour l'écrire et le publier dans ces prochains jours. Pour vous faire patienter, je vous propose donc de retrouver, ci-dessous, le palmarès en photos et vidéos (dont la vidéo de l'émouvante chanson sur New York et le 11 septembre de Tony Kaye, à ne pas manquer) avant de vous donner bientôt mon avis sur celui-ci, sur cette compétition, et sur l'ensemble de cette édition 2011.

    PRIX DE LA CRITIQUE INTERNATIONALE : "DETACHMENT" de TONY KAYE

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    PRIX DE LA REVELATION CARTIER : "DETACHMENT" de TONY KAYE

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    PRIX DU JURY : "THE DYNAMITER"  MATTHEW GORDO

     

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    GRAND PRIX : "TAKE SHELTER" JEFF NICHOLS

     

    La cérémonie du palmarès a été suivie de la projection de "The Artist" de Michel Hazananicius. Retrouvez ma critique du film en cliquant ici.

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  • Critique - The Artist - Film de la soirée du palmarès du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2011

    C'est ce samedi soir, à 20H, que sera délivré le palmarès de ce 37ème Festival du Cinéma Américain de Deauville 2011 que vous pourrez bien entendu retrouver commenté ici, au plus tard lundi. Le palmarès sera suivi de la projection de "The Artist" de Michel Hanazavicius dont vous pouvez retrouver ma critique, en avant-première, ci-dessous.

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    Photo ci-dessus : crédits inthemoodforcinema.com . Conférence de presse des lauréats du Festival de Cannes 2011.

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    Photo ci-dessus : crédits inthemoodforcinema.com . Conférence de presse des lauréats du Festival de Cannes 2011.

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    Photo ci-dessus : crédits inthemoodforcinema.com . Conférence de presse du Festival de Cannes 2011 du film "The Artist".

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    Photo ci-dessus : crédits inthemoodforcinema.com . Conférence de presse du Festival de Cannes 2011 du film "The Artist".

    C’était un dimanche matin de mai 2011, le début du Festival de Cannes encore, en projection presse. Pas encore vraiment l’effervescence pour le film qui obtint la palme d’or mais un joli bruissement d’impatience parmi les regards déjà las, ou obstinément sceptiques. 1H40 plus tard, la salle résonnait d’applaudissements, pendant dix minutes, fait rare en projection presse. Le soir même, je suis retournée le voir en projection officielle. L’émotion fut la même, redoublée par la présence de l’équipe du film, terriblement émue elle aussi par les réactions enthousiastes du public, par les rires tendres, par cette cavalcade d’applaudissements qui a commencé lors de la dernière scène et ne s’est plus arrêtée pour continuer pendant un temps qui m’a paru délicieusement long. Un beau, rare et grand moment du Festival de Cannes.

    Le pari était pourtant loin d’être gagné d’avance. Un film muet (ou quasiment puisqu’il y a quelques bruitages). En noir et blanc. Tourné à Hollywood. En 35 jours. Par un réalisateur qui jusque là avait excellé dans son genre, celui de la brillante reconstitution parodique, mais très éloigné de l’univers dans lequel ce film nous plonge. Il fallait beaucoup d’audace, de détermination, de patience, de passion, de confiance, et un peu de chance sans doute aussi, sans oublier le courage -et l’intuition- d’un producteur (Thomas Langmann) pour arriver à bout d’un tel projet. Le pari était déjà gagné quand le Festival de Cannes l’a sélectionné d’abord hors compétition pour le faire passer ensuite en compétition, là encore fait exceptionnel.

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    Le film débute à Hollywood, en 1927, date fatidique pour le cinéma puisque c’est celle de l’arrivée du parlant. George Valentin (Jean Dujardin) est une vedette du cinéma muet qui connait un succès retentissant…mais l’arrivée des films parlants va le faire passer de la lumière à l’ombre et le plonger dans l’oubli. Pendant ce temps, une jeune figurante, Peppy Miller (Bérénice Béjo) qu’il aura au départ involontairement  placée dans la lumière, va voir sa carrière débuter de manière éblouissante. Le film raconte l’histoire de leurs destins croisés.

    Qui aime sincèrement le cinéma ne peut pas ne pas aimer ce film qui y est un hommage permanent et éclatant. Hommage à ceux qui ont jalonné et construit son histoire, d’abord, évidemment. De Murnau à Welles, en passant par Borzage, Hazanavicius cite brillamment ceux qui l’ont ostensiblement inspiré. Hommage au burlesque aussi, avec son mélange de tendresse et de gravité, et évidemment, même s’il s’en défend, à Chaplin qui, lui aussi,  lui surtout, dans « Les feux de la rampe », avait réalisé un hymne à l'art qui porte ou détruit, élève ou ravage, lorsque le public, si versatile, devient amnésique, lorsque le talent se tarit, lorsqu’il faut passer de la lumière éblouissante à l’ombre dévastatrice. Le personnage de Jean Dujardin est aussi un hommage au cinéma d’hier : un mélange de Douglas Fairbanks, Clark Gable, Rudolph Valentino, et du personnage de Charles Foster Kane (magnifiques citations de « Citizen Kane ») et Bérénice Béjo, avec le personnage de Peppy Miller est, quant à elle, un mélange de Louise Brooks, Marlène Dietrich, Joan Crawford…et nombreuses autres inoubliables stars du muet.

    Le cinéma a souvent parlé de lui-même… ce qui a d’ailleurs souvent produit des chefs d’œuvre. Il y a évidemment « La comtesse aux pieds nus » de Mankiewicz, « La Nuit américaine de Truffaut », « Sunset Boulevard » de Billy Wilder, enfin « Une étoile est née » de George Cukor et encore « Chantons sous la pluie » de Stanley Donen et Gene Kelly auxquels « The Artist », de par son sujet, fait évidemment penser. Désormais, parmi ces classiques, il faudra citer « The Artist » de Michel Hazanavicius. Ses précèdents films étaient d'ailleurs déjà des hommages au cinéma. On se souvient ainsi des références à "Sueurs froides" ou "La Mort aux trousses" d'Hitchcock dans "OSS 117 : Rio ne répond plus".

    Hazanavicius joue ainsi constamment et doublement la mise en abyme : un film muet en noir et blanc qui nous parle du cinéma muet en noir et blanc mais aussi qui est un écho à une autre révolution que connaît actuellement le cinéma, celle du Numérique.

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    Le mot jubilatoire semble avoir été inventé pour ce film, constamment réjouissant, vous faisant passer du rire aux larmes, ou parfois vous faisant rire et pleurer en même temps. Le scénario et la réalisation y sont pour beaucoup mais aussi la photographie (formidable travail du chef opérateur Guillaume Schiffman qui, par des nuances de gris, traduit les états d’âme de Georges Valentin), la musique envoûtante (signée Ludovic Bource, qui porte l’émotion à son paroxysme, avec quelques emprunts assumés là aussi, notamment à Bernard Herrmann) et évidemment les acteurs au premier rang desquels Jean Dujardin qui méritait amplement son prix d’interprétation (même si Sean Penn l’aurait également mérité pour « This must be the place »).

    Flamboyant puis sombre et poignant, parfois les trois en même temps, il fait passer dans son regard (et par conséquent dans celui du spectateur), une foule d’émotions, de la fierté aux regrets,  de l’orgueil à la tendresse, de la gaieté à la cruelle amertume de la déchéance.  Il faut sans doute beaucoup de sensibilité, de recul, de lucidité et évidemment de travail et de talent pour parvenir à autant de nuances dans un même personnage (sans compter qu’il incarne aussi George Valentin à l’écran, un George Valentin volubile, excessif, démontrant le pathétique et non moins émouvant enthousiasme d’un monde qui se meurt). Il avait déjà prouvé dans « Un balcon sur la mer » de Nicole Garcia qu’il pouvait nous faire pleurer.  Il confirme ici l’impressionnant éclectisme de sa palette de jeu et d'expressions de son visage.

     Une des plus belles et significatives scènes est sans doute celle où il croise Peppy Miller dans un escalier, le jour  du Krach de 1929. Elle monte, lui descend. A l’image de leurs carrières. Lui masque son désarroi. Elle, sa conscience de celui-ci, sans pour autant dissimuler son enthousiasme lié à sa propre réussite. Dujardin y est d’une fierté, d’une mélancolie, et d’une gaieté feinte bouleversantes, comme à bien d’autres moments du film. Et je ne prends guère de risques en lui prédisant un Oscar pour son interprétation, ou en tout cas un Oscar du meilleur film étranger pour Hazanavicius.  Bérénice Béjo ne démérite pas non plus dans ce nouveau rôle de « meilleur espoir féminin » à la personnalité étincelante et généreuse, malgré un bref sursaut de vanité de son personnage. Il ne faudrait pas non plus oublier les comédiens anglo-saxons : John Goodman, Malcolm McDowell et John Cromwell (formidablement touchant dans le rôle du fidèle Clifton).

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    Il y aura bien quelques cyniques pour dire que ce mélodrame  est plein de bons sentiments, mais Hazanicius assume justement ce mélodrame. « The Artist » est en effet aussi une très belle histoire d’amour simple et émouvante, entre Peppy et Georges mais aussi entre Georges et son cabot-in Uggy : leur duo donne lieu à des scènes tantôt drôles, tantôt poétiques, tantôt touchantes, et là encore parfois au trois en même temps. Hommage aussi à ce pouvoir magique du cinéma que de susciter des émotions si diverses et parfois contradictoires.

    Michel Hazanavicius  évite tous les écueils et signe là un hommage au cinéma, à sa magie étincelante, à son histoire, mais aussi et avant tout aux artistes, à leur orgueil doublé de solitude, parfois destructrice. Des artistes qu’il sublime, mais dont il montre aussi les troublantes fêlures et la noble fragilité.

    Ce film m’a éblouie, amusée, émue. Parce qu’il convoque de nombreux souvenirs de cinéma. Parce qu’il est une déclaration d’amour follement belle au cinéma. Parce qu’il ressemble à tant de films du passé et à aucun autre film contemporain. Parce qu’il m’a fait ressentir cette même émotion que ces films des années 20 et 30 auxquels il rend un vibrant hommage. Parce que la réalisation est étonnamment inspirée (dans les deux sens du terme d’ailleurs puisque, en conférence de presse, Michel Hazanavicius a revendiqué son inspiration et même avoir « volé » certains cinéastes). Parce qu’il est burlesque, inventif, malin, poétique, et touchant.  Parce qu’il montre les artistes dans leurs belles et poignantes contradictions et fêlures.

    Il ne se rapproche d’aucun autre film primé jusqu’à présent à Cannes…et en sélectionnant cet hymne au cinéma en compétition puis en le  primant,  le Festival de  Cannes a prouvé qu’il était avant tout le festival qui aime le cinéma, tous les cinémas, loin de la caricature d’une compétition de films d’auteurs représentant toujours le même petit cercle d’habitués dans laquelle on tend parfois à l’enfermer.

     « The Artist » fait partie de ces films qui ont fait de cette édition cannoise 2011 une des meilleures de celles auxquelles j’ai assisté, pour ne pas dire la meilleure…avec des films  aussi différents et marquants que  « This must be the place » de Paolo Sorrentino, « Melancholia » de Lars von Trier, « La piel que habito » de Pedro Almodovar.

     Un film à ne manquer sous aucun prétexte si, comme moi, vous aimez passionnément et même à la folie, le cinéma. Rarement un film aura aussi bien su en concentrer la beauté simple et magique, poignante et foudroyante. Oui, foudroyante comme la découverte  de ce plaisir immense et intense que connaissent les amoureux du cinéma lorsqu’ils voient un film pour la première fois, et découvrent son pouvoir d’une magie ineffable, omniprésente ici.

    Sortie en salles : le 12 octobre 2011. Vous pourrez également découvrir ce film lors de la soirée du palmarès du Festival du Cinéma Américain de Deauville, le 10 septembre…et si j’en ai la possibilité, je ne manquerai certainement pas d’y retourner une troisième fois, pour vous en livrer une critique plus précise (celle-ci étant basée sur mes souvenirs « vieux » d’il y a 4 mois).

    Un dernier petit conseil : ne regardez pas la bande-annonce (dont je n’ai pas peur de dire qu’elle m’a émue, comme le film), pour conserver le plaisir de la découverte.

    En bonus :

    - Ma critique de « La Comtesse aux pieds nus » de Mankiewicz

    -Ma critique de « OSS 117 : Rio ne répond plus » de Michel Hazanavicius

    -Ma critique d’ « Un balcon sur la mer » de Nicole Garcia

    -Ma critique des « Feux de la rampe » de Charlie Chaplin

     

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  • Compte rendu et palmarès du 13ème Festival du Film Asiatique de Deauville

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    C’est, exceptionnellement, seulement de retour  du Festival du Film Asiatique de Deauville 2011 que je vous livre mon compte rendu, un 13ème festival qui, cette année plus que n’importe quelle autre édition, a témoigné de la richesse et de la diversité du cinéma asiatique et de la sélection deauvillaise d’une qualité qui m’a particulièrement impressionnée. Diversité de styles donc, en revanche j’ai constaté, comme souvent, une résonance thématique entre ces différents films, une réelle noirceur et un pessimisme qui faisaient involontairement écho à l’actualité tragique dont l’ombre a évidemment plané sur Deauville, plusieurs équipes japonaises ayant de surcroît fait le déplacement. Le festival n’a d’ailleurs pas tardé à réagir mettant en place une page destinée à recueillir les témoignages de soutien.

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    Revenons au cinéma (même si cette effroyable réalité en est déjà pour certains qui peut-être planchent sur le scénario d’un blockbuster). Deuil, kidnapping, suicide, violence familiale ou sociale : les thèmes de cette édition 2011 (du moins de la compétition longs-métrages à laquelle je me suis cantonnée)  étaient d’une édifiante noirceur mettant constamment en exergue la solitude des personnages, en quête d’échappatoires et d’ailleurs. Paradoxalement, le film lauréat du grand prix « Eternity » de Sivaroj Kongsakul parlait aussi de deuil mais était sans doute aussi le film le plus lumineux de cette sélection 2011.

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    La 13ème édition du Festival du Film Asiatique de Deauville a débuté par une cérémonie sobre, et un peu mélancolique, à l’image du film d’ouverture « La ballade de l’impossible » de Tran Anh Hung. Ce sont le président du festival, Lionel Chouchan, et le maire de Deauville, Philippe Augier, qui ont déclaré ce Festival du Film Asiatique de Deauville 2011 ouvert, le premier insistant sur le voyage que constitue ce festival, a fortiori cette année puisque pas moins de 7 nationalités étaient représentées par les films sélectionnés, le second insistant sur l’ouverture sur l’extérieur de Deauville qui recevra ainsi très prochainement le G8.

    Le premier de ces voyages nous emmenait donc au Japon avec « La ballade de l’impossible » (Norwegian wood) de Tran Anh Hung (« L’odeur de la papaye verte », « A la verticale de l’été »), une adaptation du roman éponyme de Haruki Murakami, vendu à 10 millions d’exemplaires au Japon et à trois millions à l’international. Premier des films en compétition, ce nouveau film du réalisateur de nationalité française (né dans l’ancien royaume du Laos) nous embarque dans une ballade qui en plus d’être impossible, est particulièrement mélancolique et monotone et non moins jalonnée de fulgurances poétiques visuelles.

    Synopsis: Tokyo, fin des années 60. Kizuki, le meilleur ami de Watanabe, s’est suicidé. Watanabe quitte alors Kobe et s’installe à Tokyo pour commencer ses études universitaires. Alors qu’un peu partout, les étudiants se révoltent contre les institutions, la vie de Watanabe est, elle aussi, bouleversée quand il retrouve Naoko, ancienne petite amie de Kizuki. Fragile et repliée sur elle-même, Naoko n’a pas encore surmonté la mort de Kizuki. Watanabe et Naoko passent les dimanches ensemble et le soir de l’anniversaire des 20 ans de Naoko, ils font l’amour. Mais le lendemain, elle disparaît sans laisser de traces. Watanabe semble alors mettre sa vie en suspension depuis la perte inexplicable de ce premier amour. Lorsqu’enfin il reçoit une lettre de Naoko, il vient à peine de rencontrer Midori, belle, drôle et vive qui ne demande qu’à lui offrir son amour.

    Un film dans lequel s’entrelacent amour, deuil et sexualité. Un film d’une mélancolie poignante et éprouvante à l’image de celle qui accompagne parfois le passage à l’âge adulte, celui vécu en tout cas par les personnages. Un film qui oscille entre la douceur de l’enfance et la violence de  la fin de l’adolescence avec ses personnages qui se heurtent à une nature incontrôlable face à laquelle ils sont impuissants et minuscules, incontrôlable à l’image des démons qui les habitent et des tempêtes (au propre comme au figuré) qu’ils devront surmonter. La caméra de Tran Anh Hung flotte, fragile, perturbée, instable comme l’existence. A cela s’ajoute la complainte mélancolique des violons et la bande originale très réussie de Jonny Greenwood. « La ballade de l’impossible » sortira en salles le 4 mai 2011.

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    Ensuite, à nouveau direction le Japon pour le second film en compétition, « Sketches of Kaitan city » de Kazugoshi Kumakari  qui relate cinq évènements en apparence sans importance  qui se déroulent à Kaitan City, une ville du Nord du Japon. Les tramways filent à travers la vie des personnes liées à ces évènements et la neige finit par recouvrir chacune d’entre elles. Chaque protagoniste continue à vivre tout en sachant ce qu’il a perdu, regretté et pleuré. En adaptant des nouvelles de Yasushi Sato, Kumakari nous fait passer subtilement, parfois subrepticement, d’une histoire à l’autre les faisant s’entrecroiser, parfois se répondre et, chacune criant la détresse, la solitude, la pauvreté des différents personnages mais ne forçant jamais l’émotion. Le ciel étoilé ou  ensoleillé, seul ailleurs accessible et gratuit, vers lequel se tournent la plupart des personnages reflète cette autre envie d’ailleurs, elle inaccessible. Le plan de la fin d’une vieille femme égarée au milieu de pelleteuses destructrices se rattachant à sa dernière béquille, son chat qu’elle caresse, des caresses que la caméra accompagne longuement, résonne longtemps  comme un cri déchirant de douleur.  

     « Sketches of Kaitan city » est (déjà) le huitième film du (jeune) réalisateur  Kazuyoshi Kumakari, un film produit avec l’aide de la population, souvent interprété par des comédiens amateurs et qui pourtant relève de tout sauf de l’amateurisme et dans lequel le jeu et les situations sont d’une justesse étonnante.

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    "Sketches of Kaitan city" est mon premier coup de cœur qui a été récompensé du prix du jury ex-aequo, un prix qu’il a partagé avec un film sud-coréen « The journals of Musan » (déjà lauréat de l’Etoile d’or au Festival de Marrakech), le premier film de Park Jungbum qui y interprète d’ailleurs le rôle principal, celui d’un homme d’origine nord-coréenne handicapé par le numéro de sa carte d'identité qui révèle son origine nord-coréenne. Jeon Seungchul peine ainsi à trouver du travail et à créer des liens avec les personnes qu'il croise à l'église. Il subit de nombreuses discriminations à l'image du chien errant qu'il a recueilli.  Jeon Seungchul est un marginal au sein de la société capitaliste sud-coréenne. Emane de ce film, là encore, un profond pessimisme, un désarroi même. Même si la nationalité du protagoniste n’est évoquée en apparence que de manière presque secondaire, les drames que cela engendre pour lui n’en sont que plus palpables, enfermé dans cette identité à laquelle il se trouve réduit, enfermé dans sa solitude, enfermé sans cette ville dans laquelle son seul ami est un chien condamné à la même errance, et sans doute au même triste sort. Ce personnage incarné par le réalisateur est bouleversant et semble trimballer avec lui toute la détresse d’un peuple. Mon deuxième coup de cœur du festival.

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    Mon troisième coup de cœur c’est « Eternity » dont je vous parlais précédemment, qui a reçu le grand prix de cette 13ème édition du Festival du Film Asiatique de Deauville.

    Synopsis : Dans un petit village à la campagne, un fantôme revient hanter les lieux de sa jeunesse. Il s'appelle Wit et il est mort trois jours auparavant. Il se souvient des jours où il était tombé amoureux de Koi, sa future épouse. Il l'avait ramenée chez lui afin qu'elle rencontre ses parents. Bien qu'elle était au départ peu encline à une vie rurale, elle accepta peu après d'y passer le restant de ses jours auprès de l'homme qu'elle aimait…

    Ce film est sans doute celui qui a découragé le plus grand nombre de festivaliers non pas à cause de sa violence dont il ne fait nullement preuve (ce qui, à mes yeux auraient été plus logique) mais de sa lenteur. Réaction sans doute symptomatique d’une époque où l’ennui est la pire des souffrances, où tout doit aller très vite, où tout doit être immédiatement traduisible en un sms ou un twitt,  où il faut aller directement à l’essentiel. Si cette lenteur a été  pour beaucoup visiblement synonyme d’ennui, elle est pour moi ici synonyme de sérénité, de poésie, de sensibilité, de confiance en la patience et l’intelligence du spectateur (quand tant cherchent à l’infantiliser). Il fallait en effet accepter de se laisser (em)porter par ce film thaïlandais qui, à l’image de la palme d’or du Festival de Cannes 2010 signée Apichatpong Weerasethakul (la ressemblance s’arrête là, car autant j’ai été charmée par « Eternity », autant je suis restée hermétique à « Oncle Bonmee » , vu après 12 jours de Festival de Cannes néanmoins, ceci expliquant peut-être cela), évoquait également le réincarnation et qui débute par de longs plans séquences au cours desquels un homme traverse des paysages à moto, prisonnier du cadre cinématographique comme de l’éternité.  Sibaroj Kongsakul a réalisé ce film pour rendre hommage à ses parents et à leur histoire d’amour. Amos Gitaï en lui remettant le grand prix a défini ce film comme un “film de challenge, à la limite du projet artistique abstrait qui fait preuve d’ironie et de tendresse dans sa description d’un couple”.  Très beau film d’amour aussi où tout se déroule en douceur, en gestes esquissés ou maladroits comme deux mains qui se rejoignent presque imperceptiblement à travers une moustiquaire, où la nature impassible et radieuse semble être un troublant pied de nez à la mort , où tout dit la douleur de l’absence dans un présent simple et évanescent, une absence qui tisse sa toile avant de se révéler, poignante. Un film plein de délicatesse qui imprègne peu à peu, ne cherche jamais la facilité ou l’émotion mais finit par conquérir la seconde.

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    Poursuite du voyage avec le seul film dont je regrette qu’il ne figure pas au palmarès : « Birth right », premier film  du Japonais Naoki Hashimoto qui commence comme un film contemplatif, se poursuit comme un thriller, lorgne vers un huis-clos pour se terminer en tragédie.

    Synopsis : Depuis quelques jours Mika observe à distance un couple marié et leur fille Ayano. elle décide alors de prendre une décision irrévocable. En chemin vers l'école, Mika parle à Ayano, gagne sa confiance et la kidnappe. Elle l'emmène ensuite dans un bâtiment désaffecté et l'enferme à double tour…

    Mika apparaît d’abord comme une ombre fantomatique, irréelle, peut-être là aussi une réincarnation, invisible en tout cas aux yeux de tous comme elle l’est depuis toujours. Elle observe cette vie familiale, heureuse, paisible, une vie qui lui est étrangère. La composition de chaque plan est d’une intelligence et d’une épure remarquables et nous dit à chaque fois quelque chose (parfois a posteriori) du personnage observateur ou observé. Les scènes dans la quasi-obscurité du bâtiment désaffecté sont d’une intensité suffocante. Hashimoto ne juge pas ses personnages mais donne une explication à leurs actes horribles. Sans doute un flashback très explicatif mais non moins réussi avec une belle économie de mots, et  le symbolisme exacerbé, en irriteront-ils certains comme cette fin où la mère accouche et avorte symboliquement d’une fille qui se retrouve dans la mer, mère symbolique, enfin rassurante. La tension va crescendo et vous fait passer de la tranquillité à « l’intranquillité », du calme et la douceur du giron familial( qui s’avèrera fallacieux) à la violence et vous donnera envie de revoir le film comme dans les meilleurs thrillers.  A noter également les performances des deux actrices principales dont la plus jeune a dit avoir été beaucoup malmené par le réalisateur pour parvenir à ce résultat. (photo ci-dessous)

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     Dans « Donor », film philippin de Mark Meily qui a ironiquement annoncé que c’était le « feel good movie de l’année »  Lizette vend des DVD pirates dans les rues de Manille. Devant la recrudescence des descentes de police elle cherche désespérément un moyen de gagner sa vie. Elle décide de vendre un de ses reins au marché noir afin d’avoir suffisamment d’argent pour quitter le pays et s’installer à Dubaï.

     Moins abouti que d’autres films de la compétition, sa démonstration comme une addition de malheurs dont le résultat tragique semble inéluctable, là encore dans la solitude et la tragédie, est d’une logique et d’une force aussi implacables que dramatiques.

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    Dans « Buddha Mountain » de la Chinoise Li Yu, là encore il s’agit de faire face au deuil et à la solitude et surtout du chemin vers leur acceptation qui mènera à Buddha Mountain…

    Synopsis : Trois amis, ding bo, nan feng et fatso, ont terminé leur dernière année de lycée. Malgré la pression parentale, ils préfèrent arrêter leurs études et refusent de s'inscrire aux examens d'entrée à l'université. Impatients de voler de leurs propres ailes et de trouver du travail, ils se rendent dans la ville de Chengdu où ils louent plusieurs chambres dans la maison d'une ancienne chanteuse de l'opéra de pékin…

     

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    Enfin dans « Udaan », Vikramaditya Motwane montre qu’il existe une alternative à Bollywood même si le film s’y réfère par de petites touches musicales et entraînantes. C’est surtout l’unique film de la compétition qui s’achève par une belle note d’espoir qui faisait cruellement défaut à cette compétition (même si, ici aussi, le personnage principal rêve d’un ailleurs, mais qui contrairement aux autres réussit à y accéder), le lauréat de l’applaudimètre et sans aucun doute le prix du public s’il y en avait eu un cette année à nouveau. Là encore un réalisateur à suivre et une belle découverte de cette édition 2011.

    Synopsis : Après avoir passé huit ans dans un pensionnat, Rohan revient dans la petite ville industrielle de Jamshedpur. Il se retrouve à l'étroit entre un père autoritaire et un jeune demi-frère, dont il ne connaissait pas l'existence. Contraint à travailler dans l'usine sidérurgique de son père ainsi qu'à poursuivre des études d'ingénieur, il tente malgré tout de forger sa propre vie en réalisant son rêve : devenir écrivain.

    J’ai manqué « The old donkey » du Chinois Li Ruijun et « Cold fish » de Sion Sono qui a reçu le prix de la critique internationale.

    Malgré la noirceur et le pessimisme des films présentés cette année qui mettaient presque tous en scène une réalité accablante, je n’ai pas moins été éblouie par ces films qui, chaque fois, m’ont embarquée dans un univers et ailleurs même si les personnages ne rêvaient, eux, que d’y échapper. Le Festival du Film Asiatique de Deauville qui en était déjà et seulement à sa 13ème édition a donc de beaux jours devant lui.  Comme à chaque fois, la douce, réjouissante et incomparable mélancolie de Deauville m’a ensorcelée, revigorée et je reviens avec des projets pleins la tête et l’envie d’y revenir, une fois de plus, pour le prochain Festival du Cinéma Américain de Deauville que vous pourrez donc suivre sur inthemoodforcinema.com et sur inthemoodfordeauville.com, du 2 au 11 septembre.

    Prochain festival à suivre en attendant : le Festival de Cannes que je vous commenterai en direct du 11 au 23 mai sur Inthemoodforcinema.com et sur Inthemoodforcannes.com mais en attendant d’autres évènements à découvrir sur ce blog : ma critique des « Yeux de sa mère » de Thierry Klifa et ma rencontre avec l’équipe du film notamment une certaine Catherine Deneuve, l’inauguration du Salon du livre, les Etoiles d’or et de nouveaux concours…

    Je vous laisse découvrir le palmarès ci-dessous et au préalable mes photos et ma vidéo de l’hommage à Hong Sangsoo.

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    PALMARES

    Le Jury Longs Métrages présidé par Amos Gitaï, entouré de Jacques Fieschi, Mia Hansen-Love, Reda Kateb, Pavel Lounguine, Noémie Lvovsky, Catherine Mouchet, Anne Parillaud et Marc Weitzmann a décerné les prix suivants:

    LOTUS DU MEILLEUR FILM - Grand Prix

    ETERNITY de  Sivaroj KONGSAKUL (Thaïlande )

    LOTUS DU JURY - Prix du Jury ex-aequo

    SKETCHES OF KAITAN CITY de Kazuyochi KUMAKIRI (Japon )

    et THE JOURNALS OF MUSAN de PARK Jungbum (Corée du Sud )

    Le jury composé de journalistes internationaux a décerné le prix suivant:

    LOTUS AIR FRANCE - Prix de la Critique Internationale

    COLD FISH de Sion SONO (Japon )

     Le Jury Action Asia présidé par Pierre Morel, entouré de Yannick Dahan, Lola Doillon, Lika Minamoto, Yves Montmayeur et Jules Pélissier a décerné son prix au film:

     LOTUS ACTION ASIA - Grand Prix Action Asia

    TRUE LEGEND de/by YuenWOO-PING (Chine)

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  • Le palmarès du 35ème Festival du Cinéma Américian de Deauville

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    A partir d'aujourd'hui, Inthemoodforcinema.com va reprendre son rythme de publication quotidienne.

     En attendant de vous livrer sur ce blog et sur inthemoodfordeauville.com tous mes articles, photos, vidéos de ce 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville (compétition, avant-premières, hommages, conférences de presse d'Harrison Ford, Andy Garcia etc), ces jours prochains et tout au long de la semaine, en voici le palmarès (que je commentaire bien entendu également, ayant vu 9 films en compétition sur 11):

    PALMARES

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    Le Jury Palmarès de la 35e édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville, présidé par Jean-Pierre Jeunet, entouré de Hiam Abbas, Emilie Dequenne, Deborah François, Sandrine Kiberlain, Géraldine Pailhas, Dany Boon, Jean-Loup Dabadie, Patrice Leconte et Bruno Podalydès, a décerné les prix suivants:

    GRAND PRIX

    THE MESSENGER de Oren Moverman

    PRIX DU JURY ex aequo

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    PRECIOUS de Lee Daniels & SIN NOMBRE de Cary Joji Fukunaga

    Le Jury de la Révélation de la 35e édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville, présidé par Maïwenn, entourée de Romane Bohringer, Aïssa Maïga, Louise Monot, Nicolas Fargues et Raphaël, a décerné son Prix de la Révélation Cartier à:

    PRIX DE LA REVELATION CARTIER

    HUMPDAY de Lynn Shelton

    Le Jury de la Critique Internationale, composé de journalistes internationaux, a décerné le prix suivant :

    PRIX DE LA CRITIQUE INTERNATIONALE

    THE MESSENGER de Oren Moverman

    PRIX LITTERAIRE Lucien Barrière

    Colum McCann pour son roman

    “ET QUE LE VASTE MONDE POURSUIVE SA COURSE FOLLE”

    PRIX MICHEL D’ORNANO

    QU’UN SEUL TIENNE ET LES AUTRES SUIVRONT de Léa Fehner

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  • Le palmarès du 11ème Festival du Film Asiatique de Deauville

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    Hier soir était décerné le palmarès du 11ème Festival du Film Asiatique de Deauville, dont je ne peux à nouveau que souligner la richesse et la diversité de la sélection, malgré la noirceur suffocante  et symptomatique de la plupart des films, une thématique récurrente évoquée dans mes précèdents articles consacrés à ce festival, un festival que vous avez pu suivre en direct sur  « In the mood for Deauville » (mais aussi sur "In the mood for cinema", lequel sera prochainement complété par de nouveaux articles, un bilan du festival, des vidéos, notamment du palmarès, probablement à mon retour du Forum International Cinéma et Littérature de Monaco, dans une semaine...

     

    « Breathless »  du Coréen Yang Ik-june est le grand vainqueur de cette compétition puisqu’il a reçu le lotus du meilleur film ainsi que le prix de la critique internationale. Ce portrait coup de poing et sans concessions de la cellule (ici la bien nommée) familiale coréenne a séduit les deux jurys malgré un scénario parfois outrancier voire abracadabrantesque, et certes quelques scènes brillantes et poignantes.

     

    Le très beau film « Shaft » de Zhang Chi, dont je vous parlais hier,  a reçu le lotus du jury (un film également présenté en compétition au Festival d’Annonay, prouvant une nouvelle fois également la judicieuse sélection dudit festival), ex-aequo avec « All around  us » du Japonais Ryosuke Hashiguchi. 

     

    Le prix "Action Asia" a été décerné à "The Chaser" de Na Hong-jin, un film qui a battu les records de fréquentation en Corée. Il sort en salles en France, le 18 mars.

     

    Pour finir sur une note d'espoir, malgré des films qui en manquaient parfois cruellement (ce qui n'enlève rien à leurs qualités artistiques), je reprendrai les mots du réalisateur de "L'enfant de Kaboul" Barmak Akram , un film en compétition que je vous ai déjà recommandé: "A ceux qui disent que le cinéma est en train de mourir, j'aimerais dire que dans certains pays, il n'est pas encore né".

     

    Prochain rendez-vous deauvillais: le 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville que vous pourrez suivre en direct dans son intégralité, comme chaque année, sur "In the mood for Deauville" et sur "In the mood for cinema".

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    Le Jury Longs Métrages présidé par Eric-Emmanuel Schmitt et entouré de Véronique Cayla, Bruno Dumont, Vincent Elbaz, Marie Gillain, Didier Long et Ludivine Sagnier a décerné les prix suivants:

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    LOTUS DU MEILLEUR FILM – Grand Prix

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    BREATHLESS de  YANG Ik-june (Corée du sud )

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    LOTUS DU JURY – Prix du Jury ex-aequo

     

    ALL AROUND US de Ryosuke Hashiguchi (Japon/Japan)

     

    THE SHAFT de ZHANG Chi (Chine/China )

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    Le jury composé de journalistes internationaux a décerné le prix suivant:

     

    LOTUS AIR FRANCE – Prix de la Critique Internationale

     

    BREATHLESS de  YANG Ik-june (Corée du sud/South Korea )

     

    Le Jury Action Asia présidé par Xavier Gens, entouré de Fred Cavayé, Astrid Berges-Frisbey, Anaïs Demoustier, Adrien Jolivet et Marie-Amélie Seigner a décerné son prix au film:

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    LOTUS ACTION ASIA– Grand Prix Action Asia

     

    THE CHASER de NA Hong-jin (Corée du sud)

     

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