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CEREMONIES D'OUVERTURE

  • Cérémonie et film d’ouverture du 49ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, LE JEU DE LA REINE de Karim Aïnouz

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    Comme c’est le cas désormais chaque année, pour le plus grand plaisir des festivaliers, c’est en musique que s’ouvre le Festival du Cinéma Américain de Deauville. Pour cette 49ème édition, c’est Kyle Eastwood qui a enchanté les spectateurs de la majestueuse salle du CID, avant de présenter un documentaire qui lui est consacré, aux Franciscaines. 

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    L’été expire ses dernières lueurs et, chaque année début septembre, il se ravive avec l’incontournable rendez-vous du festival. D’autant plus avec cette 49ème édition au programme passionnant, nullement abîmé par les absences de ceux qui auraient dû être à l’honneur cette année, récipiendaires de Deauville Talent Awards (Natalie Portman, Jude Law, Joseph Gordon-Levitt, Peter Dinklage), absents pour cause de grève à Hollywood. L’occasion cependant de découvrir leurs derniers films en avant- première (notamment She came to me de Rebecca Miller, en la présence de la cinéaste) ou leurs anciens (notamment The Nest de Sean Durkin, Grand prix du Festival de Deauville 2020). Emilia Clarke recevra le prix Nouvel Hollywood, qui récompense une étoile du cinéma américain, avant la projection de The Pod Generation réalisé par Sophie Barthes.

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    Comme chaque année, le Festival de Deauville sera le reflet des ombres et lumières de la société américaine, et nous a offrira une plongée réjouissante ou angoissante dans les méandres de son âme, ses tourments et ses espoirs, avec 80 films en sélection officielle dont 14 en compétition officielle (9 étant premiers longs-métrages) mais aussi des Premières et des Docs de l’Oncle Sam. Ou encore, comme c’est le cas depuis la pandémie, une Fenêtre sur le cinéma français (3 films français en première mondiale dont Icon of french cinema, la série de Judith Godrèche dans laquelle elle incarne son alter ego fictif qui rentre à Paris après dix années d’exil à Hollywood) et L’heure de la Croisette ( 3 films de la sélection officielle du dernier Festival de Cannes).

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    Le festival propose aussi cette année des conversations avec Luc Besson (à l’occasion de la première de son film DogMan) et Carole Bouquet (à l’occasion de la projection de Captives de Arnaud des Pallières).

    Comme chaque année, il ne faudra également pas manquer le Prix d’Ornano-Valenti, attribué cette année à Rien à perdre de Delphine Deloget.

    Rendez-vous le 9 septembre pour découvrir le palmarès décerné par Guillaume Canet (à qui la distinction numérique de l’INA sera remise le 6 septembre avant la projection de L’enlèvement de Marco Bellochio). Il sera accompagné du réalisateur Alexandre Aja, de la romancière Anne Berest, de la réalisatrice Laure de Clermont-Tonnerre, de la réalisatrice Léa Mysius, de la comédienne Marina Hands de la Comédie-Française, de la comédienne Rebecca Marder, du comédien Stéphane Bak, et du musicien et comédien Maxime Nucci.

    Le Jury de la Révélation est présidé par la comédienne Mélanie Thierry, entourée de la comédienne Julia Faure, du comédien Pablo Pauly, de la réalisatrice Ramata-Toulaye Sy et du comédien Félix Lefebvre.

    La cérémonie du palmarès sera suivie du film de clôture : Joika de James Napier Robertson.

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    En attendant, ce soir, le photographe et cinéaste, Jerry Schatzberg recevait un hommage pour l'ensemble de sa carrière. L'occasion pour lui de retrouver Guillaume Canet, qu'il avait dirigé à ses débuts dans The Day The Ponies Come Back. C’est Guillaume Canet qui lui a rendu hommage, en l’accueillant par ces mots :  « Il représente le festival indépendant américain. Je vous demande d'accueillir mon ami et mon père spirituel, Jerry Schatzberg ». Jerry Schatzberg réalisa notamment L’Epouvantail (Palme d’or à Cannes en 1973), Panique à Needle Park (1971), Portrait d’une enfant déchue (1970).

    CRITIQUE - LE JEU DE LA REINE

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    C’est le film Le Jeu de la reine de Karim Aïnouz de qui a ensuite été projeté lors de cette cérémonie d’ouverture.

    Catherine Parr (Alicia Vikander) est la sixième femme du roi Henri VIII (Jude Law), dont les précédentes épouses ont été soit répudiées, soit décapitées (une seule étant décédée suite à une maladie). Avec l’aide de ses dames de compagnie, elle tente de déjouer les pièges que lui tendent l’évêque, la cour et le roi…

    Ce film a été figurait en compétition du Festival de Cannes 2023.

    Catherine Parr fut donc la sixième et dernière épouse du roi tyrannique Henri VIII.  Le film s’intéresse ainsi aux derniers mois de la survie de Catherine Parr en tant que reine d’Angleterre, et aux derniers mois d’Henri VIII en tant que roi. Une femme qui rêvait en dépit de la relation abusive dans laquelle elle était enfermée. Une femme courageuse.

    Entre horreur psychologique et thriller politique, Le Jeu de la Reine est une adaptation du roman éponyme d’Elizabeth Fremantle, publié en 2012. Henri VIII, souverain réputé pour sa cruauté, a eu cinq épouses avant Catherine Parr, dont deux qu'il fit décapiter, Anne Boleyn et Catherine Howard.

     L’intégralité du film a été tournée à Haddon Hall qui ressemble au décor d’un thriller funeste. La mise en scène en clair-obscur sied parfaitement à cette histoire de ténèbres parsemées de lueurs d’espoirs éparses. Où menacent les complots et la peste. Et où la liberté est sans cesse menacée.

    Jude Law est surprenant et même méconnaissable dans le rôle de ce roi repoussant, inquiétant, tyrannique et abusif. Un film intemporel et angoissant. Un magnifique portrait de femme aussi, celui de  Catherine Parr, première femme à publier un recueil de poèmes en langue anglaise.

    Avec cette vision de sa relation avec Henri VIII féministe et originale, mais aussi austère et angoissante, le coup d’envoi de cette 49ème édition était donné. Sera-t-elle à l’image de ce film ? Réponse dans dix jours !

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  • Ouverture du 48ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

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    Ce que nous demandons au cinéma, c'est l'impossible, c'est l'inattendu, le rêve, la surprise, le lyrisme qui effacent les bassesses dans les âmes et les précipitent enthousiastes aux barricades et dans les aventures." Robert Desnos 

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    Et pourquoi ne pas demander cela à la réalité aussi ? Qu'elle soit un film palpitant. Éclairé d'allègres impossibles. D'inattendus plaisants. De rêves fous. De surprises grisantes. De lyrisme galvanisant. Et d'enthousiasme débordant. Défiant la logique et le cynisme et le temps carnassier et la raison. Et puis ajoutons-y un peu de magie en écho à l'affiche de cette 48ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville représentant Le magicien d'Oz. Beau programme, non ? Celui pour ces 9 jours à venir, au moins, déjà. 

    C'est  toujours intensément joyeux de revenir au Festival du Cinéma Américain de Deauville depuis tant d'années. À peine arrivée, la bulle des souvenirs, du présent, du cinéma, des retrouvailles amicales m'enveloppe, suscitant la douce et traîtresse impression que cela durera toujours et que cela n'a jamais vraiment cessé, que les balafres de la vie ne sont que du cinéma et que la vraie vie est là, dans cet interstice d'illusions enchanteresses. 

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     Le programme sera beaucoup plus sombre sur les écrans, les films du festival et en particulier ceux de la compétition ayant la particularité de dresser un état des lieux des États-Unis dont c'est un euphémisme de dire que, comme le reste du monde, ils ne sont pas au mieux de leur forme. Cela a ainsi commencé ce soir après  la cérémonie d'ouverture  avec le film d'ouverture, Call Jane de Phyllis Nagy, qui évoque un sujet redevenu tristement d'actualité aux USA, les avortements clandestins. Je vous en parlerai en détails ultérieurement. 

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    La projection fut précédée de la remise du Prix du Nouvel Hollywood à Lucie Boynton et l'envolée des notes du pianiste Alexandre Tharaud venu interprété sur scène des morceaux de  bandes originales parmi lesquelles : La Liste SchindlerLa la land et même la sublime musique composée par Philippe Sarde pour Les choses de la vie, chef-d'oeuvre de Claude Sautet.

     "La musique exprime ce qui ne peut être dit et sur quoi il est impossible de rester silencieux." Victor Hugo

  • Woody Allen en ouverture du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2019

    Décidément, cette 45ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville s'annonce réjouissante. Nous venons en effet d'apprendre que le dernier film de Woody Allen serait en ouverture du festival. A cette occasion, je vous propose ma critique de son film précédent, le remarquable "Wonder Wheel".

    Voici le communiqué de presse du Festival du Cinéma Américain de Deauville au sujet du film d'ouverture 'Un jour de pluie à New York" :

    "Comme sept des précédents films de Woody Allen, de Guerre et Amour (1975) à Magic in the Moonlight (2014), Un Jour de pluie à New York sera présenté au Festival du Cinéma Américain de Deauville en avant-première de sa sortie française, prévue le 18 septembre chez Mars Films. Elle Fanning, récompensée par un prix Nouvel Hollywood à Deauville l'an dernier, et Timothée Chalamet y incarnent un couple d'étudiants dont le week-end en amoureux se transforme en une succession de rencontres fortuites et de situations insolites. New York cristallise une fois encore les rêves et névroses des héros alleniens dans un chassé-croisé débordant de charme."

     

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    C’est plus de trois semaines après l’avoir découvert en salles que je trouve enfin le temps de vous parler du dernier film de Woody Allen. Cette critique sera donc peut-être moins précise que ce qu’elle aurait dû être. Je tenais néanmoins à y consacrer quelques lignes tant il m’a fait forte impression, tant je suis loin de le considérer comme un « petit » Woody Allen comme je l’ai lu ici et là. Ce que certains qualifient de « petit Woody Allen » reste pour moi un film bien au-dessus de la mêlée des sorties cinématographiques et un film qui est, du premier au dernier plan, de la première à la dernière phrase, une véritable leçon de scénario.

    Avec son précédent film, Café Society, Woody Allen nous avait emmenés dans les années 30,  et il nous avait laissés à la joie factice du réveillon dans ce fameux café. Le film éponyme, empreint d’une féroce nostalgie, était ainsi une chronique acide sur Hollywood, son vain orgueil et sa superficialité, et  un nouvel hommage à la beauté incendiaire de New York mais c’était aussi  un hymne aux amours impossibles qui auréolent l’existence d’une lumineuse mélancolie.

    Avec ce nouveau long-métrage, Woody Allen nous embarque cette fois deux décennies plus tard dans un lieu d’évasion qui s’apparente aussi à une prison, Coney Island, parc d’attraction, péninsule située à l'extrême sud de Brooklyn au centre de laquelle trône une grande roue qui tourne irrémédiablement sur elle-même, métaphore des destinées des personnages de Wonder Wheel et surtout de celle de Ginny (Kate Winslet).

    Wonder Wheel croise ainsi les trajectoires de quatre personnages, dans l'effervescence du parc d’attraction de Coney Island, dans les années 50 : Ginny, ex-actrice lunatique reconvertie serveuse ; Humpty (James Belushi), opérateur de manège marié à Ginny (Kate Winslet) ; Mickey (Justin Timberlake), séduisant maître-nageur aspirant à devenir dramaturge ; et Carolina (Juno Temple), fille de Humpty longtemps disparue de la circulation qui se réfugie chez son père pour fuir les gangsters à ses trousses.

    Je pourrais (presque) reprendre les mêmes mots que ceux employés pour commencer ma critique de Café Society : «  Un film de Woody Allen comporte des incontournables, ce qui rend ses films singuliers et jubilatoires. La virtuosité de ses scènes d’ouverture qui vous embarquent en quelques mots, notes et images, vous immergent d’emblée dans un univers et brossent des personnages avec une habileté époustouflante.  Des dialogues cinglants et réjouissants qui suscitent un rire teinté de désenchantement : il excelle ici à nouveau dans l’exercice.  Des personnages brillamment dessinés : quelle belle galerie de portraits à nouveau avec parfois des personnages caractérisés d’une réplique. La musique dont la tristesse sous-jacente à ses notes joyeuses fait écho à la joie trompeuse des personnages. Des pensées sur la vie, l’amour, la mort. Une mise en scène élégante sublimée ici par la photographie du chef opérateur triplement oscarisé Vittorio Storaro (pour Apocalypse now, Reds, Le dernier empereur). La caméra virtuose de Woody Allen tournoie à l’image de cette société virevoltante dont les excès et les lumières étourdissent et masquent la vérité et les désillusions. »

    En effet, une fois de plus, dès les premiers plans, Woody Allen sait capter et captiver notre attention, en plantant le décor, en caractérisant ses personnages. C’est brillant et fascinant. La voix off, celle de Mickey, le maître-nageur aspirant dramaturge qui se dit « friand de mélodrames et truculents protagonistes », corroborant ce que nous dit déjà la grande roue avec son irrémédiable mouvement, aussi irrémédiable que la répétition tragique du destin de ceux qui évoluent dans son sillage. « Comme dans une tragédie grecque, la fatalité régit notre vie » dira ainsi plus tard Mickey.  Le film est ainsi en effet très inspiré de la tragédie grecque avec aussi une  théâtralité assumée (même si ce film est tout sauf du théâtre filmé).

    Ce qui est fascinant dans ce nouveau film de Woody Allen, outre cette manière de nous plonger dans l’intrigue et de nous faire appréhender ses personnages en quelques secondes, c’est cette lumière éblouissante, d’une beauté vertigineuse, qui contraste avec le désenchantement des destins qu’elle éclaire et qui alors en devient presque inquiétante. Chaque plan est d’une beauté à couper le souffle. Rarement la photographie d'un film m'aura éblouie à ce point, une photographie qui fait sens. Souvent, ainsi, une partie des visages des personnages est dans la lumière tandis que l’autre est plongée dans l’ombre pour bien nous signifier de ne pas être dupe de cette luminosité éclatante, que la noirceur guette, là, tout près, que tout cela est terni par l’ombre des regrets et, ainsi, cette lumière chaleureuse, véritable tableau de Vittorio Storaro, au lieu d’atténuer ces regrets,  les exacerbe encore par contraste. Il faudrait encore évoquer intelligence des décors, de cet appartement depuis lequel là aussi la grande roue est omniprésente, comme une menace qui, constamment, plane.

    Que dire de Kate Winslet tant son interprétation est remarquable, tant son personnage est un magnifique portrait de femme  qui survit à côté d’un mari qui ne la voit pas, une femme brisée par la roue du destin ? Peut-être serait-elle ici une lointaine cousine de son personnage de Noces rebelles (son meilleur rôle jusqu’ici), un film dans lequel, par son jeu trouble et troublant, elle n’avait ainsi pas son pareil pour faire passer la complexité et la douleur de ses tourments, l’ambivalence de cette femme que le conformisme étouffait progressivement et dont chacune de ses expressions contenait une infinitude de possibles, contribuant à ce suspense et cette sensation de suffocation intolérable.  On étouffait, subissait, souffrait déjà avec elle qui, déjà, interprétait le rôle d’une actrice à la carrière avortée. On étouffe et on souffre aussi ici avec Ginny, sorte de mélange entre Blanche Dubois et Mme Bovary,  condamnée dans cette prison de divertissement (qu’elle qualifie elle-même de « pays des merveilles miteux ») qui la mènera jusqu’aux portes de la folie. Le dénouement est ainsi d’une lucidité magistrale sur l’ironique cruauté de l’existence. Ici il n’est plus « minuit à Paris » et il n’est plus permis de rêver. Ici la nostalgie n’est plus joyeuse comme dans le film précité. Une issue d'une implacable et sinistre logique comme l’était celle de son chef-d’œuvre Match point, une autre variation sur la roue du destin.

     Comme avec, Cate Banchett dans Blue Jasmine, la réussite de ce film doit beaucoup à l’écriture de ce personnage féminin et à sa remarquable interprétation. Cate Blanchett était parvenue à nous faire aimer son personnage horripilant, snob, condescendant, inquiétant même parfois mais surtout très seul, perdu, et finalement touchant, comme l’est Ginny. Jasmine maquillait ses failles derrière un culte de l’apparence, Ginny par un culte du passé.

    Il y aurait tant à dire encore sur ce film que j’ai déjà envie de revoir… Cette tragédie lumineuse est absolument passionnante du premier au dernier plan. Elle m'a laissée KO comme hypnotisée par cette grande roue qui tourne irrémédiablement emportant tous les espoirs sur son passage. « Dreams are dreams » entendait-on dans Café Society comme une rengaine aux accents de regret. Cela pourrait aussi être la devise de Ginny. Une Rose pourpre du Caire dans laquelle rêve et réalité seraient condamnés à rester à leur place. Brillant vous dis-je ! Brillamment sombre et cruel.

     

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  • Critique - LE SECRET DES KENNEDY de John Curran (film d’ouverture du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018) et hommage à Jason Clarke

    Le secret des kennedy

    C’est Le secret des Kennedy de Jason Clarke qui a ouvert le festival et le bal des premières.

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    Synopsis officiel : Le 18 juillet 1969, la jeune Mary Jo Kopechne, directrice de campagne du sénateur Ted Kennedy, meurt noyée après que ce dernier eut perdu le contrôle de sa voiture en tentant de traverser le tristement célèbre pont Dike, sur l’île de Chappaquiddick dans l’État du Massachusetts. Cet événement a non seulement coûté la vie à une future stratège politique proche des Kennedy, mais il a intrinsèquement changé le cours de l'histoire présidentielle, en mettant au grand jour les rouages intimes du pouvoir politique, l'influence de la plus célèbre famille des États-Unis, ainsi que la fragilité de Ted Kennedy, le fils cadet accusé d'avoir laissé mourir Mary Jo Kopechne, dans l'ombre de son héritage familial.

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    Chappaquiddick : derrière ce nom qui semble tout droit sorti d’une fable se cache un lieu qui lui-même dissimule une histoire tragique. 1969. Ted Kennedy est le dernier survivant, le dernier des célèbres frères Kennedy. Ce film, à la réalisation et au scénario malheureusement trop classiques, nous fait pourtant découvrir une histoire passionnante et qui l’est a fortiori à son dénouement. Comment Ted Kennedy va-t-il vivre avec son terrible secret, cette mort sur la conscience ? Il aurait été très intéressant de se pencher sur cette question. « Je ne serai jamais président », dit-il lorsqu’il revient au milieu de ses amis après l’accident. Cette phrase seule illustre le personnage prêt à tout par ambition, guidée avant tout par la volonté d’être estimé par son père, une volojnté qui balaie tout sur son passage, y compris sa propre personnalité et ses propres désirs. Seul cet objectif et sa lâcheté semblent déterminer sa conduite. Conditionné pour devenir président, pour remplacer les frères tous tragiquement disparus, il est le dernier espoir de son père, patriarche irascible en fauteuil roulant qui ne s’exprime plus que douloureusement en regards et formules foudroyants. Pour les conseillers convoqués par le père, la mort de la jeune femme est une simple crise de plus. Armstrong s’apprête à marcher sur la Lune et tout le monde espère que ce pas historique détournera l’attention de ce drame qui implique Ted. Jason Clarke, est impeccable dans le rôle de ce personnage dominé par la lâcheté qu’on peine à trouver sympathique. Il a été honoré par le festival d’un Deauville Talent Award.

    Critique de EVEREST de Baltasar Kormakur

    Dans le cadre du festival et de la rétrospective consacrée à Jason Clarke a également été projeté Everest de Baltasar Kormakur. Comme s’en enorgueillit son affiche, le film projeté en 3 D en ouverture du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2015 a été écrit « d’après une histoire vraie », voilà qui récuse d’emblée toute accusation éventuelle d’invraisemblance. Le film de Baltasar Kormákur est en effet une adaptation du livre autobiographique Tragédie à l’Everest écrit par l’écrivain, journaliste et alpiniste Jon Krakauer. Le livre raconte, comment, en 1996, huit alpinistes réputés ont péri dans une redoutable tempête alors qu’ils effectuaient l’ascension de l’Everest. Krakauer avait ainsi été envoyé par le magazine Outside' pour participer à cette expédition. Inspiré d’une désastreuse tentative d’ascension de la plus haute montagne du monde, Everest suit deux expéditions distinctes confrontées aux plus violentes tempêtes de neige que l’homme ait connues. Luttant contre l’extrême sévérité des éléments, le courage des grimpeurs est mis à l’épreuve par des obstacles toujours plus difficiles à surmonter alors que leur rêve de toute une vie se transforme en un combat acharné pour leur salut. Si l’effet est indéniablement réussi au point de nous faire éprouver le vertige et une véritable sensation de peur et la conscience de notre petitesse face à la force redoutable, irréfragable, destructrice des éléments, si le film est incontestablement spectaculaire, il souffre en revanche d’un scénario conventionnel et convenu et/ou d’un montage qui sacrifie les personnages les plus intéressants et qui, surtout, en oublie certains en cours de route à commencer par Krakauer lui-même qui pose la question la plus intéressante aux alpinistes (pourquoi faites-vous cela?) à laquelle le film, ne voulant pas heurter la sensibilité des familles des victimes et des survivants, ne répond jamais vraiment. C’est pourtant l’aspect le plus intéressant du film: pourquoi ces hommes et ces femmes ont-ils besoin d’affronter et même de défier la mort? Eprouver leurs limites? Se sentir vivants? Il passe aussi à côté d’une réflexion sur l’exploitation de la nature par l’homme que laissait d’ailleurs présager ce choix symptomatique de la 3D (tout comme les alpinistes veulent éprouver toujours plus de sensation, le spectateur devient un consommateur à qui il en faut toujours plus pour ressentir des émotions que les mots et les images devraient suffire à susciter). Un bon divertissement qui passe néanmoins à côté de la passionnante réflexion à laquelle il aurait pu donner lieu, en raison d’une volonté délibérée d’absence de point de vue. Mais si vous voulez faire un voyage éprouvant et vertigineux sur le plus haut sommet du monde alors ce voyage est fait pour vous…

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  • LE SECRET DES KENNEDY de John Curran en ouverture du 44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

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    C'est le film LE SECRET DES KENNEDY de John Curran qui sera projeté en ouverture du festival le vendredi 31 août, une ouverture que je vous ferai vivre en direct. À l’occasion de la présentation du film, Jason Clarke sera présent et recevra un Deauville Talent Award. 

    INTERPRÉTATION I MAIN CAST Jason Clarke (Ted Kennedy), Kate Mara (Mary Jo Kopechne), Ed Helms (Joseph Gargan), Bruce Dern (Joseph Kennedy), Jim Gaffigan (Paul Markham), Olivia Thirlby (Rachel), Clancy Brown (Robert McNamara)
    DISTRIBUTION Ace Entertainement

    Le 18 juillet 1969, la jeune Mary Jo Kopechne, directrice de campagne du sénateur Ted Kennedy, meurt noyée après que ce dernier eut perdu le contrôle de sa voiture en tentant de traverser le tristement célèbre pont Dike, sur l’île de Chappaquiddick dans l’État du Massachusetts. Cet événement a non seulement coûté la vie à une future stratège politique proche des Kennedy, mais il a intrinsèquement changé le cours de l'histoire présidentielle, en mettant au grand jour les rouages intimes du pouvoir politique, l'influence de la plus célèbre famille des États-Unis, ainsi que la fragilité de Ted Kennedy, le fils cadet accusé d'avoir laissé mourir Mary Jo Kopechne, dans l'ombre de son héritage familial.

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  • Films d'ouverture et de clôture du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2016

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    Nous savions déjà que le Festival du Cinéma Américain de Deauville aurait pour président de son jury Frédéric Mitterrand et qu'un hommage serait rendu à Michael Moore. Nous connaissons aussi désormais les films d'ouverture et de clôture (le dernier vous intéressera certainement d'autant plus que je vous ferai ici prochainement gagner des places pour découvrir celui-ci lors de la clôture et donc aussi pour assister à la cérémonie de clôture du festival).

    C'est le film INFILTRATOR de Brad Furman qui fera l'ouverture du festival, un film avec Bryan Cranston, Diane Kruger, John Leguizamo, Benjamin Bratt, Yul Vasquez ... distribué par ARP Sélection. Et surtout un beau divertissement en perspective, idéal pour l'ouverture.

    Ce film raconte l'histoire de l'agent fédéral Bob Mazur qui a pour mission d'infiltrer le cartel de drogue de Pablo Escobar. Son but : faire tomber 85 barons et une banque internationale. Son plan : s'inventer un passé, une identité, une fiancée. Son risque : le moindre faux pas lui serait fatal.

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    Le film de clôture sera WAR DOGS de Todd Phillips, un film avec Jonah Hill, Miles Teller, Ana de Armas, Bradley Cooper.

    Le film sera distribué par Warner Bros et raconte l'histoire de deux copains âgés d'une vingtaine d'années, vivant à Miami Beach à l'époque de la guerre en Irak et qui profitent d'un dispositif méconnu du gouvernement fédéral, permettant à de petites entreprises de répondre à des appels d'offres de l'armée américaine. Si leurs débuts sont modestes, ils ne tardent pas à empocher de grosses sommes d'argent et à mener la grande vie. Mais les deux amis sont totalement dépassés par les événements lorsqu'ils décrochent un contrat de 300 millions de dollars destiné à armer les soldats afghans. Car, pour honorer leurs obligations, ils doivent entrer en contact avec des individus très peu recommandables… dont certains font partie du gouvernement américain…