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Par Sandra Mézière. L'actualité de Deauville et du Festival du Cinéma Américain depuis 25 ans. Pour l'actualité cinéma et son actualité d'auteure : Inthemoodforcinema.com. Les 50 ans du Festival du Cinéma Américain de Deauville en direct ici.
IN THE MOOD FOR NEWS (infos, photos, vidéos...) - Page 20
Je vous ai déjà parlé du concours organisé par Intercités SNCF pour remporter votre pass pour le festival.
Aujourd'hui, je vous conseille vivement de découvrir la vidéo mise en ligne sur la page "Mission Deauville", une vidéo interactive et ludique qui reprend avec humour et malice les codes du cinéma américain...bref une publicité réussie.
Sur cette même page, vous pourrez aussi gagner vos pass pour le festival et réserver votre train pour Deauville ou simplement consulter les horaires.
Avant le Festival du Cinéma Américain, l’évènement à Deauville ce sont les ventes de Yearlings ; la vente d’août est le premier volet d’un triptyque. La vente d’août se tient cette année 10 jours plus tard que les années précédentes. Cette vente d’août 2011 aura lieu dans un établissement neuf, après deux ans de grands travaux. La salle de ventes est ainsi entièrement reconfigurée et rénovée, et les acheteurs et vendeurs pourront aussi bénéficier d’un nouveau restaurant d’une capacité de 200 couverts, avec terrasse arborée à l’arrière du pavillon de ventes, et d’un rond de présentation redessiné afin que les Yearlings puissent mieux encore se mettre en valeur avant les enchères, mais aussi d’un lounge panoramique à l’esthétique moderne etc.
Avant-hier, ici, je vous présentais "La couleur des sentiments", le film qui fera l'ouverture de ce 37ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. Je vous invite aujourd'hui à découvrir l'affiche française, ci-dessous.
Dans le cadre du cinéma au clair de lune, ce soir, à 21H30, sur l'Esplanade des Invalides vous pourrez assister à la projection de "Un homme et une femme" de Claude Lelouch. De quoi vous plonger "In the mood for Deauville" en plein Paris, en attendant le 37ème Festival du Cinéma Américain. Un classique à voir et revoir! Entrée libre. Renseignements ici. Retrouvez ma critique de "Un homme et une femme", ci-dessous, et mon dossier consacré à Claude Lelouch, en cliquant là.
Critique de "Un homme et une femme" de Claude Lelouch
Je ne sais plus très bien si j'ai vu ce film avant d'aller à Deauville, avant que cette ville soit indissociablement liée à tant d'instants de mon existence, ou bien si je l'ai vu après, après que mon premier séjour à Deauville, il y a 17 ans, ait modifié le cours de mon « destin »... Toujours est-il qu'il est impossible désormais de dissocier Deauville du film de Claude Lelouch qui a tant fait pour sa réputation, « Un homme et une femme » ayant créé la légende du réalisateur comme celle de la ville de Deauville, et notamment sa réputation de ville romantique à tel point qu'il y a 4 ans, pendant le Festival du Cinéma Américain 2006, a été inaugurée une place Claude Lelouch, en sa présence et celle d'Anouk Aimée. J'étais présente ce jour-là et l'émotion et la foule étaient au rendez-vous.
Alors sans doute faîtes-vous partie de ceux qui adorent ou détestent Claude Lelouch, ses « instants de vérité », ses hasards et coïncidences. Rares sont ceux qu'il indiffère. Placez son nom dans une conversation et vous verrez. Quelle que soit la catégorie à laquelle vous appartenez, peut-être ce film « d'auteur » vous mettra-t-il d'accord...
Le 13 septembre 1965, Claude Lelouch est désespéré, son dernier film ayant été un échec. Il prend alors sa voiture, roule jusqu'à épuisement en allant vers Deauville où il s'arrête à 2 heures du matin en dormant dans sa voiture. Réveillé le matin par le soleil, il voit une femme depuis sa voiture, étonné de la voir marcher avec un enfant et un chien. Sa « curiosité est alors plus grande que la tristesse ». Il commence à imaginer ce que peut faire cette femme sur cette plage, avec son enfant, à cette heure matinale. Cela donnera « Un homme et une femme ».
Synopsis : Anne (Anouk Aimée), scripte, inconsolable depuis la mort de son mari cascadeur Pierre (Pierre Barouh), rencontre à Deauville, en allant chercher sa fille à la pension, un coureur automobile, Jean (Jean-Louis Trintignant), dont la femme s'est suicidée par désespoir. Jean raccompagne Anne à Paris. Tous deux sont endeuillés, et tous deux ont un enfant. C'est l'histoire d'un homme et d'une femme qui s'aiment, se repoussent, se retrouvent et s'aiment encore...
J'ai vu ce film un grand nombre de fois, tout à l'heure encore et comme à chaque fois, avec le même plaisir, la même émotion, le même sentiment de modernité pour un film qui date de 1966, étonnant pour un cinéaste dont beaucoup de critiques raillent aujourd'hui le classicisme. Cette modernité est bien sûr liée à la méthode Claude Lelouch d'ailleurs en partie la conséquence de contraintes techniques et budgétaires. Ainsi, Lelouch n'ayant pas assez d'argent pour tourner en couleurs tournera les extérieurs en couleurs et les intérieurs en noir et blanc. Le montage et les alternances de noir et blanc et de couleurs jouent alors habilement avec les méandres du temps et de la mémoire émotive, entre le présent et le bonheur passé qui ressurgit sans cesse.
Je ne sais pas si « le cinéma c'est mieux que la vie » mais en tout cas Claude Lelouch fait partie de ceux dont les films et surtout « Un homme et une femme » nous la font aimer. Rares sont les films qui donnent à ce point la sensation de voir une histoire d'amour naître et vibrer sous nos yeux, d'en ressentir -partager, presque- le moindre battement de cœur ou le moindre frémissement de ses protagonistes, comme si la caméra scrutait les visages et les âmes. Par une main qui frôle une épaule si subtilement filmée. Par le plan d'un regard qui s'évade et s'égare. Par un sourire qui s'esquisse. Par des mots hésitants ou murmurés. Par la musique éternelle de Francis Lai (enregistrée avant le film) qui nous chavire le cœur. Par une photographie aux accents picturaux qui sublime Deauville filmée avec une lumière nimbée de mélancolie, des paysages qui cristallisent les sentiments de Jean-Louis et d'Anne, fragile et paradoxalement impériale, magistralement (dirigée et) interprétée par Anouk Aimée. Rares sont les films qui procurent cette impression de spontanéité, de vérité presque. Les fameux « instants de vérité » de Lelouch.
Et puis il y a le charme incomparable du couple Anouk Aimée/ Jean-Louis Trintignant, le charme de leurs voix, notamment quand Jean-Louis Trintignant prononce « Montmartre 1540 ». Le charme et la maladresse des premiers instants cruciaux d'une histoire d'amour quand le moindre geste, la moindre parole peuvent tout briser. Et puis ces plans fixes, de Jean-Louis dans sa Ford Mustang (véritable personnage du film), notamment lorsqu'il prépare ce qu'il dira à Anne après qu'il ait reçu son télégramme. Et puis ces plans qui encerclent les visages et en capturent la moindre émotion. Ce plan de cet homme avec son chien qui marche dans la brume et qui fait penser à Giacometti (pour Jean-Louis). Tant d'autres encore...
Avec « Un homme et une femme » Claude Lelouch a signé une histoire intemporelle, universelle avec un ton très personnel et poétique. La plus simple du monde et la plus difficile à raconter. Celle de la rencontre d'un homme et une femme, de la rencontre de deux solitudes blessées. Il prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires.
Alors pour reprendre l'interrogation de Jean-Louis dans le film citant Giacometti « Qu'est-ce que vous choisiriez : l'art ou la vie » Lelouch, n'a certainement pas choisi, ayant réussi a insufflé de l'art dans la vie de ses personnages et de la vie dans son art. Voilà c'est de l'art qui transpire la vie.
En attendant, je vous invite à découvrir l'intégralité de la programmation détaillée ci-dessous (même si un ou deux ajouts surprises pourraient venir agrémenter le programme, néanmoins déjà bien chargé, particulièrement éclectique notamment avec les nouveautés comme les trophées du Nouvel Hollywood ou la carte blanche.) Vous verrez que cette programmation fait la part belle au cinéma indépendant et à la jeune génération, Deauville se positionnant plus que jamais comme un festival découvreur de talents, à l'instar de Sundance, mais vous verrez aussi que les mythes du cinéma américain n'ont pas été oubliés avec notamment Francis Ford Coppola en invité d'honneur (à ne pas manquer, la rencontre avec celui-ci proposée aux festivaliers) ou Shirley MacLaine à qui il sera rendu hommage ou encore avec l'avant-première du dernier film réalisé par Robert Redford (celui-ci se faisant très rare, nous ignorons encore s'il sera présent). Pour la deuxième année consécutive, Deauville met également l'accent sur les séries avec "Deauville saison 2". Plus que jamais cette année, Deauville semble vouloir concilier cinéma exigeant et cinéma populaire, cinéma et télévision. Sans doute le film du palmarès réunira-t-il les adeptes des deux premiers genres: "The Artist" de Michel Hazanivicius, à voir absolument et que je retournerai d'ailleurs voir pour la troisième fois, avec grand plaisir.
-l’auteur, compositeur, interprète et membre du groupe AIR Nicolas Godin
-la comédienne Chiara Mastroianni
- le chorégraphe, directeur artistique du Ballet Preljocaj et réalisateur Angelin Preliocaj
-l’écrivain Jean Rolin
-Le comédien Bruno Todeschini
Samuel Benchetrit, quant à lui, sera entouré de :
-la comédienne Leila Hatami
-la comédienne Sabrina Ouazani
-la comédienne Elisa Sednaoui
-le comédien, auteur, compositeur et interprète Benjamin Siksou
Le Jury remettra, lors de la cérémonie du Palmarès le samedi 10 septembre 2011, le Grand Prix et le Prix du Jury.
Le Jury Révélation récompense, lors de cette même cérémonie du Palmarès, un film de la Compétition pour ses qualités novatrices, en lui remettant le prix de la Révélation Cartier.
Les jurés devront donc départager les films suivants.
Films en compétition du 37ème Festival du Cinéma Américain de Deauville:
Voilà enfin les noms tant attendus des films en compétition de ce 37ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. Une compétition de films indépendants américains instituée en 1995 et dont vous pourrez retrouver les précèdents palmarès en bas de cet article. Le palmarès sera annoncé le samedi 10 septembre 2011. Au programme: 14 longs-métrages dont 9 premiers films.
ANOTHER HAPPY DAY de Sam Levinson
avec Ellen Barkin, Ezra Miller, Kate Bosworth, Demi Moore, Thomas Haden Church, George Kennedy, Ellen Burstyn
Une comédie sur des ex en guerre, des tantes hystériques, des ados désaxés… et le mariage qui les réunit tous… pour le meilleur et pour le pire.
ALL SHE CAN d’Amy Wendel
avec Corina Calderon, Jeremy Ray Valdez, Joseph Julian Soria, Julia Vera, Julio César Cedillo, Julian Works, Leticia Magaña
Bienvenue à Benavides au Texas, une bourgade dans laquelle des filles menues peuvent soulever 280 livres de fonte, où des recruteurs de l’armée traînent dans les couloirs des lycées et où une communauté d’Américains d’origine mexicaine, patriote et présente sur place bien avant l’existence du Texas, lutte pour surmonter les difficultés économiques. Luz est une adolescente qui veut quitter cet endroit et l’haltérophilie est son ticket de sortie.
ANOTHER EARTH de Mike Cahill
avec Brit Marling , William Mapother
Rhoda Williams, brillante jeune diplômée en astrophysique, rêve d’explorer l’espace. John Burroughs est un compositeur au sommet de sa carrière qui attend un deuxième enfant. Le soir une autre planète semblable à la Terre est découverte, la tragédie les frappe et les vies de ces étrangers deviennent inextricablement liées l’une à l’autre.
DETACHMENT de Tony Kaye
avec Adrien Brody, Marcia Gay Harden, James Caan, Christina Hendricks, Lucy Liu, Blythe Danner, Tim Blake Nelson, Bryan Cranston, William Petersen, Sami Gayle
Henry Barthes est un professeur remplaçant. Il est assigné pendant trois semaines dans un lycée difficile de la banlieue new-yorkaise. Lui qui s’efforce de toujours prendre ses distances va voir sa vie bouleversée par son passage dans cet établissement.
EN SECRET (CIRCUMSTANCE) de Maryam Keshavarz
avec Nikohl Boosheri, Sarah Kazemy, Reza Sixo Safai , Soheil Parsa, Nasrin Pakkho , Sina Amedson, Keon Mohajeri
Atafeh et sa meilleure amie Shireen fréquentent les soirées branchées du Téhéran underground. Elles essaient de profiter au mieux de leur jeunesse quand Mehran, le frère et complice d’Atafeh, devient membre de la police des moeurs. Alors qu’il désapprouve sévèrement leur besoin de liberté, Mehran tombe amoureux de Shireen. Ses sentiments vont vite tourner à l’obsession et mettre à l’épreuve l’amitié des jeunes filles.
JESS + MOSS de Clay Jeter
avec Sarah Hagan, Austin Vickers
Contact : Ventes internationales
Jess (18 ans) et Moss (12 ans), sont deux petits-cousins qui passent l’été dans les champs de tabac brun de l’ouest rural du Kentucky. Sans membre proche de leur famille à qui se confier, ni d’amis de leur âge avec qui jouer, ils sont tout l’un pour l’autre. Ils se risquent à explorer de profonds secrets et à espérer un futur, confrontés à la peur de se retrouver seuls, d’être ainsi livrés à eux-mêmes et de connaître des jours sans lendemain.
ON THE ICE d’Andrew Okpeaha MacLean
avec Josiah Patkotak, Frank Qutuq Irelan, Teddy Kyle Smith, Adamina Kerr, Sierra Jade Sampson, John Miller, Aaka
Qalli et Aivaaq, deux adolescents de la communauté Iñupiaq, mènent une vie sans histoire dans une petite ville isolée du nord de l’Alaska. Un matin tôt, ils décident de partir à la chasse aux phoques avec James, un de leurs amis. Une dispute éclate entre les trois garçons et se termine par la mort accidentelle de James. Liés par ce sombre secret, les deux adolescents inventent mensonges sur mensonges afin de ne pas éveiller les soupçons de leur communauté.
RETURN de Liza Johnson
avec Linda Cardellini, Michael Shannon, John Slattery, Talia Balsam, Paul Sparks, Louisa Krause
De retour de l'armée, Kelli aspire à retrouver une vie normale dans la petite ville industrielle qu'elle a toujours connue. Elle repense avec nostalgie aux petites joies du quotidien mais elle s'aperçoit progressivement qu'elle ne reconnaît plus son environnement familier. Ses amis lui témoignent leur affection mais semblent préoccupés par des détails insignifiants. Ses enfants réclament une attention constante qu'elle n'est plus en mesure de leur donner et, malgré ses efforts, son mari ne parvient pas à comprendre ce par quoi elle est passée. Alors que son monde s'effondre autour d'elle, elle se marginalise de plus en plus.
TAKE SHELTER de Jeff Nichols
avec Michael Shannon, Jessica Chastain, Tova Stewart, Shea Whigham, Katy Mixon, Kathy Baker, Ray McKinnon, Lisagay Hamilton, Robert Longstreet
Curtis LaForche mène une vie paisible avec sa femme et sa fille quand il devient sujet à de violents cauchemars. La menace d'une tornade l'obsède. Des visions apocalyptiques envahissent peu à peu son esprit. Son comportement inexplicable fragilise son couple et provoque l'incompréhension de ses proches. Rien ne peut en effet vaincre la terreur qui l'habite...
TERRI d’Azazel Jacobs
avec Jacob Wysocki, John C. Reilly, Creed Bratton, Olivia Crocicchia, Bridger Zadina
Elevé par un oncle souffrant, tête de turc de ses camarades et ignoré par ses professeurs, Terri s’est résigné à être un outsider et vit reclus dans sa solitude. Sa rencontre inattendue avec le proviseur adjoint de son lycée, qui voit en lui l’adolescent qu’il était autrefois, va bouleverser son existence et lui faire découvrir que la vie peut être aussi faite de joie et de partage.
THE DYNAMITER de Matthew Gordon
avec William Ruffin, Joan Alex Nunnery, Joyce Baldwin, Patrick Rutherford, “Sug”, Ciara McMillan, Byron Hughes
L’été est arrivé à Glen Allan dans le Mississippi. Robbie, un adolescent de quatorze ans, n’est pas d’humeur à se réjouir des vacances. En proie à une crise d’angoisse, sa mère a une nouvelle fois quitté le domicile familial et il doit dorénavant s’occuper, avec sa vieille grand-mère, de son jeune demi-frère. Lorsque Lucas, le frère aîné de Robbie, revient à la maison, c’est presque une vraie vie de famille qui débute pour le garçon.
TRUST de David Schwimmer
avec Clive Owen, Catherine Keener, Liana Liberato, Viola Davis, Jason Clarke, Noah Emmerich, Chris Henry Coffey
Chez eux, en banlieue, Will et Lynn Cameron se sentent en sécurité. Dans leur maison, la nuit, ils dorment avec le sentiment que leurs trois beaux enfants sont parfaitement protégés. Lorsque Annie, leur fille de quatorze ans, se fait un nouvel ami sur Internet – Charlie, un garçon de seize ans rencontré sur un forum de discussion – ses parents ne s’inquiètent pas. Ils se disent qu’il est normal que des adolescents échangent grâce aux nouvelles technologies. Après plusieurs semaines d’échanges en ligne, Annie se sent de plus en plus attirée et fascinée par Charlie, même si elle réalise peu à peu qu’il n’est pas ce qu’il prétend être.
WITHOUT de Mark Jackson
avec Joslyn Jensen, Ron Carrier, Darren Lenz, Bob Sentinella, Piper Weiss
Sur une île boisée très isolée, Joslyn devient aide à domicile auprès d’un vieil homme en état végétatif, cloué sur un fauteuil roulant. Elle n’a pas de réseau de téléphone, pas d’accès à Internet et a été exclue du lycée pendant un an. Traversant une douloureuse épreuve personnelle, elle oscille entre le réconfort qu’elle pourrait trouver en compagnie du vieil homme et la sensation de peur et de suspicion qu’il lui inspire. Jour après jour, son quotidien solitaire la pousse à s’interroger sur la sexualité, la culpabilité et l’abandon.
YELLING TO THE SKY de Victoria Mahoney
avec Zoë Kravitz, Jason Clarke, Antonique Smith, Yolonda Ross, Gabourey Sidibe, Tim Blake Nelson, Tariq Trotter, Shareeka Epps, Sonequa Martin
Alors que son noyau familial se disloque, l’existence déjà instable de Sweetness O’Hara, une adolescente métisse de dix-sept ans, devient encore plus difficile le jour où elle est prise pour cible par des élèves violents de son lycée. Elle doit dorénavant trouver le meilleur moyen de se défendre et prendre sa vie en main, chez elle, comme à l’école, dans un quartier où sa survie semble incertaine.
-Film d'ouverture : "La couleur des sentiments" de Tate Taylor
Nous le savions déjà depuis quelques semaines c'est "La couleur des sentiments" de Tate Taylor ("The Help"), adaptation du best seller éponyme de Kathryn Stockett, qui fera l'ouverture de ce 37ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, le vendredi 2 septembre 2011.
C'est le deuxième long métrage de Tate Taylor après "Pretty Ugly People".
Un film avec Viola Davis, Emma Stone, Octavia Spencer, Jessica Chastain, Bryce Dallas Howard, Mary Steenburgen, Mike Vogel
Pitch : Années 60. Trois femmes du Mississippi vont forger une amitié à haut risque autour d’un projet de livre secret qui va faire exploser les règles de la société ségrégationniste dans laquelle elles évoluent. De cette alliance improbable va naître une solidarité hors du commun entre ces trois femmes, qui va leur donner le courage de dépasser les limites qui régissent leur existence et les amener à prendre conscience que les frontières sont faites pour être franchies. Pour cela, elles iront jusqu’à mettre toute la ville face au vent du changement.
-Film de soirée du palmarès : "The Artist" de Michel Hazanicius
Outre le film d'ouverture, le film de clôture sera indéniablement un des évènements de cette édition
Le film pour lequel Jean Dujardin a reçu le prix d'interprétation du dernier Festival de Cannes sera projeté le soir du palmarès de ce 37ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. Un de mes coups de coeur du Festival de Cannes 2011 (doont je vous livrerai ma critique ultérieurement) que je me réjouis de revoir à cette occasion. Un film muet en noir et blanc, si différent des films habituellement primés à Cannes, passé à la dernière minute de hors compétition à la compétition. Il était d’autant plus difficile de ne pas primer ce film qu’il s’agit d'un hommage au cinéma, à sa magie étincelante, à son histoire, mais aussi et avant tout aux artistes, à leur orgueil doublé de solitude, parfois destructrice…et donc d’une certaine manière à Cannes. Film éblouissant, réjouissant, émouvant qui convoque de nombreux souvenirs de cinéma. Déclaration d’amour au cinéma qui ressemble à tant de films du passé et à aucun autre film contemporain dont la réalisation est étonnamment inspirée (dans les deux sens du terme d’ailleurs puisque, en conférence de presse, Michel Hazanavicius a revendiqué son inspiration et même avoir « volé » certains cinéastes). Film burlesque, inventif, malin et touchant. Parce que l’émotion n’est pas ce qui prime pour une palme d’or (mais qu’est-ce qui prime pour une œuvre, vaste question…), le jury a choisi de récompenser l’acteur qui l’incarne, cet « artiste » auquel le film est un hommage. Une récompense méritée et qui consacre une carrière construite pas-à-pas et qui n’en est sans doute qu’à ses débuts (on évoque maintenant une sélection aux prochains Oscars. )
-Invité d'honneur: Francis Ford Coppola
Ci-dessus, photo de la 30ème édition du festival-inthemoodfordeauville.com
Deauville ne pouvait rêver mieux comme invité d'honneur pour sa 37ème édition que Francis Ford Coppola. Le festival lui avait déjà rendu hommage pour la 30ème mémorable édition du festival pour laquelle il était accompagné de Georges Lucas et Steven Spielberg.
Une "conversation avec Francis Ford Coppola" est également prévue, plus précisément une rencontre avec le public qui devrait être un des temps forts de ce Festival du Cinéma Américain de Deauville 2011.
-Hommage à Shirley MacLaine
Le Festival du Cinéma Américain de Deauville rendra cette année hommage à un autre mythe du cinéma américain: Shirley MacLaine. En collaboration avec la Cinémathèque Française, Shirley MacLaine recevra un double hommage du festival : un prix littéraire exceptionnel et un prix pour l'ensemble de sa carrière de comédienne et réalisatrice.
-Les Premières du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2011
L'annonce des Premières (toutes n'ont pas encore été dévoilées) de cette édition 2011 confirme le retour d'un Festival de Deauville des meilleures années avec notamment "The Conspirator" de Robert Redford...Pouvons-nous espérer la présence de ce dernier sur les planches? En tout cas, celle du film est déjà une grande nouvelle... Je vous en dis bientôt plus sur ce film et sur les autres. En attendant, découvrez son synopsis ci-dessous. Egalement au programme, "Drive", le prix de la mise en scène du dernier Festival de Cannes...
BRINGING UP BOBBY de Famke Janssen
avec Milla Jovovich, Bill Pullman, Marcia Cross, Rory Cochrane, Spencer List, Ray Prewitt
Olive s’installe dans l’Oklahoma avec Bobby, son fils de dix ans, afin de fuir sa vie d’avant et construire un avenir meilleur. Tous deux s’épanouissent dans cette nouvelle région jusqu’à ce qu’Olive soit rattrapée par son passé criminel. Elle doit alors choisir entre continuer à vivre de petits larcins ou quitter la personne qu’elle aime le plus au monde et lui offrir ainsi l’opportunité d’une vie normale.
THE CONSPIRATOR de Robert Redford
avec James McAvoy, Robin Wright, Kevin Kline, Evan Rachel Wood, Tom Wilkinson, Alexis Bledel, Danny Huston
Suite à l’assassinat d’Abraham Lincoln, sept hommes et une femme sont arrêtés et accusés d’avoir comploté pour tuer le président, le vice-président et le secrétaire d’Etat américains. La seule femme inculpée, Mary Surratt, est propriétaire d’une pension où John Wilkes Booth, l’homme qui a assassiné le président, se réunissait avec d’autres hommes pour préparer les différents attentats. Dans le contexte sombre de l’après-guerre de Sécession, un jeune avocat de vingt-huit ans, Frederick Aiken, accepte à contrecoeur de défendre Mary Surratt devant un tribunal militaire.
DRIVE de Nicolas Winding Refn
avec Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston, Albert Brooks, Oscar Isaac, Ron Perlman, Christina Hendricks
Un jeune homme solitaire, « The Driver », conduit le jour à Hollywood pour le cinéma en tant que cascadeur et la nuit pour des truands. Shannon, le manager qui lui décroche tous ses contrats, propose à Bernie Rose, un malfrat notoire, d’investir dans un véhicule pour que son poulain puisse affronter les circuits de stock-car professionnels. C’est alors que la route du pilote croise celle d’Irene et de son jeune fils. Pour la première fois de sa vie, il n’est plus seul.
ECHANGE STANDARD (The Change-Up) de David Dobkin
avec Ryan Reynolds, Jason Bateman, Leslie Mann, Olivia Wilde, Alan Arkin, Mircea Monroe
Lorsqu’ils étaient enfants, Mitch et Dave étaient des copains inséparables, mais au fil des années, leurs chemins ont peu à peu divergé. Dave est devenu un brillant avocat, dévoué à son travail, à sa femme et à leurs trois enfants, alors que Mitch est resté célibataire, tourne sporadiquement dans des films minables et fuit comme la peste la moindre responsabilité. Pour Mitch, la vie de Dave est idyllique. Pour Dave, la vie de Mitch, dénuée d'obligations et de stress, le tenterait volontiers. A l'issue d'une nuit de débauche, l'impossible va se produire : Dave se réveille dans la peau de Mitch, et vice-versa.
FRIGHT NIGHT de Craig Gillespie
avec Anton Yelchin, Colin Farrell, Christopher Mintz-Plasse, David Tennant, Imogen Poots, Toni Collette
Charlie Brewster est au top : élève de terminale parmi les plus populaires, il sort avec la plus jolie fille du lycée. Il est tellement cool qu’il méprise même son ancien meilleur ami, Ed. Mais les problèmes vont arriver avec son nouveau voisin, Jerry. Sous ses airs d’homme charmant, il y a chez lui quelque chose qui cloche. A part Charlie, personne ne s’en rend compte, et surtout pas sa mère. Après l’avoir observé, Charlie en vient à l’inévitable conclusion que son voisin est un vampire qui s’attaque à leur quartier.
SEANCE ENFANTS
LE ROI LION (The Lion King) en 3D de Roger Allers & Rob Minkoff
Sur les hautes terres d’Afrique règne un lion tout-puissant, le roi Mufasa, que tous les hôtes de la jungle respectent et admirent. Son jeune fils Simba passe le plus clair de son temps à jouer avec sa petite copine Nala et à taquiner Zazu, son digne précepteur. Mais l’univers de Simba n’est pas aussi sûr qu’il le croit. Scar, le frère de Mufasa, aspire en effet depuis toujours au trône. Maladivement jaloux de son aîné, il décide de l’éliminer en même temps que son successeur.
Projection en 3D
-4 Premières ont été ajoutées hier à celles qui figuraient déjà au programme:
Je vous avais déjà annoncé, ici, les Premières au programme de cette 37ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville. Quatre films viennent s'ajouter à cette liste avec : un film avec Steve Carell, Ryan Gosling, Julian Moore, Emma Stone...; le dernier film de Todd Solondz, sans grande surprise puisque le festival lui rendra hommage; "Restless" de Gus Van Sant présenté au dernier Festival de Cannes; et enfin le dernier film de Curtis Hanson avec William Hurt. Nous ignorons encore qui des protagonistes de ces films sera présent, je vous en informerai ultérieurement.
CRAZY, STUPID, LOVE. de Glenn Ficarra & John Requa
Avec Steve Carell, Ryan Gosling, Julianne Moore, Emma Stone, Analeigh Tipton, Jonah Bobo, Joey King, Marisa Tomei
La petite quarantaine, Cal Weaver mène une vie de rêve : il file le parfait amour avec celle qu'il aime depuis le lycée, il a une bonne situation, une maison magnifique et des enfants formidables. Mais lorsqu’il apprend que sa femme, Emily, le trompe et demande le divorce, sa vie "parfaite" vole en éclats. Dans le monde des célibataires d’aujourd’hui, Cal, qui n’a plus dragué depuis des lustres, se révèle un modèle d’antiséduction. Passant désormais ses soirées à bouder tout seul au bar du coin, il rencontre le fringuant trentenaire Jacob Palmer qui le prend sous son aile.
DARK HORSE de Todd Solondz
Avec Jordan Gelber, Selma Blair, Christopher Walken, Mia Farrow, Justin Bartha, Donna Murphy
Un trentenaire immature tombe amoureux d’une trentenaire immature. Mais quitter sa chambre de collégien va s’avérer difficile et provoquera une tragédie.
RESTLESS de Gus Van Sant
Avec Henry Hopper, Mia Wasikowska, Ryō Kase, Schuyler Fisk, Jane Adams, Lusia Strus, Chin Han
Bien qu’en phase terminale d’un cancer, la jeune et jolie Annabel Cotton est animée d’un amour profond de la vie et de la nature. De son côté, Enoch Brae a cessé d’avoir envie de faire partie du monde depuis que ses parents sont tragiquement morts dans un accident. Lorsque ces deux êtres à part se rencontrent à un enterrement, ils se découvrent d’étonnants points communs. Pour Enoch, dont le meilleur ami se trouve être le fantôme d’un pilote de guerre kamikaze, et Annabel, qui voue une fascination à Charles Darwin et à la vie de toute créature, c’est le début d’une relation exceptionnelle.
TOO BIG TO FAIL : DEBACLE A WALL STREET (TO BIG TO FAIL) de Curtis Hanson
Avec William Hurt, Edward Asner, Billy Crudup, Paul Giamatti, Topher Grace, Matthew Modine, Cynthia Nixon, Bill Pullman, James Woods
En 2008, l'économie américaine est secouée par la crise des subprimes. Le monde vacille. Henry Paulson, nommé par George W. Bush au poste de secrétaire au Trésor, est chargé d'élaborer un plan pour sauver les banques de la faillite. Les sommes mises en jeu, quelques 700 milliards de dollars, représentent le plus gros investissement jamais programmé pour éviter un « big crash ». Henry Paulson devient ainsi l'une des personnalités les plus importantes de la planète.
-Trophées du Nouvel Hollywood pour Jessica Chastain et Ryan Gosling
Cette année, le Festival du Cinéma Américain de Deauville a mis en place plusieurs nouvelles sections parmi lesquelles "les trophées du nouvel Hollywood", qui va dans le sens de découvreur de talents du Festival du Cinéma Américain puisque l'objectif de cette nouvelle section est d'" honorer l’avenir en accueillant une comédienne et un comédien, fleurons du cinéma américain de demain. Le Nouvel Hollywood est un prix qui salue le talent, la passion et l’engagement de comédiens et comédiennes sur le sentier de la création. Saluer ces talents émergents, visages du cinéma de demain, confirme l’ambition du Festival."
Il s'agit pour la première année de ce nouveau prix de deux talents déjà bien connus: Jessica Chastain et Ryan Gosling. Vous avez récemment vu la première dans "The tree of life" de Terrence Malick, palme d'or du dernier Festival de Cannes et vous la verrez dans deux films présentés à Deauville "Take shelter" (en compétition) et "La couleur des sentiments" (qui fera l'ouverture). Quant au second, vous l'avez récemment vu dans "Blue Valentine". Il sera dans deux films projetés à Deauville: "Drive" et "Crazy, stupid, love". Il est également à l'affiche du nouveau film réalisé par George Clooney "Les marches du pouvoir" en ouverture et en compétition à Venise (et dont nous pouvons rêver d'une sélection surprise de dernière minute à Deauville??).
En tout cas, une belle initiative de la part du festival qui devrait redonner un coup de jeune au festival...et un regain de médiatisation.
-Carte blanche à Jean-Charles de Castelbajac
Après les trophées du Nouvel Hollywood qui récompenseront pour la première année Jessica Chastain et Ryan Gosling, autre nouveauté du festival cette année : confier une carte blanche à une personnalité du monde des arts et des lettres qui fera découvrir et partager, à travers une sélection de films de son choix, sa préférence de cinéma, son Amérique personnelle. C’est le couturier Jean-Charles de Castelbajac qui inaugurera cette nouvelle section.
« Le cinéma américain a très tôt été l'une des pierres angulaires de mon imaginaire. La conquête, le désir, le pouvoir, le mystère et la peur, "la démesure du trouble" est mon lien à lui. » a-t-il déclaré Les chefs d'oeuvres sont ceux de l'audace, de la différence, habités d'une dimension expérimentale et novatrice. Le cinéma américain est immortel comme les fantômes qu’il projette dans le futur » a-t-il déclaré.
Ses choix démontrent sa cinéphilie…je vous conseille évidemment tous ces films, classiques du cinéma américain, à voir et revoir…
CARTE BLANCHE A JEAN-CHARLES DE CASTELBAJAC
1944 ARSENIC ET VIEILLES DENTELLES (Arsenic and Old Lace) de Frank Capra
1946 LE GRAND SOMMEIL (The Big Sleep) de Howard Hawks
1955 LA NUIT DU CHASSEUR (The Night of the Hunter) de Charles Laughton
1956 LA PRISONNIERE DU DESERT (The Searchers) de John Ford
1969 MACADAM COWBOY (Midnight Cowboy) de John Schlesinger
1996 FARGO d’Ethan & Joel Coen
-La leçon de scénario de Roger Avary
Le réalisateur, scénariste et producteur Roger Avary viendra pour la première fois au Festival du Cinéma Américain de Deauville pour y donner une leçon de scénario.
A l’occasion de sa venue le Festival présentera : KILLING ZOE, LES LOIS DE L’ATTRACTION (The Rules of Attraction) et LA LEGENDE DE BEOWULF (Beowulf) de Robert Zemeckis
Roger Avary a reçu l’Oscar du Meilleur Scénario pour « Pulp fiction » de Tarantino (1994).
-Programme de Deauville saison 2 (consacré aux séries)
La Master class de Tom Fontana qui a écrit et produit des séries comm Hopital St Elsewhere, Homicide et The Philanthropist ou Oz qui le fera connaître du grand public. Il est également enseignant et a écrit et mis en scène de nombreuses pièces de théâtre. Im présentera à Deauville en avant-première internationale sa dernière création, Borgia, série européenne produite par Atlantique Productions et Canal+.
-Avant-première de « Borgia » - Saison 1 – Episodes 1492 et ONDA DI CALORE
L’accession au pouvoir du cardinal catalan Rodrigue Borgia et de son clan, qui s’efforcèrent d’instaurer une dynastie pour exercer leur domination sur le monde. Bien qu’étant un homme de foi, Rodrigue était aussi esclave des plaisirs charnels. Il devait non seulement déjouer les complots et les conspirations de ses collègues cardinaux et des représentants des grands pouvoirs, mais aussi mener une lutte pour contenir les rivalités qui menaçaient de déchirer sa famille.
-La master class de Shawn Ryan : Il fait notamment ses débuts comme scénariste pour les séries Angel, Nash Bridges et Life with Louie. Il est le créateur et producteur exécutif des séries The Shield pour la chaîne FX, et The Chicago Code pour Fox. Il est également le co-producteur exécutif des séries The Unit : Commando d’élite pour CBS et Terriers pour FX. Il travaille actuellement sur l’écriture d’un long métrage pour le réalisateur, scénariste et producteur James L. Brooks tout en développant de nombreux projets pour Sony Pictures Television.
-La rencontre franco-américaine : l’écriture à l’encre des séries noires
Pour cette deuxième édition, cette rencontre questionne l’écriture de séries policières, ou comment les scénaristes des deux côtés de l’Atlantique ont su réinventer ce genre légendaire. Peuvent y être également évoqués les nouveaux contours de ce genre à succès, entre création et adaptation, hommage et détournement. Comme les spécificités de chacune des deux cultures et l’interaction fertile entre les deux mediums. La rencontre réunira HERVE HADMAR, ANNE LANDOIS, SHAWN RYAN, et GRAHAM YOST. Elle sera animée par STEPHANE FOENKINOS.
-Des épisodes inédits de :
EPISODES
Saison 1 – Episodes Episode un et Episode deux
Avec Matt Leblanc, Tamsin Greig, Stephen Mangan, Mircea Monroe
En couple à la ville comme à la scène, Sean et Beverly sont les scénaristes d’une série à succès en Grande-Bretagne. Lorsqu’Hollywood leur propose une adaptation outre-Atlantique, ils sont tout de suite emballés par le projet. Mais ils vont vite déchanter en découvrant ce que la production américaine a prévu de faire de leur précieuse série…
JUSTIFIED
Saison 2 – Episodes Le Pays de l’or vert et Le Coût d’une vie
Avec Timothy Olyphant, Nick Searcy, Jacob Pitts, Erica Tazel, Walton Goggins
Justicier aux nerfs d’acier hanté par un lourd passé, le Marshal Raylan Givens est contraint de retourner dans son Kentucky natal où il compte bien faire appliquer la justice, mais à sa manière. Confronté à une sombre affaire impliquant l’un de ses vieux amis devenu hors-la-loi, il doit faire face à ses vieux démons et régler enfin ses comptes avec son ex-femme et son père.
THE CHICAGO CODE
Saison 1 – Episodes Pilote et Hog Butcher
Avec Jason Clarke, Jennifer Beals, Matt Lauria, Devin Kelley
Jarek Wysocki est un vétéran de la police de Chicago. Figure locale respectée et influente, il peut toujours compter sur le soutien intangible de Teresa Colvin, son ancienne co-équipière devenue la première femme commissaire de la ville et qui a désormais plus de dix mille hommes sous ses ordres. Tandis que Teresa navigue avec diplomatie dans un paysage politique complexe, Jarek mène une véritable croisade sur le terrain afin d’éradiquer la corruption et le crime, et venger la mort de son frère.
THE KILLING
Saison 1 – Episodes Rosie Larsen et La Cage
Avec Mireille Enos, Joel Kinnaman, Billy Campbell, Michelle Forbes
A quelques heures de son départ pour une nouvelle vie en Californie, l’inspecteur Linden se trouve confrontée au meurtre sordide de Rosie Larsen, une adolescente de dix-sept ans. Obsédée par cette affaire tragique, Linden n’a de cesse de repousser son départ. Elle doit alors faire équipe avec Holder, un policier aux allures de junkie, qui doit prendre sa relève. Qui a tué Rosie Larsen?
-"17 filles" de Muriel et Delphine Coulin: prix Michel d'Ornano 2011
La projection et la remise du prix Michel d'Ornano est chaque année un des temps forts du festival. L'an passé décerné à "Angèle et Tony" de Alix Delaporte, c'est à "17 filles", un premier film de Muriel Coulin et Delphine Coulin que sera attribué cette année le prix Michel d'Ornano le samedi 10 septembre lors de la cérémonie du palmarès par le président du jury Olivier Assayas et Jean-Guillaume d'Ornano. Ecrit et réalisé par Delphine et Muriel Coulin, ...produit par Denis Freyd (Archipel 35), avec Louise Grinberg, Juliette Darche, Roxanne Duran, Esther Garrel et Yara Pilartz, « 17 FILLES » sortira sur les écrans français le 7 décembre 2011 et sera distribué par Diaphana Distribution.
Dans une petite ville au bord de l’océan, un groupe d’adolescentes décident de tomber enceintes en même temps. Les adultes n’y comprennent rien, pas plus que les garçons. Pourquoi ces filles, toutes scolarisées dans le même lycée, ont-elles décidé de faire un enfant? Ce film est inspiré d’un fait divers survenu en 2008.
-Le programme des Docs de l'Oncle Sam
"Les Docs de l'oncle Sam" constituent désormais une section incontournable du festival avec souvent des docs de grande qualité. Je vous laisse découvrir le programme de cette édition 2011.
“Bobby Fischer against the world” de Liz Garbus
En 1958, Robert James “Bobby” Fischer, alors âgé de quatorze ans, stupéfia le monde des échecs en devenant le plus jeune Grand Maître de l’histoire, lançant ainsi une carrière qui allait faire de lui une légende. Pendant les quinze années qui suivirent, son incroyable ascension au sommet du jeu captiva le monde entier et permit aux échecs de connaître un essor international considérable. Puis, à l’apogée de sa réussite, Bobby Fischer prit tout le monde par surprise en décidant de disparaître des yeux du grand public.
BUCK de Cindy Meehl
Buck Brannaman est un vrai cowboy américain qui parcourt les Etats-Unis pour soigner des chevaux souffrant de troubles du comportement proches des nôtres, à nous les humains. Cet homme qui murmure vraiment à l’oreille des chevaux rejette la violence de sa propre éducation et apprend aux cavaliers à communiquer avec leur monture d’une manière à la fois directive et sensible, sans faire appel à la punition.
CORMAN’S WORLD: EXPLOITS OF A HOLLYWOOD REBEL d’Alex Stapleton
avec James Cameron, Francis Ford Coppola, Robert De Niro, Jack Nicholson, Martin Scorsese, Quentin Tarantino
Ce documentaire retrace l’ascension triomphale du réalisateur, scénariste et producteur le plus prolifique de Hollywood, le vrai « parrain » du cinéma indépendant, Roger Corman. Connu pour travailler très rapidement - certains de ses films furent réalisés en deux jours - et pour se complaire dans le monde des monstres de série B, des effets spéciaux médiocres, du jeu d’acteur bas de gamme et de la nudité à outrance, Roger Corman est aussi un rebelle respecté du cinéma.
PAGE ONE : A YEAR INSIDE THE NEW YORK TIMES d’Andrew Rossi
En 1896, le New York Times adopte le slogan « Toutes les informations se doivent d’être imprimées ». Aujourd’hui, Twitter et WikiLeaks bouleversent la diffusion des informations. La multiplication des blogs et la diminution conséquente des achats d’espaces publicitaires menacent la pérennité de la presse papier. Les journalistes du vénérable New York Times s’interrogent sur la collaboration à mener avec Julian Assange et la chute des modèles traditionnels des réseaux télévisés. Que va devenir le journalisme à l’ancienne ? Comment se passe la transition du papier vers le numérique ? Le traitement de l’information change-t-il avec le support ? Quel avenir pour la presse ? Autant de questions que pose ce documentaire.
LE PROJET NIM (Project Nim) de James Marsh
Novembre 1973. Nim, un bébé chimpanzé, naît en captivité dans un centre de recherche sur les primates situé dans l'Oklahoma. Quelques jours plus tard, il est confié à une psychologue qui a trois enfants. Le « Projet Nim » est lancé : il s'agit de prouver qu'un chimpanzé est capable d'apprendre à communiquer par le langage s'il est élevé dans un environnement humain. Grâce à un professeur de psychologie de l'université de Columbia, le primate est censé être initié à la langue des signes, puis acquérir des rudiments de vocabulaire et de grammaire lui permettant d’exprimer ses réflexions et ses émotions. En cas de succès, il serait donc permis d'espérer franchir la barrière de l'espèce et repenser la condition humaine.
REVENGE OF THE ELECTRIC CAR de Chris Paine
Arpentant les coulisses d’ordinaire fermées de Nissan, General Motors et Tesla Motors, ce documentaire raconte l’histoire du regain mondial d’intérêt pour les voitures électriques en en suivant les principaux constructeurs automobiles. Ces derniers s’empressent de produire de nouveaux modèles électriques afin d’être les premiers, les meilleurs et de conquérir ainsi, à terme, un large public.
SING YOUR SONG de Susanne Rostock
avec Harry Belafonte, Sidney Poitier, Huddie W. Ledbetter-Ledbelly, Paul Robeson, Marge Champion, Fran Scott Attaway, Nat King Cole, Julian Bond, J. Edgar Hoover, Ed Sullivan, Dinah
Un portrait de Harry Belafonte, chanteur, acteur et activiste, depuis son ascension spectaculaire dans la chanson, son expérience liée à ses nombreux déplacements dans un pays ségrégationniste jusqu’à son arrivée provoquante à Hollywood. La carrière de Harry Belafonte personnifie à elle-seule le mouvement pour les droits civiques aux Etats-Unis et a eu un impact majeur sur beaucoup d’autres mouvements prônant la justice sociale.
THE BLACK POWER MIXTAPE 1967-1975 de Göran Hugo Olsson
avec Harry Belafonte, Danny Glover, Erykah Badu, Stokely Carmichael, Kathleen Cleaver, Angela
Ce documentaire retrace l'évolution du mouvement Black Power de 1967 à 1975 au sein de la communauté noire. Le film associe musique et reportage - des rushs en 16mm sont restés au fond d'un placard de la télévision suédoise pendant trente ans - ainsi que des interviews de différents artistes, activistes ou musiciens qui sont des piliers de la culture afro-américaine.
-Le prix littéraire Lucien Barrière 2011 sera décerné à "Minuit dans une vie parfaite" de Michael Collins
Deauville c’est évidemment, et avant tout, le cinéma, et désormais les séries mais c’est aussi la littérature avec, chaque année, autre évènement incontournable du festival : la remise du prix littéraire Lucien Barrière.
Le Jury du 35ème Prix Littéraire Lucien Barrière du Festival du Cinéma Américain de Deauville est ainsi composé de Frédéric Beigbeder (écrivain, éditeur et journaliste), Gilles Martin-Chauffier (écrivain et rédacteur en chef de Paris Match), André Halimi (journaliste, écrivain et cinéaste), Jean-Claude Lamy (journaliste et écrivain), Eric Neuhoff (journaliste et écrivain) et Gonzague Saint Bris (journaliste et écrivain).
Le prix littéraire Lucien Barrière sera décerné le jeudi 8 septembre lors d’un déjeuner en présence de l’auteur Michael Collins pour son livre « Minuit dans une vie parfaite » , paru aux éditions Christian Bourgois.
Résumé officiel de « Minuit dans une vie parfaite » de Michael Collins :
À Chicago, en 1999, Karl, écrivain à la quarantaine languissante, traverse une crise existentielle. Après avoir connu le succès avec ses premiers romans, il peine à finaliser ce qu’il appelle son «opus», dont il veut faire la pierre angulaire de son oeuvre. Sa compagne Lori, qui subvient réellement aux besoins du ménage, s’interroge aussi sur son avenir. Elle souhaite consolider leur couple et avoir un enfant, mais souffre de stérilité. Tandis qu’ils se lancent dans l’expérience de la procréation artificielle, Karl voit ses plus grandes peurs ressurgir - l’idée de devenir comme son père, un commercial itinérant qui a été retrouvé mort après avoir apparemment commis un meurtre. Karl avait alors tout juste treize ans. Surgissent de plus des problèmes financiers car le traitement médical a un coût élevé. Or, à l’insu de Lori, Karl avait contracté des hypothèques sur leur maison afin de financer les soins à domicile de sa mère. Quant à sa source de revenus la plus conséquente, son travail de nègre en freelance pour l’auteur de thriller Penny Fennimore, elle s’amenuise. Il n’obtient aucune réponse de son éditeur qu’il ne cesse de relancer .Tandis que Lori progresse dans son traitement, Karl se sent de moins en moins investi dans leur relation et s’éloigne de son domicile confortable pour s’installer vers les rues reculées et mal famées de Chicago. Lorsque Fennimore réapparaît avec une nouvelle proposition, Karl se met en quête d’inspiration. Mais jusqu’où ira-t-il dans la recherche de la parfaite histoire criminelle ?
-La table ronde professionnelle du Festival du Cinéma Américain de Deauville
Pour la première fois, le Festival du Cinéma Américain de Deauville présentera la table ronde du Producers Guild of America et de l'association des producteurs de cinéma: “Produire en 2011 : les nouvelles règles du jeu” En collaboration avec la commission du film d'Ile-de-France.
La coproduction internationale, les nouveaux modèles de distribution, la démultiplication des supports et des médias sont les nouveaux enjeux auxquels se confrontent les producteurs d’aujourd’hui. Un dialogue franco-américain pour comprendre les nouvelles données de cette industrie globale.
Lundi 5 septembre 2011, à 15H, à l’Auditorium Lexington du C.I.D de Deauville.
Avant de reprendre ici, en août, l'actualité du Festival du Cinéma Américain de Deauville, une petite critique d'un classique du cinéma américain, à ne manquer sous aucun prétexte, ce soir, à 20H40 sur TCM.
Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai revu ce classique du cinéma américain que j'ai revu hier soir pour la énième fois, toujours avec le même plaisir, la même émotion alors que je connais le déroulement de l'intrigue et les répliques par cœur. Indéniablement la marque des grands films. Nous surprendre et nous émouvoir encore et encore avec ce que l'on connaît.
On ne présente plus « Casablanca » ni Rick Blaine (Humphrey Bogart), le mystérieux propriétaire du bigarré Café Américain. Nous sommes en 1942, à Casablanca, là où des milliers de réfugiés viennent et échouent des quatre coins de l'Europe, avec l'espoir fragile d'obtenir un visa pour pouvoir rejoindre les Etats-Unis. Casablanca est alors sous le contrôle du gouvernement de Vichy. Deux émissaires nazis porteurs de lettres de transit sont assassinés. Ugarte (Peter Lorre), un petit délinquant, les confie à Rick alors qu'il se fait arrêter dans son café. C'est le capitaine Renault (Claude Rains), ami et rival de Rick, qui est chargé de l'enquête tandis qu'arrive à Casablanca un résistant du nom de Victor Laszlo (Paul Henreid). Il est accompagné de sa jeune épouse : la belle Ilsa (Ingrid Bergman). Rick reconnaît en elle la femme qu'il a passionnément aimée, à Paris, deux ans auparavant...
Casablanca est un film qui contient plusieurs films, plusieurs histoires potentielles esquissées ou abouties, plusieurs styles et tant de destins qui se croisent.
Plusieurs films d'abord. Casablanca est autant le portrait de cette ville éponyme, là où tant de nationalités, d'espoirs, de désespoirs se côtoient, là où l'on conspire, espère, meurt, là où la chaleur et l'exotisme ne font pas oublier qu'un conflit mondial se joue et qu'il est la seule raison pour laquelle des êtres si différents se retrouvent et parfois s'y perdent.
C'est ensuite évidemment l'histoire de la Résistance, celle de la collaboration, l'Histoire donc.
Et enfin une histoire d'amour sans doute une des plus belles qui ait été écrite pour le cinéma. De ces trois histoires résultent les différents genres auxquels appartient ce film : vibrante histoire d'amour avant tout évidemment, mais aussi comédie dramatique, film noir, mélodrame, thriller, film de guerre.
Peu importe le style auquel il appartient, ce qui compte c'est cette rare alchimie. Cette magie qui, 70 ans après, fait que ce film est toujours aussi palpitant et envoûtant.
L'alchimie provient d'abord du personnage de Rick, de son ambiguïté. En apparence hautain, farouche individualiste, cynique, velléitaire, amer, il se glorifie ainsi de « ne jamais prendre parti », de « ne prendre de risque pour personne » et dit qu' « alcoolique » est sa nationalité ; il se révèle finalement patriote, chevaleresque, héroïque, déterminé, romantique. Evidemment Humphrey Bogart avec son charisme, avec son vieil imper ou son costume blanc (qui reflètent d'ailleurs le double visage du personnage), sa voix inimitable, sa démarche nonchalante, ses gestes lents et assurés lui apporte un supplément d'âme, ce mélange de sensibilité et de rudesse qui n'appartient qu'à lui. Un personnage aux mille visages, chacun l'appelant, le voyant aussi différemment. Auparavant surtout connu pour ses rôles de gangsters et de détectives, Humphrey Bogart était loin d'être le choix initial (il fut choisi après le refus définitif de George Raft) tout comme Ingrid Bergman d'ailleurs (Michèle Morgan, notamment, avait d'abord été contactée), de même que le réalisateur Michael Curtiz n'était pas le choix initial de la Warner qui était William Wyler. On imagine désormais mal comment il aurait pu en être autrement tant tous concourent à créer cette alchimie...
Ensuite cette alchimie provient évidemment du couple qu'il forme avec Ingrid Bergman qui irradie littéralement l'écran, fragile, romanesque, nostalgique, mélancolique notamment grâce à une photographie qui fait savamment briller ses yeux d'une tendre tristesse. Couple romantique par excellence puisque leur amour est rendu impossible par la présence du troisième personnage du triangle amoureux qui se bat pour la liberté, l'héroïque Victor Laszlo qui les place face à de cruels dilemmes : l'amour ou l'honneur. Leur histoire personnelle ou l'Histoire plus grande qu'eux qui tombent « amoureux quand le monde s'écroule ». L'instant ou la postérité.
Et puis il y a tous ces personnages secondaires : Sam (Dooley Wilson), le capitaine Renault, ... ; chacun incarnant un visage de la Résistance, de la collaboration ou parfois une attitude plus ambiguë à l'image de ce monde écartelé, divisé dont Casablanca est l'incarnation.
Concourent aussi à cette rare alchimie ces dialogues, ciselés, qui, comme le personnage de Rick oscillent entre romantisme noir et humour acerbe : « de tous les bistrots, de toutes les villes du monde c'est le mien qu'elle a choisi ». Et puis ces phrases qui reviennent régulièrement comme la musique de Sam, cette manière nonchalante, presque langoureuse que Rick a de dire « Here's looking at you, kid » .
Et comme si cela n'était pas suffisant, la musique est là pour achever de nous envoûter. Cette musique réminiscence de ces brefs instants de bonheur à Paris, entre Rick et Ilsa, à « La Belle Aurore » quand l'ombre ne s'était pas encore abattue sur le destin et qu'il pouvait encore être une « belle aurore », ces souvenirs dans lesquels le « Play it again Sam » les replonge lorsque Ilsa implore Sam de rejouer ce morceau aussi célèbre que le film : « As time goes by » ( la musique est signée Max Steiner mais « As time goes by » a été composée par Herman Hupfeld en 1931 même si c'est « Casablanca » qui l'a faîte réellement connaître).
Et puis il y a la ville de Casablanca d'une ensorcelante incandescence qui vibre, grouille, transpire sans cesse de tous ceux qui s'y croisent, vivent de faux-semblants et y jouent leurs destins : corrompus, réfugiés, nazis, collaborateurs... .
Des scènes d'anthologie aussi ont fait entrer ce film dans la légende comme ce combat musical, cet acte de résistance en musique (les partisans des Alliés chantant la Marseillaise couvrant la voix des Allemands chantant Die Wacht am Rhein, et montrant au détour d'un plan un personnage changeant de camp par le chant qu'il choisit) d'une force dramatique et émotionnelle incontestable. Puis évidemment la fin que les acteurs ne connaissaient d'ailleurs pas au début et qui fut décidée au cours du tournage, cette fin qui fait de « Casablanca » sans doute une des trois plus belles histoires d'amour de l'histoire du cinéma. Le tournage commença ainsi sans scénario écrit et Ingrid Bergman ne savait alors pas avec qui son personnage partirait à la fin, ce qui donne aussi sans doute à son jeu cette intrigante ambigüité. Cette fin( jusqu'à laquelle l'incertitude est jubilatoire pour le spectateur) qui rend cette histoire d'amour intemporelle et éternelle. Qui marque le début d'une amitié et d'un engagement (le capitaine Renault jetant la bouteille de Vichy, symbole du régime qu'il représentait jusqu'alors) et est clairement en faveur de l'interventionnisme américain (comme un autre film dont je vous parlais récemment), une fin qui est aussi un sacrifice, un combat pour la liberté qui subliment l'histoire d'amour, exhalent et exaltent la force du souvenir (« nous aurons toujours Paris ») et sa beauté mélancolique.
La réalisation de Michael Curtiz est quant à elle élégante, sobre, passant d'un personnage à l'autre avec beaucoup d'habileté et de fluidité, ses beaux clairs-obscurs se faisant l'écho des zones d'ombre des personnages et des combats dans l'ombre et son style expressionniste donnant des airs de film noir à ce film tragique d'une beauté déchirante. Un film qui comme l'amour de Rick et Ilsa résiste au temps qui passe.
Le tout concourant à ce romantisme désenchanté, cette lancinance nostalgique et à ce que ce film soit régulièrement classé comme un des meilleurs films du cinéma mondial. En 1944, il fut ainsi couronné de trois Oscars (meilleur réalisateur, meilleur scénario adapté, meilleur film) et l'American Film Institute, en 2007, l'a ainsi classé troisième des cents meilleurs films américains de l'Histoire derrière l'indétrônable « Citizen Kane » et derrière « Le Parrain ».
Le charme troublant de ce couple de cinéma mythique et le charisme ensorcelant de ceux qui les incarnent, la richesse des personnages secondaires, la cosmopolite Casablanca, la musique de Max Steiner, la voix de Sam douce et envoûtante chantant le nostalgique « As time goes by », la menace de la guerre lointaine et si présente, la force et la subtilité du scénario (signé Julius et Philip Epstein d'après la pièce de Murray Burnett et Joan Alison « Everybody comes to Rick's »), le dilemme moral, la fin sublime, l'exaltation nostalgique et mélancolique de la force du souvenir et de l'universalité de l'idéalisme (amoureux, résistant) et du combat pour la liberté font de ce film un chef d'œuvre...et un miracle quand on sait à quel point ses conditions de tournage furent désastreuses.
La magie du cinéma, tout simplement, comme le dit Lauren Bacall : « On a dit de Casablanca que c'était un film parfait évoquant l'amour, le patriotisme, le mystère et l'idéalisme avec une intégrité et une honnêteté que l'on trouve rarement au cinéma. Je suis d'accord. Des générations se plongeront dans le drame du Rick's Café Américain. Et au fil du temps, le charme de Casablanca, de Bogey et de Bergman continuera à nous ensorceler. C'est ça, la vraie magie du cinéma ».
Un chef d'œuvre à voir absolument. A revoir inlassablement. Ne serait-ce que pour entendre Sam (Dooley Wilson) :