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COMPETITION OFFICIELLE (FESTIVAL CINEMA AMERICAIN) - Page 9

  • « Dans la vallée d’Elah » de Paul Haggis et « Grace is gone » de James C. Strouse : un cinéma en (mauvaise ?) prise avec l’actualité

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    27121f87b640e2b36a92e4495c08d3db.jpgChaque jour ou presque des images d’attentats suicides en Irak nous parviennent. Nous parviennent ou ne nous parviennent plus d’ailleurs car trop atroces pour sembler réelles elles créent parfois une distance, elles nous paraissent parfois chimériques et factices comme les images d’un blockbuster outrancier.  La réalité ressemble parfois dramatiquement à du mauvais cinéma. La difficulté mais aussi la nécessité pour le cinéma de s’en emparer est donc d’autant plus grande. Plusieurs films de ce festival ont ainsi pour cadre le conflit irakien notamment « Dans la vallée d’Elah » de Paul Haggis et « Grace is gone » de James C.Strouse. Le premier était particulièrement attendu, étant le seul oscarisé deux années de suite, pour « Million dollar baby » mais surtout « Collision » qui avait également remporté le grand prix à Deauville. Ce film portait d’ailleurs déjà sur les répercussions du 11 septembre 2001 et la paranoïa qui s’était alors emparée de l’Amérique. « Dans la vallée d’Elah » raconte la quête d’un père dont le fils, de retour d’Irak pour sa première permission, disparaît mystérieusement et est alors signalé comme déserteur.  Quête de son fils puis de la vérité une fois ce dernier retrouvé mort et atrocement mutilé. Ce père, un ancien membre de la police militaire est interprété par Tommy Lee Jones. Il sera aidé dans ses recherches par Emily Sanders (Charlize Theron), officier de police de la juridiction du Nouveau Mexique où le jeune soldat a été aperçu pour la dernière fois… Paul Haggis avait visiblement un désir profond et violent d’évoquer ce sujet, de lutter et se révolter à sa manière. C’est un peu comme si les émotions, probablement sincères, s’étaient bousculées dans son esprit mais qu’il n’était pas parvenu à les canaliser, paralysé par l’enjeu, dépassant soudain le cinéma, et nous jetant ainsi en pleine figure sa révolte comme un magma incontrôlable et chaotique. Le but est tellement ouvertement affiché par le cinéaste, les moyens sont tellement flagrants qu’ils en perdent presque leur force. Plutôt que de nous montrer les images insoutenables du journal télévisé,  Paul Haggis égrène les images de la guerre par petites touches, par le prisme d’un écran de téléphone avec lequel le jeune soldat avait filmé la guerre. Et puis l’horreur surgit brutalement, s’immisçant dans la réalité américaine apparemment si loin de ces images de guerre, d’un pays pourtant en guerre, si loin, là-bas de l’autre côté de l’écran de télévision et finalement donc si irréelles. La bonne idée est donc d’évoquer les conséquences de la guerre dans la société américaine, de la faire passer de la virtualité à la réalité : chaque américain peut alors s’identifier à ce père qui recherche son fils et le retrouve mutilé… davantage qu’à ces images de massacres pourtant non moins tragiques . Paul Haggis s’est donc intéressé au comportement des soldats une fois de retour du front : leur comportement est anormal et déséquilibré, inhumain (ou justement trop humain ?) et animal. La guerre , les horreurs dont ils ont été témoins et parfois les auteurs les ont déshumanisés….ou peut-être l’inverse , c’est selon…  Ils ont le droit quasi divin de droit et de mort, ce droit qui n’appartenait auparavant qu’à ces fictions qu’il regardait probablement avec désinvolture, comme celles d’un ailleurs, d’une illusion impossibles, bref comme une fiction d’où la difficulté pour la fiction de s’emparer de ce qui apparaît déjà comme fictif. Ils ont perdu leurs repères et toute notion de normalité. Elah fut ainsi, selon la bible, le théâtre de l’affrontement de David et Goliath. Le titre évoque ainsi les suites tragiques d’une guerre qui semble perdue d’avance : le traumatisme des soldats de retour à la vie civile. Paul Haggis explique ainsi le titre : « Saül envoya David dans la vallée d’Elah avec seulement cinq pierres pour affronter Golath. Je pose la question : Qui oserait cela aujourd’hui ? Qui demanderait à un enfant de se battre contre un géant ? Envoyer des jeunes hommes et des jeunes femmes faire la guerre engage notre responsabilité collective ».

    Si le dessein et le propos sont louables,  le film est selon moi néanmoins raté (mais cela n’engage que moi, le film a été longuement ovationné lors de son projection en avant-première au CID, voir vidéos ci-dessous) pour les raisons évoquées ci-dessus (l’impossibilité pour Paul Haggis de contenir son émotion et de produire un film « ordonné ») mais aussi parce que certaines situations sont totalement improbables recréant la distance de l’écran de télévision, notamment parce que les personnages secondaires sont caricaturés : ainsi va-t-il de l’épouse et mère évidemment éplorée (Susan Sarandon) mais aussi de la relation entre le père du jeune soldat et l’officier de police (Charlize Theron, remarquable néanmoins) : comment croire qu’on laisse un père ainsi s’immiscer dans une enquête en cours, tout ancien militaire qu’il soit ? Comment peut-on trouver crédible que l’officier de police l’invite chez lui à bavarder autour d’un verre, à raconter une histoire à l’enfant de l’officier de police (un fils évidemment, l’histoire de David contre Goliath évidemment aussi) etc ? Premier des 7 films qui vont sortir prochainement concernant la guerre en Irak, l’intérêt film est donc son sujet davantage que le traitement de celui-ci. Reste l’image finale : celle d’un drapeau américain déchiquetée flottant dans l’air. Celle d’une Amérique blessée, coupable et victime, mais oui, blessée en tout cas, qui continue à se battre, aveugle ou aveuglée, malgré les stigmates de la guerre. Le combat de David contre Goliath. Mais ce n’est pas la vallée d’Elah.  Mais ce ne sont pas que des images, juste que des images, surtout atroces chaque soir, entre le potage et le plat de résistance. C’est l’Irak. Un combat  jusqu’à quand et jusqu’où… ?

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     « Avec Grace is gone », en compétition officielle, le parti pris de James C. Strouse est tout autre : pour émouvoir le spectateur, pour qu’il se sente concerné, pour qu’il considère à quel point ce conflit et réel et à quel point il est   là aussi avec des implications ici et maintenant, il filme l’impossibilité pour un père d’avouer à ses filles la vérité : leur mère, militaire, a été tuée en Irak. Si le public est forcément ému à cette histoire à laquelle chacun peut s’identifier  (et par cet aspect c’est une réussite) James C .Strouse, ne nous épargne aucun effet susceptible de nous émouvoir : musique outrancière, gros plans sur les larmes… Reste un film touchant à défaut d’être marquant et  novateur.

    Il ne faudrait néanmoins  pas que la guerre en Irak devienne une fausse bonne raison, un prétexte fallacieux pour émouvoir le spectateur. Le propos perdrait alors de sa force et de l’écho : il en a tant besoin…

    A suivre sur « In the mood dor Deauville » : « Factory girl »,   et la critique du premier film de Ben Affleck en tant que réalisateur (photo ci-dessous),  en avant-première mondiale «  Gone, baby gone »… et toute l’actualité du festival.

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    Sandra.M
  • Les films en compétition officielle: le programme détaillé

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    La compétition officielle de films indépendants a été initiée en 1995. Les films primés (voir article ici) l’ont souvent été auparavant au Festival de Sundance et leurs récompenses à Deauville préfigurent souvent des succès nationaux voire internationaux (Little miss sunshine, Collision, Dans la peau de John Malkovich…).

    Si la guerre en Irak est le sujet principal de deux films présentés en première, c’est aussi la toile de fond d’un des films en compétition. Il semblerait , ce film mis à part, que des films plus légers aient également fait leur apparition dans la compétition.

    Quelques habitués de Deauville et du cinéma indépendant américain sont également présents au casting des films présentés en compétition comme Gena Rowlands ou Toni Collette.

    Un acteur français (Melvil Poupaud) est également présent au générique d’un des films en compétition.

    Je vous laisse les découvrir ci-dessous en attendant d’en faire la critique au fur et à mesure de leurs projections.

     Vous pourrez trouver les horaires des projections de ces films dans la grille de programmation (lien dans la colonne de gauche de ce blog).

    A noter : il s’agit d’un programme et d’une liste de films pouvant encore subir des modifications.

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    Broken English de Zoe Cassavetes avec Parker Posey, Melvil Poupaud Drea de Matteo , Justin Théroux, Peter Bogdanovitch, Gena Rowlands

    Pitch : Nora Wilder est une New-Yorkaise trentenaire qui ne croit plus en l’amour et aux vertus des relations humaines mais après une série de rencontres sans lendemain, Nora fait la connaissance de Julien, un Français qui aime les joies de l’existence.

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    Factory girl de George Hickenlooper avec Sienna Miller, Guy Pearce, Hayden Christensen, Mena Suvari, Jimmy Fallon, Shawn Hatosy

    Pitch: Arrivée à New-York en proie à la frénésie du milieu des années 60, Edie Sedgwick rencontre Andy Warhol qui voit en sa vulnérabilité farouche l’étoffe d’une irrésistible muse. Edie se retrouve rapidement au cœur d’un univers artistique révolutionnaire gorgé de sexe, drogues et rock’n’roll…

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    For your consideration de Christopher Guest avec Catherine O’Hara, Harry Shearer, Parker Posey, Bob Balaban, Christopher Guest, Fred Willard, Eugene Levy… Sortie en salles en France: 17 octobre 2007

    Pitch: Hollywood. Trois acteurs, Marylin, Callie et Victor apprennent que leurs performances respectives dans le film “Home of Purin”, un drame se déroulant dans le Sud des Etats-Unis durant les années 40, sont susceptibles de leur offrir une nomination aux Oscars. Aucun d’entre eux n’avait imaginé un seul instant que ce film au petit budget puisse avoir la capacité de changer leurs vies… La fièvre des Oscars s’empare alors du plateau du tournage…

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    Grace is gone de John C.Strouse avec John Cusack, Shelan O’Keefe, Gracie Bednarczyk, Alessandro Nivola

    Pitch: Stanley Pillips, fervent patriote et père de deux enfants, est accablé de tristesse lorsqu’il apprend que sa femme Grace a été tuée en Irak. N’arrivant pas à trouver la force d’annoncer cette terrible nouvelle à ses deux petites filles, il décide de les emmener dans leur parc d’attraction préféré.

    Ira and Abby de Robert Cary avec Chris Messina, Jennifer Westfeldt, Frances Conroy, Judith Light, Jason Alexander

    Pitch : Ira, 33 ans, brillant, névrosé et juif,  a tellement de choses à régler que 12 ans d’analyse n’ont rien résolu. Abby, est très douée pour résoudre les problèmes de ses amies dans le club de gym où elle travaille pour vendre les cartes de membre. Pourtant, l’inimaginable se produit lors de leur première rencontre : ils tombent amoureux l’un de l’autre…

    Live de Bill Guttentag avec Eva Mendes, David Krumholtz, Andre Braugher, Rob Brown, Jeffrey Dean Morgan, Eric Lively, Katie Cassidy, Jay Hernandez, Monet Mazur - 1H36

    Pitch: Une productrice de télévision aux dents longues décide de lancer une nouvelle émission de télé-réalité afin de faire bondir l’audimat. Les candidats de cette émission au concept révolutionnaire vont devoir s’affronter en direct à la roulette russe dans l’espoir de gagner 5 millions de dollars.

    Never forever de Gina Kim avec Vera Farmiga, Ha Jung-woo, David L.McInnis

    Pitch: Sophie est mariée à Andrew, un brillant avocat d’origine asiatique. Leur mariage est remis en question lorsqu’ils découvrent qu’ils ne peuvent pas avoir d’enfant. Afin de sauver à tout prix son couple, Sophie entame en secret une liaison sexuelle avec un travailleur clandestin venue de Corée.

    Rocket science de Jeffrey Blitz avec Reece Daniel Thompson, Anna Kendrick, Nicholas d’Agossto, Vincent Piazza, Margo Martindale, Aaron Yoo- 1H41

    Pitch : Hal Hefner souffre d’un bégaiement incontrôlable. Malgré son esprit vif et son intelligence débordante, ce défaut d’élocution l’empêche d’être le candidat idéal pour intégrer le groupe de discussion de son lycée. Hal est d’autant plus surpris lorsque Ginny Ryerson, la reine de l’articulation, lui propose de devenir membre…

    Teeth de Mitchell Lichtenstein avec Jess Weixler, John Hensley, Hale Appleman, Ashley Springer, Vivienne Benesch

    Pitch: Dawn est une adolescente qui essaie tant bien que mal de contenir sa sexualité naissante en étant une des membres les plus actives du club de chasteté de son lycée. Etrangère à son propre corps, la prude Dawn découvre que son vagin a la particularité d’avoir des dents…

    The dead girl de Karen Moncrieff avec Toni Collette, Rose Byrne, Brittany Murphy, Mary Beth Hurt, Nick Searcy, Marcia Gay Harden, Kerrt Washington, Giovanni Ribisi, James Franco, Josh Brolin, Piper Laurie, Mary Steenburgen

    Pitch: La découverte du corps d’une jeune fille dans un champ aux abords de Los Angeles va bouleverser l’existence de plusieurs personnes étrangères les unes aux autres mais liées d’une manière ou d’une autre à ce meurtre brutal.

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    Waitress de Adrienne Shelly avec Keri Russell, Nathan Fillion, Cheryl, Jeremy Sisto, Andy Griffith, Adrienne Shelly, Eddy Jemison, Lew Temple

    Pitch: Jenna, serveuse favorite chez Joe’s Diner, est aussi appréciée des clients  pour son gracieux sourire que pour ses succulentes tartes. Moins heureuse en amour, Jenna est affligée d’un mari comme on n’en fait presque plus : Earl. Un beau matin, Jenna découvre avec horreur qu’elle est tombée enceinte de cet homme…

    Sandra.M