Cette année, une fébrilité comme le festival n’en avait plus connu depuis longtemps règne à Deauville. Le festival bruisse, et même résonne, plus que de coutume de rumeurs et d’excitation, d’échos médiatiques et d’effervescence. Deauville se donne des airs de Cannes, l’exubérance et la futilité en moins, et cela lui sied très bien. Les projections du soir sont uniquement sur invitation, le tapis rouge devient la douce obligation de cette 33ème édition qui revêt son costume d’apparat qui ne dissimule aucune vacuité mais au contraire met en valeur les films présentés et contribuent à donner une couleur rouge festive à cette édition. La venue de George Clooney pour Michael Clayton a suscité une véritable euphorie avec pour apogée la projection de Michael Clayton au CID en soirée, uniquement pour les plus privilégiés d’entre nous… (voir images ci-dessous).
La journée a débuté par la conférence de presse qui a donc provoqué une véritable cohue. Elle n’en a pas été moins intéressante…
George Clooney ingurgite son verre de rosé plus qu’il ne le déguste, trahissant son ennui, sa gêne, sa lassitude de ces regards qui semblent parfois plus le dévorer, le déshumaniser que le regarder, ou le voir vraiment. Il surjoue son enthousiasme. Il faut bien rassasier tous ces regards voraces, potentiellement impitoyables, sûrement aussi oppressants. Il a d’abord été question du cinéma (si, si quand même) des années 70 auquel le film fait évidemment penser. D’après George Clooney, il y a de nouveau une urgence de parler de l’actualité, de ce qui se passe depuis 5 ou 6 ans aux Etats-Unis tout comme le cinéma reflétait les luttes sociales ou politiques dans les années 70 à l’image de celle contre la guerre du Vietnam (qui en rappelle une autre, évidemment, que George Clooney évoque implicitement). Il loue la qualité du scénario de « Michael Clayton ». Selon lui, tout le travail était fait, il n’y avait plus qu’à jouer. Tilda Swinton insiste également sur l’absence de manichéisme du scénario et en particulier de son rôle. Le film est en effet plus intéressant par la complexité de ses personnages (même si certains sont un peu négligés, Michael Clayton -comme le titre éponyme le préfigure- avec ses doutes, ses zones d’ombre, ses contradictions étant évidemment au centre du scénario) que de l’intrigue (assez convenue mais peu importe, le film demeure à voir et intéressnt). George Clooney parle aussi des films dans lesquels il accepte de jouer pour rien … ou presque. De l’argent que lui a remporté les « Ocean », lui permettant de « payer da maison » et ainsi de faire des films pour « rien ou presque ». George Clooney use et abuse de la dérision, de l’auto dérision, le cynisme pourrait bientôt affleurer. Il dit que la première fois qu’il a pleuré c’est à l’avant-première de Batman. Il faut leur en donner pour leur attente à tous ces regards implorants. Les flashs crépitent. Les gestes plus que les propos finalement, pourtant intéressants, semblent capter l’attention. Alors George Clooney en fait des tonnes, fait semblant de partir. Et puis il parle de politique, il y parvient quand même. Tant pis pour les regards qui demandent autre chose. L’acteur de séries qu’il était, lorsqu’il est venu à Deauville il y a quelques années, est aujourd’hui un acteur (et un réalisateur) qui fait des choix judicieux (il se considère ainsi trop vieux pour faire des films d’action et de plus cela ne l’amuse plus) et surtout un homme engagé notamment auprès du Darfour. Selon George Clooney, « l’art peut changer les choses », « un groupe de films peuvent changer les choses » à une époque où il est difficile voire impossible de dire la vérité à la télévision. Selon George Clooney le réalisateur Tony Gilroy fait preuve de modestie en niant le caractère politique de Michael Clayton (voir pitch ici) qui l’est selon lui indiscutablement. Le film est ainsi réalisé par Tony Gilroy également scénariste de « La vengeance dans la peau » projeté hier. Ces deux films ont également en commun un montage astucieux, un rythme soutenu. Je vous en parlerai bientôt de nouveau. En attendant, je vous laisse avec ces quelques images et vidéos de la conférence de presse et de la présentation de « Michael Clayton » au CID .
A noter : avant la projection du film, dans les salons de l’hôtel Royal George Clooney a reçu la médaille de Chevalier des Arts et Lettres des mains de C. Albanel, Ministre de la Culture.
Programme du jour : « For your consideration », premier film de la compétition qui débute ainsi aujourd’hui et « L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford ». A suivre…
Sandra.M
Commentaires
C'est vrai qu'il a l'air exténué... mais poulala quand même !
Beau, magnifique acteur (et réalisateur), être humain engagé... il est parfait (ou presque). Tant pis, j'ai mis beau en premier... mais il y a des (soi-disant) beaux qui laissent de marbre parce qu'ils ne sont QUE ça
rythme soutenu pour " michael clayton "???????????????????????????????????????????
histoire plutot interessante??????????
denonciation politique ??????
je rêve : des tunnels de dialogue interminable, des "sous histoires" qui encombrent le recit ( les dettes de jeux,les histoires de familles), ok,les 20 dernieres minutes sont assez potables mais le reste, quel ennui ; dire que c est produit par sodherberg,,,,,,,,,
retournez voir "erin brockovitch", c'est absolument la meme histoire,,,,,,,
quand a la denonciation politique ; josé bové le fait en mieux,,,,
rythme soutenu pour " michael clayton "???????????????????????????????????????????
histoire plutot interessante??????????
denonciation politique ??????
je rêve : des tunnels de dialogue interminable, des "sous histoires" qui encombrent le recit ( les dettes de jeux,les histoires de familles), ok,les 20 dernieres minutes sont assez potables mais le reste, quel ennui ; dire que c est produit par sodherberg,,,,,,,,,
retournez voir "erin brockovitch", c'est absolument la meme histoire,,,,,,,
quand a la denonciation politique ; josé bové le fait en mieux,,,,
ps : petite inexactitude : meme le festivalier lambda pouvait aller voir clayton au CID, il suffisait de se pointer comme moi au tout debut du film,,,,,,,,,,,,,, fuck the VIP,,,,
Coucou
Voici des jolies photos de votre humble servitrice suivie par Ouest-France:
http://www.trouville-deauville.maville.com/actu/festivaldeauville2007.php
Note que t'es accolée aux photos d'Angelina Jolie!
Comment s'est passée la rencontre avec Ouest-France?
Vive tes prochains commentaires.
Beaucoup de folies à la villa!
Victor
PS: A Pascale que je connais par l'intermédiaire de Sandra M., pas mal ton compte-rendu dans le Studio d'Août...
@ victor: d'accord pour le thème avec Erin Brokovich et sur le fait que le thème n'est pas innovant...mais j'ai dit que je ferais ma critique plus tard, il s'agissait juste d'un résumé! Euh pour José Bové...on parle du même? Quant à la projection au cid, j'ignore comment vous êtes passé...j'étais dans la salle parmi les invités (je ne fraude pas moi:-))et jusqu'à 10 minutes du début du film, la salle était quasiment vide ...
@ victor dorélie: t'as abusé du champagne à PAris? Je n'y comprends rien à ton histoire dephoto... J'ai en effet été interviewée et photographiée par Ouest-France mais cet après-midi après ton message et cela ne sera publié que demain...???
@ victor dorélie: euh...mes plus humbles excuses, tu n'avais pas bu, je suis en effet entre Brad et Angelina, les photos prises cet après-midi ont été mises en ligne aussitôt. Merci Ouest-France. En attendant l'article... C'est moi qui ai choisi James Coburn...Remember? (comme ils disent, ici:-)). photos 80 à 83, ici: http://www.trouville-deauville.maville.com/A-Deauville-les-stars-se-devoilent.../re/galerie_deauville2007/actu_detail--79---detail(:)(:)79-deauville2007_galerie.html
et ici: http://www.trouville-deauville.maville.com/A-Deauville-les-stars-se-devoilent.../re/galerie_deauville2007/actu_---14---deauville2007_galerie.html
Pourquoi James Coburn ??? J'étais tombée amoureuse (bah oui) pendant "Il était une fois la révolution"...
Magnifiques photos très "star". Entre Brad et Angelina!Quel privilege!Avez-vous vu Waitress?
C'est pas très sympathique de traiter ses amis d'alcooliques... Moi, non mais... Comme si je buvais du Moët et Chandon à la Villa tous les soirs...
De nous deux, qui a bu le plus hierN En effet, comment mettre en ligne des photos qui ont été prises après que mon message qui t'informe que lesdites photos sont en ligne? Sachant que tu ne dors pas beaucoup, je te laisse du temps pour me répondre :)
PS: J'ai bien vu le clin d'oeil... à James Coburn . Très classe le Monsieur! Je me souviens très bien...
@ Dorélie:Et surtout comment tomber "par hasard" sur lesdites photos alors qu'elles venaient à peine d'être prises?:-)
Gardons le mystère!
moi j'adore une journaliste qui prétend que la salle est quasiment vide à 10 minutes de la projection du film... alors qu'elle était au 3/4 pleine (et oui, vous n'étiez pas la seule à être invitée dans la salle)... quant à vos commentaires sur le fait que George Clooney aurait dissimulé son ennui pendant la conférence de presse ou surjoué son enthousiasme... ça fait aussi bien marrer car ça ne correspond pas à la réalité. Lisez ou écoutez les commentaires de vos confrères et vous verrez que vous étiez bien la seule à penser des trucs pareils...
quant au film, il est vraiment très bien. Avec des acteurs au top et une histoire passionnante de bout en bout, très réaliste. Qui déplaira aux fanas des courses poursuites tonitruantes sur scénario inexistant ou aux adeptes du zapping à tout va. Pour une fois qu'un thriller politique prend son temps pour installer son intrigue, se reposant sur des personnages faillibles, bien croqués, humains et réalistes. Et surtout qui considère le spectateur intelligent sans tout lui prémacher.
Cher ou chère birdy:
1/ je ne suis pas journaliste, mais pour une fois je le prends comme un compliment (je sais, ça n'en était pas un...mais comme je comprends tout de travers...)
2/ Je maintiens que la salle était aux 3/4 vides à quelques minutes du début du film (avant que les organisateurs ne s'en aperçoivent et ne fassent entrer du public, peut-être êtes-vous entré alors...)
3/ Je maintiens qu'un tel enthousiasme dissimule probablement une certaine mélancolie, bah oui, je suis scénariste et non journaliste et libre à moi d'imaginer ce qui peut se passer dans la tête d'untel ou untel tout George Clooney qu'il soit... La vie est comme un film. Il y a souvent une seconde lecture, une signification implicite, un double sens. Par ailleurs tout le monde n'a pas le même regard sur les choses et je revendique la liberté et la singularité du mien sur ce blog. Et surtout comment pouvez-vous me contredire alors que vous n'étiez pas à la conférence!! Et ça ne me gêne pas d'être la seule à "penser des trucs pareils" (et quels trucs hein! ça pourrait provoquer une guerre un "truc pareil"). Ah oui, et puis j'aime bien voir "les choses cachées derrière les choses"-ça vous dit sûrement quelque chose, en tant que grand cinéphile, même ou surtout si je suis la seule!
4/ Je n'ai pas dit que le film était mauvais...et je ne fais pas partie des "fanas de courses poursuites tonitruantes" à l'exception peut-être de celles de "La vengeance dans la peau" que j'ai trouvées remarquables.
5/ Je n'aime pas les films qui "prémachent", ce n'est pas une raison pour délaisser des personnages... (seul le personnage principal est réellement crédible et vraiment "dessiné").
6/ Enfin, j'ai reconnu au film certaines qualités et je l'ai dans l'ensemble plutôt apprécié. Voilà qui devrait vous satisfaire.
je viens juste de découvrir votre réponse à mon post écrit suite au festival de deauville. C'est hilarant de voir que vous prétendez essayer de deviner les choses cachées, non apparentes mais n'étiez même pas fichue de voir combien la salle était réellement pleine. Et non, je n'étais pas rentrée à quelques minutes du début du film mais plus d'une demie heure avant. Donc un conseil: la prochaine fois: essayer de voir les choses telles qu'elles sont au lieu d'essayer de voir une deuxième lecture possible...
Ah mauvais foi, quand tu nous tiens...
après, je vous accorde une chose: l'organistation du festival laissait à désirer...
Cher Birdy, il me semble que vous me poursuiviez d'ici à Agoravox et que votre principal emploi (pour une raison que j'ignore) est de prendre le contre-pied de tout ce que j'écris. Dans ce cas, vous permettrez que je mette en doute à mon tour votre bonne foi. Par ailleurs, si ce blog vous déplait rien ne vous oblige à le lire... Pour la salle, j'ai dit et je répète, qu'elle était pleine en effet quand le film a démarré simplement parce que l'organisation a fait rentrer du monde au dernier moment mais la salle était bien presque vide quand j'y suis entrée. Voilà qui devrait nous mettre d'accord non!? Et je ne vois surtout pas en quoi ce fait a de l'importance, si ce n'est pour vous de mettre en doute mes propos. Quant à l'organisation du festival, je l'ai trouvée cette année remarquable et n'ai jamais dit qu'elle laissait à désirer! Pour le reste concernant "les choses cachées derrière les choses" peut-être est-ce un hommage de votre part à Marcel Carné. Devant un grand cinéphile (qui reste étrangement anonyme), je m'incline donc.